« Mon p’tit corps, je ne t’aime pas trop.
Je ne m’adresse pas souvent à toi pour te remercier, te féliciter ; en général, quand je te regarde, je t’insulte, ou je te reproche des trucs.
Pardon pour ça. »
C’est par ces mots que Marion Séclin entame Mon corps, ce héros, une vidéo pleine de tendresse et de jolies images pour se réconcilier avec cette enveloppe de chair qui porte son esprit.
Mon corps, ce héros, par Marion Séclin
Avec sincérité, de sa douce voix, la jeune femme hisse le drapeau blanc, dans l’espoir d’une paix bien méritée avec ce corps contre lequel elle s’est si longtemps bagarrée.
Cette vidéo, c’est comme un poème, une lettre d’amour timide et naissant envers un ancien objet de haine et de mal-être.
Les complexes de Marion Séclin, proche des canons de beauté
Assez vite, Marion aborde ses complexes. Car oui, elle en a, même si elle est dans les canons de beauté à plein de niveaux.
Dans notre société, faire du 36 ne signifie pas qu’on s’aime forcément. La femme parfaite n’existe pas, et Marion a tout entendu : pas de seins, pas de formes, les côtes saillantes c’est moche, tes cheveux sont plats…
Comme toutes les femmes, Marion a été taxée de « trop ceci » et de « pas assez cela ».
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Amer revers de la médaille : la jeune femme n’a pas toujours eu le droit de parler de ses complexes. Le reste du monde la faisait souvent taire, en lui disant que puisqu’elle correspondait aux normes, elle n’avait pas à exprimer ce genre de choses.
Comme si, en le faisant, elle privait des personnes plus éloignées des normes de beauté de faire entendre leur voix. Alors qu’il n’en est rien !
Même sur madmoiZelle, ça lui est arrivé : lorsque Marion a sorti le clip Beach Body Ready célébrant la diversité des corps, certains commentaires lui disaient en substance qu’elle n’était pas légitime pour porter ce message, puisqu’elle était « bonne ».
La jeune femme m’explique un autre travers de ce corps « conforme aux attentes de la société » :
« Parfois, j’ai l’impression que les gens estiment que mon physique m’immunise contre la critique, et se permettent de me renvoyer des avis négatifs de façon très directe.
C’est comme si on pensait que mon corps allait me consoler des tacles que je reçois, qu’un jugement me touchera moins, et qu’il était normal de s’en donner à cœur joie…
Alors que je suis sensible, peu importe mon apparence. »
Je trouve que ce message est important, parce qu’on peut tout à fait parler de ses complexes sans prétendre détenir la médaille de la meuf qui souffre le plus au monde, et que dire à quelqu’un « Non chut toi t’as pas le droit », ça ne fera rien avancer.
La solidarité féminine, et la bienveillance, c’est aussi reconnaître à chacun, à chacune le droit d’avoir des points faibles et de les exprimer sans craindre d’être rabroué·e.
Alors bravo Marion Séclin pour cette jolie vidéo. J’espère que ton corps et toi trouverez une nouvelle entente, pour longtemps !
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