L’Espagne, figure de proue de la transition féministe en Europe ? Cela semble bien parti, à en croire les derniers votes du Parlement espagnol. En effet, ce jeudi 16 février est à marquer d’une pierre blanche : deux lois historiques viennent d’être adoptées définitivement. La première instaure un congé menstruel pour les femmes souffrant de règles douloureuses et facilite l’accès à l’IVG dans les hôpitaux publics, tandis que la deuxième simplifie les démarches pour les personnes transgenres souhaitant changer de nom et de genre sur leurs papiers d’identité, tout en interdisant (enfin) les thérapies de conversion.
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Un exemple pour le reste de l’Europe
Ces avancées, inédites en Europe, s’inscrivent dans le sillage de plusieurs mesures progressistes portées ces derniers mois par la ministre de l’Égalité Irène Montero.
Avec la loi facilitant le changement de mention de genre, l’Espagne entend « réparer une dette historique » et « dépathologiser la vie des personnes trans ». S’il fallait jusqu’à présent produire des rapports médicaux attestant d’une dysphorie de genre, et les preuves d’un traitement hormonal suivi depuis au moins deux ans, toute personne âgée de 16 ans et plus (ou 14 ans en présence d’un représentant légal), pourra à présent demander la modification de son état civil lors d’un simple rendez-vous administratif. Quelques mois seulement après la décision britannique de bloquer une mesure similaire en Écosse, cette loi fait de l’Espagne l’un des seuls pays à accorder ce droit en Europe, après le Danemark qui a franchi le pas en 2014.
Cet article est co-financé par le programme Erasmus+ de l’Union européenne.
Check-Europe c’est quoi ? Un projet européen visant à donner les clés de compréhension à ses citoyens afin qu’ils puissent non seulement identifier les fake news, mais aussi devenir des acteurs à part entière de la lutte contre celles-ci.
Ce projet fait d’autant plus sens en prévision des élections européennes qui se dérouleront du 6 au 9 juin 2024 et qui nous concernent tous en tant que citoyen.
Congé menstruel en Espagne : ne plus pénaliser les femmes professionnellement
Cette journée place également l’Espagne sur la très courte liste des pays disposant désormais d’un congé menstruel (comme le Japon, l’Indonésie ou la Zambie).
En tête de liste parmi les personnes pouvant bénéficier de cette mesure : celles ayant des règles incapacitantes, dues notamment à des pathologies comme l’endométriose. Le texte précise sa volonté de ne plus pénaliser ces femmes dans leur exercice professionnel : « Il s’agit d’accorder à cette situation pathologique une régulation adaptée afin d’éliminer tout biais négatif dans le monde du travail ». Cet arrêt maladie, financé par la Sécurité sociale, sera accordé par un médecin, qui en déterminera par ailleurs la durée. À quand la même chose en France ?
Image de Une : Pexels / Mikhail Nilov
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Les Commentaires
La perte de sang, c'est pas rien, ça fragilisé bien l'organisme en fait.
Ça sera au médecin du coup d'en décider je suppose.