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Société

Le sexisme sur Internet n’épargne pas les adolescentes françaises

Vous connaissiez le sexisme, voici le cybersexisme. Et celui-ci touche particulièrement les adolescentes. Une situation expliquée dans une enquête de l’observatoire régional des violences faites aux femmes.

Le harcèlement de rue et les discrimination ne suffisaient pas : bienvenue au 21ème siècle, à l’ère du cybersexisme… Ce mot à l’aspect un peu barbare est utilisé pour désigner le harcèlement dont sont victimes beaucoup de femmes sur Internet, au travers des réseaux sociaux et d’autres services de communication tels que les jeux vidéo en ligne.

On aurait pu croire que le fait de ne pas se voir pourrait gommer les différences, notamment de genre… mais non.

Les filles victimes de sexisme, les garçons d’homophobie

C’est l’Observatoire régional des violences faites aux femmes qui en est arrivé à cette conclusion.

L’organisme a mené une enquête auprès de 1500 adolescent•es francilien•nes. Le constat est accablant : selon le rapport, entre filles et garçons, les violences ne sont clairement pas de même nature.

« Au collège et au lycée, les filles sont exposées à des violences spécifiques, à caractère sexiste et sexuel, qui traduisent des injonctions fortes autour du corps et de leur sexualité. Près d’une fille sur trois (29%) déclare avoir subi une violence à caractère sexuel dans son établissement depuis le début de l’année scolaire, pour 16% des garçons.

Côté garçons, ce sont les insultes homophobes qui sont les plus fréquentes. »

À lire aussi : L’homophobie et le harcèlement scolaire vus par Mr.Q

C’est déjà suffisamment pénible de savoir que les femmes sont régulièrement agressées, verbalement ou physiquement, juste parce que ce sont des femmes. L’Observatoire caractérise les violences sexuelles par des gestes à caractère sexuel, des agressions sexuelles ou des demandes d’embrasser, de toucher ou de caresser les parties intimes. Le tout au sein même de l’établissement.

Ces agressions sont d’autant plus intrusives qu’elles ont lieu aussi sur la Toile.

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La maison n’est plus un refuge

À titre personnel, quand j’ai subi le harcèlement scolaire, les agressions n’avaient lieu qu’au collège et au lycée. Une fois rentrée chez moi, j’étais loin des insultes puisque Facebook ne s’était pas encore démocratisé. Mais aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, les insultes deviennent constantes et s’immiscent dans la vie privée.

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C’est ce qu’expliquait EnjoyPhoenix lors de sa campagne contre le harcèlement scolaire : les violences ont pris un autre tournant lorsque la jeune femme a commencé à subir des insultes sur les réseaux sociaux et par téléphone. Pour y échapper, elle a choisi de clôturer ses comptes, changer de numéro et de lycée. Une solution radicale mais pas très pratique.

Malheureusement, selon le rapport, les élèves n’envisagent pas d’autres solutions que le déménagement… et parfois, même, le suicide. Eva, élève de quatrième, a témoigné en entretien individuel.

« Je me sentais trahie. C’est une grosse trahison. Quand j’y repense, ça ne me fait rien parce que je suis devenue beaucoup plus forte grâce à ça, mais l’année dernière, j’étais tout le temps en larmes. Dès que je rentrais chez moi, je pleurais. »

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Du côté des adultes, le harcèlement est un problème complexe

Le rapport a le mérite de poser clairement les bases d’un problème qui ronge les adolescent•es français•es. Maintenant,

il faut trouver de vraies solutions.

Car si des numéros verts pour les jeunes victimes de harcèlement ont été mis en place, l’idéal ce serait qu’il n’y ait tout simplement PAS de harcèlement. De sensibiliser tout le monde aux très lourdes conséquences que peut avoir ce type de comportement.

Dans le rapport, une prof explique qu’interdire les portables est selon elle une solution. Cela permettrait de faire comprendre aux élèves qu’ils ont fait une faute, qu’ils n’ont pas respecté les règles. Sauf que la mesure est compliquée à mettre en place, et injuste pour ceux et celles qui n’ont pas harcelé, ou même sont harcelé•es.

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Plusieurs pistes pour lutter contre le cybersexisme

Maintenant qu’on sait d’où vient le problème, il faut trouver des solutions. Six axes prioritaires ont été dégagés : détecter le cybersexisme, intégrer les élèves dans ce processus, prendre en charge ce type de problèmes, promouvoir l’engagement citoyen, systématiser la prévention, et éduquer à la lutte contre le sexisme.

De bien beaux mots pour bien peu de réponses. Une question me turlupine : où est l’éducation au consentement, à l’égalité femmes-hommes ? Des projets de loi comme les ABCD de l’égalité ne peuvent-ils pas à nouveau être envisagés ? Ou bien a-t-on définitivement enterré l’idée d’expliquer aux jeunes que les femmes sont les égales des hommes ?

Le rapport complet sur le cybersexisme

Les rapports d’enquête d’institutions, je le concède, c’est toujours un peu barbant. Mais celui-ci est très intelligemment rédigé (malgré une conclusion qui tombe un peu à plat), avec des témoignages provenant d’élèves seuls, de classes entières, de profs ou encore de CPE. Des personnes directement concernées qui parlent honnêtement du problème.

Si ça vous intéresse, rendez-vous par là !


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