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Vie quotidienne

Être scout au Sénégal, un apprentissage pour la vie selon Virginie

Virginie a rejoint le mouvement scout lorsqu’elle était enfant, et aujourd’hui elle encadre les plus jeunes. Elle nous raconte l’expérience qui a fait d’elle « l’adulte qu’elle est devenue aujourd’hui ».
Esther est partie à la rencontre des Sénégalaises durant trois semaines. Elle y a réalisé interviews, portraits, reportages, qui s’égrainent au fil des jours sur madmoiZelle.

Pour retrouver le sommaire de tous les articles publiés et la genèse du projet, n’hésite pas à jeter un œil à l’article de présentation : madmoiZelle en reportage au Sénégal !

Virginie est assise avec une petite fille sur les genoux. Elle s’apprête à l’emmener « au mouvement » : elle est cheftaine scout, ou plus exactement guide pour les filles, et ce depuis ses 19 ans.

La jeune femme de 23 ans encadre tous les samedis après-midis un groupe de filles de 12 à 16 ans à Dakar. Il y a aussi des plus jeunes et des plus vieilles, qui portent les couleurs de la région : gris pour l’intégrité et rouge pour l’appartenance.

Les couleurs varient d’une région à une autre, mais les valeurs sont universelles dans le mouvement scout : franchise, dévouement, pureté – même si Virginie a du mal à définir précisément ce qui se cache derrière cette dernière.

À lire aussi : Vis ma vie de scout, loin des idées reçues

Le scoutisme, une formation pour toute la vie ?

Virginie est membre du mouvement depuis sa tendre enfance, et elle est convaincue que ça a fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui :

« Ce sont des enseignements utiles pour toute la vie ! Ça rend les filles débrouillardes. Moi par exemple, ça m’a aidée dans ma vie professionnelle, à gérer le stress, savoir faire plusieurs choses à la fois !

Et l’avantage, c’est que l’on intègre des gens de tous les milieux sociaux, c’est un vrai mélange. »

Un vrai mélange en termes de classes sociales selon elle, cependant le mouvement scout auquel elle appartient est chrétien, une minorité dans un pays où 96% de la population est musulmane.

« Mais les jeunes musulmans sont aussi bien accueillis dans nos rangs s’ils le souhaitent, il y en a même si d’autres préfèrent justement aller au mouvement musulman. »

Virginie est réceptionniste durant la semaine, avant de se livrer à toutes sortes d’activités les samedis après-midis en compagnie du groupe de vingt jeunes filles qu’elle encadre :

« On a des ateliers divers qui peuvent aller de la cuisine, aux activités manuelles, des formations aux premiers secours, des discussions sur l’hygiène, la contraception, les relations filles-garçons…

On fait aussi des camps dans la nature en été où on apprend à se débrouiller : faire un feu, construire un campement, s’orienter par exemple. »

À lire aussi : Josée l’obsédée a testé pour vous : l’amour chez les scouts

La promesse, un engagement scout

Aujourd’hui, c’est spécial : c’est le jour de la promesse ! Plusieurs guides de son groupe vont s’engager à être « guides à vie », à porter les valeurs du mouvement tout au long de leur existence.

« C’est censé te guider dans ton quotidien et dans tes actions : tu agis en conformité avec ce que tu as appris au mouvement.

Au delà de ça, on se mobilise à différentes étapes-clés, par exemple en cas de décès d’une guide, ce sera à nous de faire le service. »

La promesse, c’est un engagement devant Dieu, et pour son pays. L’idée est de s’engager à les servir et à aider son prochain.

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Virginie a conservé le même cahier depuis ses premiers pas de jeune guide, dans lequel sont consignées les bases du mouvement des scouts et guides.

Une promesse peut aussi être renouvelée, au moment du mariage notamment. Lorsqu’elle en parle, l’émotion dans la voix de Virginie s’entend :

« Une mariée qui renouvelle sa promesse, c’est vraiment beau. »

Mais pour arriver à cette étape, il faut être un vrai modèle.

« Si une fille ne fait aucun effort à l’école par exemple – on ne parle pas de résultats mais d’efforts – on ne lui propose pas la promesse. C’est important car elles doivent devenir des exemples pour les plus jeunes. »

Le scoutisme, un appui dans l’éducation des enfants au Sénégal ?

Cela s’explique car au Sénégal, les membres du mouvement scout et les guides bénéficient d’une sorte de « co-parenting » : en quelques sortes, les cheftaines sont là pour appuyer les parents en terme d’éducation.

À ce titre elles réalisent des enquêtes directement dans les familles, pour savoir auprès des parents ce qu’ils voudraient voir évoluer chez leurs enfants.

Politesse, travail scolaire, volontariat… tout peut y passer, les cheftaines mettent ensuite en application des activités censées aider les jeunes guides à progresser.

À lire aussi : Qu’est-ce que le syndrome de la bonne élève et comment s’en défaire ?

Être à l’initiative, un apprentissage scout

En parallèle, « on leur apprend aussi l’initiative », explique Virginie. Pour cela, chaque groupe de guides bâtit des projets d’intérêt général.

« Ce sont les guides qui choisissent ce qui les intéressent et qui sont force de proposition. Nous, on se contente de les aider à le mettre en place et plus elles grandissent, plus elles sont autonomes. »

Virginie me parle des quelques projets réalisés ces dernières années :

« Nous avons refait les toilettes d’une école du quartier qui était en mauvais état par exemple, et aussi récolté des pulls et vêtements chauds pour les enfants des rues. »

Des projets qui s’inscrivent donc le plus souvent dans un environnement local – sans que cela n’empêche les groupes d’avoir des interactions avec des guides et scouts du monde entier :

« Parfois, des guides étrangers nous rendent visite. Par exemple, on va recevoir un groupe du Canada sous peu.

Mais surtout, pour celles qui se distinguent, elles peuvent aller à des rencontres internationales ! »

Virginie me quitte pour aller accomplir son devoir de cheftaine : se préparer pour la promesse à laquelle elle va assister.

Et toi, tu as été guide, ou scout ? Est-ce que ton expérience était similaire à celle de Virginie ?

À lire aussi : C’est ça qu’on aime #19 : le scoutisme !

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Les Commentaires

2
Avatar de Esther
4 avril 2018 à 22h04
Esther
Merci @Simone castor ! Je corrige la coquille.

Quant au choix du Sénégal, comme je l'expliquais dans les commentaires de l'article de présentation, c'est en raison de sa législation sur l'avortement. J'ai construit ce projet pour donner la parole à des femmes vivant dans des pays où l'IVG est interdit tout autour du monde, et ensuite on a décidé d'élargir la variété des sujets traités, mais je suis restée sur mon premier itinéraire
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Voir les 2 commentaires

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