Si vous voulez regarder un film feel good sur le milieu de la gastronomie, ce n’est clairement pas vers The Chef qu’il faut vous tourner ! Plutôt vers #Chef de Jon Favreau sorti en 2014, un long-métrage qui donne faim et le sourire…
Dans le film qui nous intéresse, The Chef, et qui sort le mercredi 18 janvier en salles, c’est plutôt une atmosphère angoissante qui nous étreint presque dès le début ! Mais les prouesses techniques et une réalisation au cordeau en font un grand film sur le milieu de la gastronomie.
Dans ce long-métrage du réalisateur britannique Philip Barantini, un plan-séquence incroyable d’une heure trente-quart – en temps réel et en huis clos – nous embarque dans la cuisine d’un restaurant londonien huppé, pendant les vacances de Noël, à l’heure du coup de feu. Et le moins que l’on puisse, c’est que c’est chaud, chaud, chaud, chaud !
La santé mentale dans les cuisines
Ce qui rassemble tout le personnel de cette cuisine : une certaine ébullition. La pression est forte et constante pour chacun et chacune et le stress est palpable. On ressort nous-mêmes essorés de cette séance…
Andy Jones (incroyable Stephen Graham) est un chef qui gère sa brigade d’une main de fer, mais qui enchaîne les erreurs et les verres d’alcool en cachette. Un contrôle des services d’hygiène, des clients aux exigences farfelues, un ancien collègue malveillant… De plus en plus de poids pèse sur ses épaules, jusqu’où pourra t-il tenir ?
Sa cuisinière en chef, Carly (Vinette Robinson) se voit contrainte de prendre en charge toutes les défaillances du grand manitou.
On voit les points de vue de nombreux personnages et à travers chacun d’eux les problèmes inhérents au milieu de la restauration : des addictions diverses et variées, une santé mentale mise à mal par un management extrêmement pressurisant avec une hiérarchie toute-puissante, un milieu masculin toxique où l’homophobie se montre sans honte, un racisme omniprésent…
De telles dénonciations ne sont pas nouvelles et les violences en cuisine sont régulièrement pointées du doigt. Mais il est intéressant de les voir, de les ressentir de l’intérieur.
Mise en scène et jeux d’acteur : de belles réalisations
La caméra se déplace avec fluidité d’un personnage à l’autre, d’une scène à l’autre, insistant bien sur le côté coulisses, montrant la réalité du milieu sans artifices.
On se sent presque intégrés à cette cuisine, on ressent les tensions et les pressions. Les bruits de casseroles qui s’entrechoquent, une sauce oubliée qui crépite et qui commence à cramer, le fond sonore des discussions de la salle… on s’y croirait.
La prestation des acteurs est impressionnante, le chef en premier lieu qui incarne à la perfection un homme à la dérive, rongé par ses addictions et par un passé qui le hante. Le casting talentueux sert à la perfection la volonté d’authenticité du film.
On pourrait reprocher un léger manque de profondeur de certains personnages, du à l’absence de leur background (en effet, on ne quitte pas les lieux !) mais comme le dit une critique gastronomique présente dans la salle :
« Les critiques sur la bouffe, c’est comme le sexe, il faut les faire sur ce qu’il y a, pas sur ce qu’il n’y a pas »
Prenons donc son exemple et tenons-nous en à ce que nous avons…
Si vous aimez la pression et la concurrence dans Top Chef et le superbe faux plan-séquence des coulisses d’un théâtre dans Birdman, vous aimerez The Chef. Du drame, un aspect social, un brin de voyeurisme… Tous les ingrédients sont donc là pour faire un bon film !
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Image en une : © UFO Distribution
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