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La réorientation scolaire, tu y penses ? Elles l’ont fait, voici leur histoire !

Si tu te poses des questions quant à ton domaine d’études, rassure-toi : tu es loin d’être la seule. Trois témoignages pour illustrer à quel point ça peut être bénéfique !

Tu as repris les cours après les vacances, et clairement, tu y es allée en traînant les pieds ?

Tu entames un stage en ayant le sentiment que tu ne veux pas bosser dans ce type d’environnement ? Ou bien mois de janvier aidant, tu fais le point sur ton job, et tu t’aperçois que tu ne t’y retrouves plus vraiment, que tu aspires à autre chose.

Pour commencer, j’espère que tu es au courant que tu n’es pas la seule à traverser ce genre de questionnements.

Se réorienter, ça peut faire peur

En réalité, de très nombreuses personnes (selon un sondage non fiable effectué par mes soins) se sont questionnées sur leur orientation voire ont décidé de se réorienter à un moment ou à un autre.

Bien sûr, ça ne veut pas dire que c’est facile : ça semble souvent effrayant de reprendre à zéro, de laisser derrière soi des accomplissements passés, on se demande ce que va en penser notre entourage…

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Mais il y a plusieurs choses à garder en tête. Déjà, concernant ton entourage, pense que c’est de ta vie qu’il s’agit, que c’est toi qui va consacrer ton temps à enseigner, ou à cuisiner, ou à avoir des clients au téléphone, ou autre selon ton domaine.

Donc même s’il n’y a sans doutes pas beaucoup de job parfaits, être au moins dans un domaine dans lequel tu te retrouves, c’est important – et tant pis si Mamie Jacqueline pense que c’est vraiment du gâchis ou si Tonton Hubert estime que tu n’as pas d’avenir dans cette branche.

D’autre part, ce que tu as appris jusqu’à présent n’est pas perdu. Au contraire : tu as grandi, les connaissances acquises sont toujours susceptibles de te servir plus tard, tu te connais mieux.

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Donc tu n’as pas perdu une année. Et même si tu arrives au bout de ton master – ou de ton doctorat, que sais-je… Dis toi qu’il vaut mieux que tu t’aperçoives maintenant que tu aspires à autre chose plutôt que lorsque tu feras un burn-out à 26 ans !

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La réorientation, une étape qui ponctue de nombreux parcours

Bon, sans aller aussi loin, c’est simplement que la réorientation, c’est monnaie courante, et c’est bien moins « grave » que ce que ça peut laisser présager.

Fais l’expérience autour de toi : demande aux gens qui font un métier qu’ils aiment si c’était leur premier choix. Tu verras : pour certains peut-être que oui, mais beaucoup de personnes ont commencé dans une branche pour finir dans une autre.

Pour te faire relativiser tout ça, j’ai demandé à trois personnes de me raconter leurs parcours, leurs études, et ce qu’elles font maintenant, trois personnes qui sont passées pour différentes raisons à travers ces questionnements.

Faire une prépa sans être faite pour ça

En terminale, quand on te demande de choisir une orientation et que tu es bonne élève, le corps enseignant et tes parents peuvent avoir tendance à t’encourager à faire une prépa – peu importe le domaine, ça s’applique à toutes les filières. C’est ce qui s’est passé pour Élise :

« J’ai écouté mes profs qui me conseillaient d’aller en prépa littéraire. Ce que j’ai fait.

Et une nuit où je bossais pour un rendu, j’ai réalisé que renoncer à mon sommeil pour de la philo n’était clairement pas quelque chose qui me faisait kiffer.

Grosse prise de conscience : l’hypokhâgne n’était pas faite pour moi. »

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Elise, tu la connais bien si tu lis madmoiZelle : aujourd’hui, elle s’occupe de la rubrique mode ici ! De son côté, il lui a à peine fallu quelques semaines pour se rendre compte de ça :

« Je me suis inscrite dans une fac qui faisait sa rentrée plus tard que la mienne, j’avais à peine loupé quelques jours.

J’ai choisi la LLCE espagnol parce que j’adorais la langue, et ça me semblait bien. J’ai passé une année FORMIDABLE, j’ai appris beaucoup (sur moi notamment). »

Se laisse tenter par un « vieux rêve d’enfance » ?

Mais l’année n’a pas seulement été riche en tapas & flamenco (c’est pas vrai, c’est pas ça qu’on fait en LLCE) :

« J’y ai rencontré une fille qui a commencé à sécher dès le mois de février. J’allais coudre chez elle, un de mes loisirs. »

Évidement, tu te doutes à ce stade de l’histoire que la couture n’est pas restée un simple loisir.

« Je l’ai encouragée à changer de formations et on a trouvé ESMOD, une filière de stylisme/modélisme qui existait un peu partout en France. Elle était faite pour ça, c’était une évidence.

Et puis moi, ça me tentait comme un vieux rêve d’enfance. Ma sœur avait fait des études d’arts, pourquoi ne pas essayer aussi ? Même si ça ne marchait pas, au moins, je n’aurai pas de regrets !

Avec ma pote, on a passé les entretiens ensemble, et on a commencé notre nouvelle formation à Lyon. Ça n’aurait jamais été possible sans le soutien financier de mes parents, j’ai eu beaucoup de chance, mais c’est vrai que faire des nuits blanches pour créer des vêtements, ça me branchait beaucoup plus !

Trois ans plus tard, j’ai eu mon diplôme et ma pote, elle, a fini major de promo ! »

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Comme quoi, suivre ses envies d’enfant plutôt que les conseils de ses profs, ça peut payer !

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Trouver son équilibre entre sciences « dures » et arts

Leïla quant à elle, était en filière scientifique au lycée. Mais arrivée au moment de choisir des études supérieures, les sciences dures ne lui ont pas semblé être une bonne option.

« Je suis donc partie à la recherche d’une carrière qui soit artistique, un autre de mes hobbies (je faisait une option Arts Plastiques), mais qui reste technique, parce que ça m’intéressait tout de même, et je voulais aussi qu’il y ait une dimension d’utilité à la société. Je me suis donc tournée vers des études d’architecture. »

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L’année fut intense, très enrichissante tant au plan personnel que sur ce que Leïla apprenait. Mais quelques détails la dérangeaient : « le langage très abstrait des architectes et le manque de pédagogie assez flagrant des stars du métier ».

« J’ai eu un tilt lorsque nous avons eu notre cours de thermique à la fin de l’année : ma première équation en un an ! À ce moment, je me suis rendue compte que ça me manquait, et je suis donc partie à la recherche d’une formation qui ne soit ni la prépa (je ne sortais pas du bac) ni la fac (tout le monde me le déconseillait). »

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Choisir sa spécialité dans sa propre branche, un parcours pas évident

Bingo : Leïla est acceptée à l’IUT de Montpellier en DUT Mesures Physiques, qu’elle poursuit deux ans plus tard par une Licence en Erasmus à Dublin.

« J’imaginais tenter les écoles d’ingénieur, l’aéronautique, en rentrant. Mais pendant cette année, je me suis rendue compte que ce qui m’intéressait, c’était la physique fondamentale. »

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Comme quoi, même une fois qu’on a trouvé une branche qui nous plaît, la myriade de possibilités qui existent encore peuvent continuer de provoquer moult doutes et interrogations.

« Petite anecdote d’un prof de DUT fin psychologue qui m’avait dit : « vous ne voulez pas faire de l’aéronautique, ni même de l’astrophysique, vous voulez faire de la cosmologie ».

Donc j’ai regardé ce qui se faisait en France, et je suis tombée sur un Master à Paris qui s’appelait Master en Physique Nucléaire, Particules, Astroparticules et Cosmologie. »

Sans que ce soit facile car il lui manquait des bases, Leïla a redoublé d’efforts pour intégrer ce master et le réussir.

« J’ai fait des stages pendant mes deux années de Master, et j’ai fait mon doctorat en physique des particules dans un de ces labos. Aujourd’hui j’ai fini mon doctorat et je suis en postdoctorat en cosmologie ! »

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Se prendre de passion pour une matière… avant d’en être dégoûtée

La physique, c’est aussi ce qui passionnait Maureen à sa sortie du lycée. Son prof lui avait transmis sa passion, et elle était certaine de vouloir emprunter la même voie.

« Me voilà donc dans une petite fac pour faire ma L1 et ma L2 de physique-chimie. Je suis sortie major de promo durant ces deux années, j’ai donc décidé que je pouvais avoir des ambitions plus grandes que professeur de lycée : et pourquoi pas enseignante-chercheure à la fac ? »

Elle a donc fait le choix de poursuivre en licence 3 de physique fondamentale (car il faut choisir l’un de ces deux domaines pour se spécialiser et faire de la recherche), à Lille :

« Cette troisième année a été très dure pour moi. Me voilà, à 20 ans, avec une licence de physique fondamentale durement gagnée en poche, écœurée par la matière, et plus du tout envie de devenir enseignante-chercheure.

J’ai voulu tenter un master de physique-biologie et devenir physicienne des hôpitaux, mais la physique, je ne pouvais plus. Voir des formules me donnait mal au ventre et j’avais de plus en plus de mal à me lever le matin. »

Plutôt que de perdre son année, Maureen décide se réorienter immédiatement et de rejoindre un master en ingénierie des télécoms. Mais au bout de son master 1, elle opère une nouvelle remise en question :

« Je ne me voyais pas faire ça toute ma vie. Entre-temps je donnais des cours particuliers de maths, et cela me plaisait. J’ai donc constitué un dossier d’équivalence pour rentrer en master d’enseignement des mathématiques. »

Un parcours « chaotique » pour trouver sa voie ?

À cette étape de son parcours, tu pourrais penser que Maureen a testé suffisamment de choses différentes pour avoir fait un choix qui lui convenait enfin ? Ça a été vrai, pour un temps au moins :

« Le rectorat, en manque de profs, demande parfois aux étudiants d’enseigner : me voilà en remplacement de quatre mois d’un prof de maths en lycée. »

Mais en parallèle, Maureen avait commencé un job d’été de vendeuse aux rayons frais traditionnels (poissonnerie, boulangerie, fromagerie, charcuterie, fruits & légumes, libre-service…).

« J’ai conjugué les deux pendant un certain temps, prof la semaine et vendeuse le week-end. À la fin de mon remplacement au lycée, je suis passée en temps plein au magasin, pour pallier l’absence d’une collègue en congés maternité.

Même si j’ai été bien entourée et soutenue pendant cette première expérience en tant que prof, je me sentais moins à ma place qu’au magasin. Après presque un an en temps plein au magasin et de nombreuses discussions avec une collègue, j’ai décidé de ne plus retourner à la fac et de chercher du travail dans le commerce. »

Aujourd’hui, Maureen a eu la chance d’être embauchée dans un petit magasin, avec « un chef exigeant qui me permet de progresser et de réelles possibilités d’évolution ».

« De nombreuses personnes me disent que j’ai perdu beaucoup d’années à la fac, mais j’y ai quand même passé des bons moments et j’ai eu de la chance de me rendre compte de mon erreur avant de m’enfoncer dans une carrière qui ne me convenait pas. J’ai surtout eu la chance de trouver ce poste : un lieu ou je me sens aussi bien que dans le premier magasin où j’ai travaillé et tout appris. »

Comme quoi, il est possible d’avoir un parcours qui peut sembler « chaotique » comme le décrit elle-même Maureen, et de trouver sa voie là où on ne l’attendait pas !

Je veux changer de voie, je m’y prends comment ?

Si tu veux changer de voie en cours d’année, renseigne-toi auprès de ton équipe pédagogique et de celle de la formation que tu envisages. À la fac notamment, il existe des tas de passerelles et sans doute un service dédié à te renseigner sur ces questions. Tu peux aussi prendre rendez-vous dans un Centre d’Information et d’Orientation.

Concernant les passerelles, tu peux par exemple regarder sur Diplomeo qui a réalisé un dossier très complet sur les différents types de passerelles envisageables en fonction de ton cursus.

Il existe aussi de plus en plus d’écoles qui proposent des rentrées à mi-année, ou rentrées décalées, donc entre janvier et mars. N’hésite pas à jeter un œil à l’infographie très complète de l’Étudiant, où tu peux trier par types de formations et par régions.

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Ça se présente comme ça et c’est très simple d’utilisation, par exemple ici ce sont les formations en informatique disposant d’une rentrée décalée en Nouvelle Aquitaine.

Pense aussi à suivre de près l’évolution de la nouvelle plateforme d’inscription en enseignement supérieur : ParcourSup. Tu pourras au pire t’y inscrire pour une rentrée en septembre prochain.

Et si tu veux te réorienter alors que tu es déjà dans la vie active, la reprise d’étude peut prendre de nombreuses formes différentes. Tu peux reprendre la fac – même si tu n’as pas le bac en passant l’équivalence qu’est le DEAU.

Il existe aussi quantité de possibilité en cours du soir, comme par exemple au Conservatoire National des Arts et Métiers, ou des cours à distance en passant par le CNED où tu peux avoir droit par exemple à un Congé Individuel de Formation (CIF). Il existe également désormais un Compte Personnel de Formation dont tu peux peut-être bénéficier.

À lire aussi : Tu es en Service Civique ? Inscris-toi pour gagner des heures de formation !

Très nombreuses sont les écoles à proposer des cursus accélérés qui permettent de se reformer en cours de carrière : le plus efficace est sans doute de se renseigner au cas par cas selon les domaines qui t’intéressent, mais Pôle Emploi peut aussi t’accompagner dans cette démarche – et parfois même financer tout ou partie de ta formation.

Quoi qu’il en soit : garde en tête que ces parcours existent, et que bien plus de monde que ce que l’on pourrait imaginer de prime abord est passé par là !


Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.

Les Commentaires

16
Avatar de secretsdorientation
7 mars 2019 à 21h03
secretsdorientation
J'arrive après la bataille, mais bon cet article sera d'actualité pour longtemps.
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