Mymy a tout fait pour m’en empêcher, opposant son bon goût à mon bonheur de fan de comics. Mais elle ne peut rien contre mon enthousiasme, elle ne peut rien contre un tel carton d’audiences, elle ne peut rien contre l’adaptation d’un de mes héros comics préféré : The Flash.
Lancée en septembre, la nouvelle série de la chaîne CW n’aura surpris que les âmes perdues qui ne regardent pas Arrow. L’année dernière, ce show consacrait quelques épisodes à introduire le personnage de Barry Allen, jeune détective scientifique de la police de Central City. Ce nouveau héros tout en gentillesse et sourires finissait dans le coma après avoir été frappé par la foudre suite à l’explosion du bâtiment scientifique de STAR Labs où avait lieu l’expérience de trop. Et parce que la TV est bien faite, Barry s’est réveillé à la rentrée, dans sa propre série, avec ses propres personnages secondaires, et son propre super-pouvoir.
https://youtu.be/Yj0l7iGKh8g
Entre super-pouvoirs et super-embrouilles
Barry Allen peut à présent aller vite, très vite. Ce qui implique par exemple de courir dans les embouteillages, de courir le long de surfaces verticales, de courir sur l’eau… enfin, de courir, quoi. Mais celui que l’on surnommera bientôt The Flash peut aussi agiter sa main assez vite pour en faire une centrifugeuse d’appoint (hé ho, je vous vois venir, stop) ou faire vibrer son visage pour que personne ne puisse le reconnaître.
Épaulé par les scientifiques de STAR Labs qui le fournissent en équipement et autres tests, il se met en quête de pacifier Central City et de protéger ses habitant•e•s contre tous les super-vilains qui apparaissent peu à peu. Barry n’est en effet pas le seul à avoir hérité de pouvoirs suite à l’explosion de STAR Labs : d’autres individus moins recommandables se sont mis en tête d’utiliser leurs nouveaux dons pour faire le mal.
Wentworth Miller (Prison Break), alias Captain Cold
Et parce que l’on est sur The CW, Barry est au cœur de moult drames parentalo-sentimentaux. Il est par exemple amoureux d’Iris, son amie d’enfance, dont le super-pouvoir est de ne pas comprendre à quel point son meilleur ami bave d’amour (à sens unique) chaque fois qu’ils se parlent. Mais le père d’Iris est aussi le patron de Barry, et l’un des seuls à connaître son secret — secret qu’il interdit à Barry de divulguer à Iris, sous peine de la transformer en demoiselle en détresse (bah voyons). Et Barry lui obéit parce que son patron, qui est aussi le père de son amie d’enfance, qui est aussi la fille qu’il convoite, est également son père adoptif (vous suivez ?).
Nous touchons ici au grand mystère de la série : le meurtre de la mère de Barry sous ses yeux, par une tornade d’éclairs rouges et jaunes… un peu comme les traînées que laisse Flash derrière lui, quinze ans plus tard. Meurtre de la mère de Barry pour lequel son père a été emprisonné à tort. Mystère et suspenses cryptiques de chaque fin d’épisode après le générique.
Vent de fraîcheur chez les super-héros DC
Cette fois, on a tout : un super-héros tout gentil avec un pouvoir rigolo, une équipe de scientifiques pour lui prêter main forte, un amour impossible, et un mystère fort mystérieux. Mais qu’est-ce que The Flash a de plus qu’un Smallville de la grande époque, ou même qu’un Arrow ? Pourquoi c’est bien ? Pourquoi c’est mieux ?
La première raison du succès de la série, c’est sa bonne humeur. À l’inverse d’un Man of Steel dépressif (ou d’un Batman dépressif) (ou d’un Arrow dépressif), Barry Allen est très content d’avoir des pouvoirs très cool et pense qu’il faut faire le bien quand même. Au point qu’il s’éclate à sauver des gens, à rendre de petits services à la communauté… The Flash est un héros heureux de rendre service ; pour lui, c’est normal.
Ça sert à ça les copains !
Ensuite, la série a retenu les leçons de
Smallville ou du début d’Arrow, deux séries qui avaient un peu honte de parler de super-héros. Cette fois, on ne tourne pas autour du pot, Flash ne s’appelle pas « l’éclair rouge » longtemps et s’assume en quelques épisodes. Ses ennemis héritent tous de leurs noms d’origine bien kitsch, de Captain Cold à Reverse Flash en passant par Firestorm ou Plastique. L’univers est bourré de références aux BD originales, tout en tordant le cou à la mythologie préétablie, jouant avec les attentes des fans tout en captivant les néophytes. Sans parler de l’incroyable épisode crossover avec Arrow, dans la plus pure tradition des comics !
Une série efficace… mais perfectible
Si l’équipe profite de la trêve hivernale pour filmer la fin de la première saison, tout n’est pas non plus parfait au royaume de Flash.
Diffusée sur The CW, petite chaîne s’il en est, la série souffre de son budget réduit, qui passe en grande partie dans les (très corrects) effets spéciaux. De plus, l’aspect romance, déjà un peu ridicule, tourne déjà pas mal en rond, pendant que la moitié des personnages secondaires cherchent encore comment prendre de l’épaisseur. Mais ce n’est que le début : gageons que les scénaristes, conscients des lacunes de cette période de rodage, sauront redresser la barre !
Optimiste, fun, respectueuse du matériau d’origine, The Flash vient compléter Arrow de la meilleure façon qui soit. Et si parfois la série agace, fait lever les yeux au ciel devant une scène ridicule ou sans intérêt, difficile de ne pas se laisser prendre par le mystère de fond, et la bonne humeur de l’ensemble, un peu trop rare à la télé. Le mid-season finale m’aura donné frissons et larmauyeux, et je parie que la seconde moitié de cette première saison ira… encore plus vite (wink wink) !
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