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Mes vacances à 20 ans VS mes vacances à 35 ans : deux plages deux ambiances

Chloé Genovesi, experte ès chroniques aussi réalistes que piquantes sur la parentalité, se souvient avec émotion de ses vacances d’antan. 20 ans, l’apéro, pas d’enfants… ça a bien changé !

Alors que je bourre le coffre de ma voiture wagon avec un dixième sac plein à craquer, je me souviens, nostalgique, de l’époque où mes effets estivaux se composaient d’un maillot de bain et d’un paréo. J’avais alors 20 ans et un été d’aventure et d’imprévu qui s’offrait à moi. Aujourd’hui, j’ai 35 ans et les choses ne sont plus tout à fait les mêmes.

Mais c’est peut-être mieux comme ça, finalement.

1. Les activités et les visites…

…à 20 ans

Que je sois membre de l’équipe farniente ou de son adversaire historique, la team « Si j’avais voulu ne rien foutre je serais restée à Massy Palaiseau », mes vacances à 20 ans sont vécues avec une intensité et un dévouement total à l’égard des hobbies choisis.

Nuits entières passées à danser en club, trois vodka-Red Bull avant midi et coma sur la plage un jour, puis randonnée équestre, course d’obstacle et excursion historique le lendemain : la tempérance n’est pas au rendez-vous.

…à 35 ans

Nous avions prévu d’aller visiter une église avant 17 heures, mais ma fille a perdu sa sandale alors je vais en profiter pour me faire un café le temps qu’elle la retrouve. Au final, si les deux pieds enfantins n’arborent pas tout à fait le même modèle de chaussures (puisque rien ne ressemble moins à une botte de pluie qu’une tong), je juge tout de même la conjoncture suffisamment favorable pour que nous nous mettions en branle.

Un ronflement sonore compromet momentanément le projet puisque sur le canapé, mon mari et mon fils ont fini par s’endormir en nous attendant. Tant pis.

2. La romance en vacances…

…à 20 ans

Grisés par les verres commandés à chaque petit rade pittoresque qui se dresse sur notre chemin, nous explorons notre lieu de vacances main dans la main. Ma conquête ne parle pas français, je ne parle pas suédois, mais j’ai su saisir toute la bonté du monde tapie au fond de ses grands yeux bleus.

L’amour que l’on se témoigne avec fougue se pratique aussi bien en plein air que sur la couche de mon auberge et laisse sur ma peau des effluves immortelles qui raviveront la mémoire de cette passion dévorante lors de nos longs hivers passés à distance.

…à 35 ans

Je jette un coup d’œil affectueux à l’homme qui se meut à mes côtés et lui caresse le dos avec tendresse. Nous profitons un instant de ce doux moment, rapidement interrompus par un membre de notre progéniture qui signale un besoin naturel pressant.

« On va essayer de trouver rapidement, sinon ça va mal finir comme hier ! » — nous gloussons à l’évocation du souvenir scatologique. Cette minute de connivence triviale nous rapproche : prise de spontanéité, je propose une soirée romantique.

Au programme ? Une canette de bière complice que nous partagerons en chuchotant sur le balcon de notre chambre d’hôtel. Sexy.

3. La fête en vacances…

…à 20 ans

Dans le monde d’avant, la coutume estivale exigeait que je passe plusieurs jours d’affilée à gesticuler dans la foule compacte d’un des nombreux festivals organisés à travers le monde (en ce qui me concerne, la région parisienne, question de budget).

Mes quelques heures de sommeil alcoolisé s’effectuaient parfois dans une tente plantée en plein cagnard, mais plus souvent à même la pelouse, exposant ainsi mes bras et mes jambes nues aux premiers rayons d’un soleil matinal mais traître qui allait me transformer en Malabar bi-goût géant pour le restant du séjour.

…à 35 ans

Dorénavant, l’évocation de toilettes en préfabriqué me plonge dans un état de tétanie tel que je mourrais d’occlusions diverses avant d’y fiche un orteil.

Après tout, pourquoi s’enquiquiner à se secouer la couenne dans un magma de chair moite et de bière rance quand on peut siroter un Apérol Spritz sur le canapé moelleux d’un bar convenable puis aller se coucher dans un vrai lit, de suffisamment bonne heure pour pouvoir profiter fraîchement du marché local avant l’arrivée des touristes le lendemain matin ?  

4. L’apéro en vacances…

…à 20 ans

Le mot « apéro » n’est qu’un terme-parapluie qui désigne toute consommation d’alcool précédant un repas existant ou envisagé (bien souvent, l’apéro en lui-même se substitue au dit repas, grâce à une habile petite combine qui consiste à confondre des nachos et des noix de cajou avec un dîner copieux). 

Comme, par définition, chaque moment de la vie humaine précède un repas à venir, c’est perpétuellement l’heure de l’apéro. CQFD.

…à 35 ans

Après une analyse poussée des différents impératifs imposés par notre vie familiale, nous décidons de consacrer le créneau 17h45-18h15 à l’apéro. Conscients que d’un point de vue céphalée, nous allons payer très cher ce petit verre, nous tirons à la courte paille afin de déterminer qui de nous deux pourra boire de l’alcool et faire la grasse matinée qui s’impose.

Je passe les minutes qui suivent à me venger rageusement sur les cacahuètes pendant que mon mari déguste un ballon de vin régional que je devine excellent.

5. La grasse matinée en vacances…

…à 20 ans

Vers huit heures ce matin, certains grands malades de mon groupe d’amis sont partis s’épuiser par monts et par vaux. Heureusement que je venais juste de me coucher et que je ne dormais pas encore, sinon ça aurait pété, croyez-moi !

Profitant du calme revenu dans la maison, je m’autorise une ronflette bien méritée jusqu’en milieu d’après-midi. Parfois j’ai quand même envie de profiter un peu des environs, donc je règle mon réveil sur 10 heures. Alors que je suis en vacances. Que suis-je devenue ?

…à 35 ans

Malgré le soleil qui tire ses flèches de feu dans mon œil entrouvert, je suis en mesure d’affirmer qu’il est deux heures du matin et que je vais mourir. Rapide quoique douloureux coup d’œil à mon téléphone : 7h39.

Mes enfants ont fait la grasse matinée et par extension moi aussi, mais si je devrais m’estimer heureuse puisque mon quotidien hors vacances est exclusivement composé de réveils aux aurores, la dernière chose dont je me souviens la veille au soir c’est d’avoir sacrifié ma sobriété raisonnable sur l’autel du :

« Oh et puis merde, on est en vacances, allez moi aussi je me commande un verre ! T’inquiète pour les enfants demain matin : je gèèèèère. Serveur ! ».

Je n’apprendrai décidément jamais.

À lire aussi : De « REMETS TON CHAPEAU » à « MANGE PAS ÇA », toutes ces phrases qu’on répète à longueur d’été quand on est parent

Crédits photos : Artem Beliailkin / Josh Willinks (Pexels)


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