Un effet réel, mais modeste et très spécifique
Les données proviennent de plus de 13 000 parents âgés de plus de 50 ans, suivis pendant en moyenne 14 ans. Tous passaient régulièrement des tests de mémoire et d’attention. À l’entrée dans l’étude, aucune différence cognitive n’est observée entre parents de garçons et parents de filles. Ce n’est qu’au fil du temps qu’un écart apparaît : les parents ayant au moins un fils déclinent un peu plus vite, et cet effet devient plus net lorsque la fratrie compte plusieurs garçons.
Autre nuance importante : seuls certains domaines cognitifs sont concernés. L’étude montre une différence dans la mémoire verbale (le rappel de mots), mais pas dans les tâches de calcul ou de concentration. On est donc loin d’un « vieillissement accéléré » généralisé du cerveau.
Un phénomène qui touche autant les mères que les pères
Pour comprendre l’origine de cet effet, les chercheurs ont testé s’il différait entre hommes et femmes. Si la grossesse de garçons jouait un rôle biologique important, on s’attendrait à ce que les mères soient plus concernées. Ce n’est pas le cas : l’effet est identique chez les deux parents. Ce détail, très fort scientifiquement, suggère que les mécanismes sont probablement sociaux plutôt que biologiques.
L’étude n’a d’ailleurs trouvé aucune différence notable entre les familles selon leur niveau d’éducation, leur santé, leur revenu approximatif ou leurs habitudes de vie. Les groupes étaient presque identiques, ce qui renforce l’idée que la dynamique familiale elle-même joue un rôle.
Ce que l’on sait des relations parents-enfants
Les auteurs s’appuient sur une littérature déjà bien établie : dans de nombreuses sociétés, les filles deviennent plus souvent les principales aidantes des parents âgés. Elles appellent davantage, soutiennent plus émotionnellement, prennent plus souvent en charge les démarches ou les soins. Cette présence atténue le stress parental, un facteur clé du vieillissement cognitif.
Les fils, eux, offrent en moyenne un soutien moins constant, même si cela varie énormément d’une famille à l’autre. Certains travaux montrent aussi que les petits garçons ont en général des niveaux d’activité plus élevés, ce qui peut rendre le quotidien plus épuisant à certaines périodes.
Ce que les parents peuvent retenir
L’étude ne dit pas que les garçons « abîment » la mémoire de leurs parents. Elle montre surtout que dans le contexte social étudié, la manière dont les familles se répartissent l’attention, le temps et la charge affective a un impact, même léger, sur le vieillissement cognitif.
Et si l’on cherche une leçon à en tirer pour aujourd’hui, elle est finalement assez simple : encourager les garçons à développer les mêmes compétences relationnelles que les filles (écouter, prendre soin, rester présents) peut contribuer à mieux répartir la charge mentale familiale. Et à long terme, cela profite à tout le monde, parents comme enfants.
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