La semaine dernière, j’étais à Avignon pour profiter du festival de la ville : un mois dédié au théâtre et aux arts vivants. Étant d’un naturel curieux, je me suis rendue à des spectacles que je n’aurais jamais vus dans d’autres contextes… et pas de suspense : je peux vous dire dès maintenant que je n’ai pas été déçue !
Il n’y a pas qu’un seul type de théâtre. Et si je ne vais jamais voir de spectacles, c’est surtout parce que je n’ai pas le réflexe de regarder la programmation dans ma ville.
Eh oui, j’ai beau habiter la capitale, je ne vais que rarement au théâtre. Quand je questionne mes ami•es, je n’ai absolument pas l’impression d’être une exception. Nous partageons tou•tes les mêmes peurs : celle de nous ennuyer face à un spectacle trop pédant, celle de ne pas nous sentir à notre place, et puis celle du coût financier… même si je sais bien que pour ce dernier point, il y a des solutions.
Le festival d’Avignon m’a permis de réaliser qu’il n’y a pas qu’un seul type de théâtre. Mieux, j’ai découvert que si je ne vais jamais voir de spectacles, c’est surtout parce que je n’ai pas le réflexe de regarder la programmation dans ma ville.
Alors j’ai concocté pour vous une sélection de spectacles que vous pouvez aller voir sans crainte d’être déçu•es !
Les Colocataires, le spectacle (fou) d’improvisation
Je commence par un classique du genre : Les Colocataires. Le concept est simple : quatre acteur•trices sont en scène, ils/elles demandent des thèmes au public et s’exécutent en improvisant.
Par exemple, la soirée où je suis allée les voir, ils/elles ont demandé au public un mot compliqué et une personne a proposé « anacoluthe ». Ce que ça a donné, eh bien… il fallait y être pour le voir !
Ce qui est génial, c’est que le spectacle est à chaque fois différent. D’ailleurs, pas question pour les acteur•trices de proposer les mêmes thèmes au public tous les soirs. En interview, quand je leur ai demandé la raison de ce choix, ils/elles m’ont répondu en riant :
« Si on posait toujours les mêmes questions au public, on s’ennuierait ! »
Le gros point fort de ce show, c’est qu’il peut plaire à absolument tous les publics : jeune, vieux, issu de n’importe quel milieu social. Bref, vous pouvez autant y aller avec votre famille qu’avec vos potes ou vos camarades de classe !
C’est (un peu) compliqué d’être à l’origine du monde, le spectacle qui parle de maternité et de féminisme
Je n’ai pas d’enfants et ne souhaite pas en avoir dans les années à venir, mais cette pièce m’a particulièrement touchée de par le paradoxe qu’elle aborde : le poids des convictions (profondément féministes) face à un événement de vie qui chamboule tout (ici, la maternité).
Le thème principal de la pièce est bien de savoir comment se situer dans ce monde et dans sa tête face aux dizaines de courants de pensées qui existent et se contredisent.
La mise en scène va dans le sens de ces discours qui s’entremêlent : ce sont deux actrices qui jouent tour à tour de nombreux personnages qui se croisent dans ce tumulte de la vie.
Une pièce politique qui montre crûment la réalité de ces moments : la réalité des faits d’abord, entre couches à porter après l’accouchement et sexualité difficile… mais aussi la réalité des doutes, les jeunes femmes ne sachant plus qui elles sont ni qui elles veulent devenir.
Imagine-toi de Julien Cottereau, le mime qui fait rêver (aussi) les adultes
Qu’on se le dise, quand on m’a conseillé d’aller voir un mime/bruiteur, je ne me suis pas sentie très concernée. Mais comme je m’étais dit avant de partir à Avignon de jeter mes préjugés à la poubelle… j’y suis allée. Et je n’ai pas été déçue.
Julien Cottereau n’est pas qu’un mime. C’est surtout un incroyable talent qui fait voyager bien plus loin que les avions ne peuvent le permettre.
Dans Imagine-toi, une histoire est racontée. Un type qui fait le ménage, qui a peur d’un monstre, et pour ça… il a besoin du public. Ce spectacle, c’est un doux rêve, un moment de grâce. On rit, on est ému•e. C’est beau et j’irai voir ses autres spectacles.
AAAAAHH !, la pièce interdite aux chie-culottes
Au théâtre, on entend souvent parler de comédie ou de tragédie… mais jusque-là, je n’avais jamais entendu parler de pièce qui fait peur ! Dans AAAAAHH !, il y a une histoire de fantôme et croyez-moi, les chocottes, on les a…
Trois ami•es de longue date se retrouvent dans une maison de campagne isolée (et sans réseau). Petit à petit, des phénomènes paranormaux se produisent et, sans spoiler l’affaire, ça ne touche pas que les acteur•trices.
J’avoue avoir moi-même lâché de petits cris de panique. Il faut dire que nos nerfs sont mis à rude épreuve pendant plus d’une heure. Bref, une pièce à voir entre ami•es pour s’amuser à se faire peur.
31, la comédie musicale qui traite d’amitié, d’homosexualité et de temps qui passe
Je cherchais une comédie musicale, j’ai été gâtée.
Ce spectacle traite d’un 31 décembre où tous les non-dits accumulés depuis des années entre une bande de quatre amis explosent. La pièce se déroule à l’envers : l’histoire commence par la fin et on remonte petit à petit dans le temps pour comprendre le pourquoi du comment de cette histoire.
C’est beau, on rit, on pleure et on se laisse surtout porter par ces neufs chansons tantôt entraînantes, tantôt émouvantes. Le temps passe, les personnalités évoluent… c’est une histoire racontée sur un ton juste, celui de la vraie vie… et c’est réussi !
À lire aussi : L’amitié à l’âge adulte, épisode 1 — Changement de paradigme
https://www.youtube.com/watch?v=VAkixkTX66s
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