En France, 7 millions de personnes se trouvent en situation d’isolement relationnel, selon le 10ème rapport annuel sur les solitudes de la Fondation de France. Cela représente 14% de la population, une proportion qui a fortement progressé en dix ans puisqu’elle n’était que de 9% en 2010.
L’étude menée par le Crédoc décrit l’isolement relationnel comme le fait de « n’entretenir que des relations très épisodiques (quelques fois dans l’année ou moins) avec les membres des cinq principaux réseaux de sociabilité (familial, professionnel, amical, affinitaire [dans le cadre d’une association par exemple] ou de voisinage. »
Une femme sur quatre se sent souvent seule
Si les femmes et les hommes semblent touchés dans les mêmes proportions par la solitude, les Françaises semblent plus souvent en souffrir.
Ainsi, une femme sur quatre déclare se sentir seule « tous les jours » ou « souvent », contre seulement 16% des hommes. Et plus d’une femme sur trois se sent régulièrement « abandonnée », « exclue », « inutile », contre seulement un homme sur cinq.
Pour l’expliquer, l’étude de la Fondation de France avance l’idée que le rapport à la solitude n’est pas le même entre les femmes et les hommes, du fait des stéréotypes de genre.
« Cette différence de ressenti peut venir du fait que l’isolement est socialement moins toléré chez les femmes : le fait d’être peu entouré est associé, chez l’homme, à un signe d’indépendance, alors que pour une femme, cela renvoie à un échec. »
Solitude, précarité et santé mentale
Les femmes isolées interrogées dans le cadre de l’étude sont également plus nombreuses à rapporter des
problèmes de santé, et notamment de santé mentale, que les hommes. Sans qu’il soit possible de dire si elles sont effectivement plus touchées par la dépression que les hommes ou si elles sont juste plus diagnostiquées.
Enfin, les Françaises qui souffrent d’isolement sont plus nombreuses que leurs homologues masculins à avoir des bas revenus : 41% d’entre elles sont dans cette situation. Une double peine mise en lumière par l’étude.
« Si la corrélation entre précarité et isolement est établie pour l’ensemble des personnes isolées, elle est nettement plus forte encore chez les femmes que chez les hommes, et met en lumière les inégalités de genre sur le plan économique et social. »
Non seulement les Françaises souffrent plus de la solitude que leurs concitoyens, mais en plus, elles sont plus susceptibles d’être en situation de pauvreté, compliquant ainsi leur capacité à entretenir des relations sociales.
Se déplacer pour aller voir des amis, boire un verre après le boulot avec des collègues, s’inscrire dans une association… Autant d’opportunités de socialisation qui représentent un certain coût, probablement jugé moins prioritaire que le fait de se nourrir, se loger et se chauffer.
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