Anne Hathaway était inoubliable dans le rôle d’Andrea Sachs, assistante de la redoutable rédactrice-en-chef du magazine Runway, Miranda Priestly, jouée par Meryl Streep. Si bien que près de vingt ans après la sortie du film réalisé en 2006 par David Frankel, on pose encore des questions à l’actrice à ce sujet. Basée sur le roman The Devil Wears Prada de Lauren Weisberger paru en 2003, l’histoire serait inspirée de faits réels, mais l’industrie de la mode aurait beaucoup changé depuis. À tel point que ce long métrage culte tiendrait presque lieu d’archive d’une époque révolue selon Anne Hathaway.
« Ce film était à une autre époque »
Sur le plateau de The View le 1er novembre 2022, la co-animatrice Alyssa Farah Griffin a demandé à l’actrice si elle se verrait jouer dans une suite du Diable s’habille en Prada. Ce à quoi Anne Hathaway a répondu :
« Je ne sais pas s’il peut y en avoir. Je pense juste que ce film était à une autre époque. Maintenant, tout est devenu tellement numérique, et ce film était centré sur le concept de production d’une chose physique, et c’est juste très différent maintenant. »
« Ils pourraient le relancer, recruter de nouvelles personnes et le faire »
À quoi pourrait donc ressembler une suite, si les magazines et les marques sont devenus plus influents en ligne qu’en physique, en effet. Anne Hathaway tente tout de même d’imaginer une intrigue, mais seulement pour mieux souligner le peu d’intérêt qu’elle aurait s’il s’agissait des mêmes personnages :
« Il est tentant d’imaginer qu’Andy et Emily ont besoin d’apporter son café à Miranda et qu’elle est quelque part en Europe, puis en cours de route, elles récupèrent Stanley Tucci en Italie, qui est dans un restaurant. C’est tentant, mais je ne pense pas que ça va arriver. Ils pourraient le relancer, recruter de nouvelles personnes et le faire. »
Effectivement, c’est peut-être ce qu’il serait de plus pertinent à faire, effectivement. Plutôt que de miser sur la nostalgie du grand public à l’égard des anciens personnages, une suite pourrait en fait consister en une nouvelle équipe de protagonistes d’un média mode à l’épreuve du numérique.
Anne Hathaway recreates ‘Devil Wears Prada’ look while sitting next to Anna Wintour at New York Fashion Week. pic.twitter.com/RdkUfC09WG
— Pop Base (@PopBase) September 14, 2022
Une suite sur comment les réseaux ont ringardisé les magazines
Aujourd’hui, la dichotomie qui opposait autrefois journalistes et influenceurs (qui sont surtout des communicants au service des marques) n’a plus lieu d’être, tant les rôles se confondent. Avec l’avènement des réseaux sociaux numériques et la prévalence de l’image sur les mots, les looks des rédactrices mode elles-mêmes aux abords des défilés pèsent beaucoup plus lourd que leurs éditos sur papier glacé que plus personne n’achète ou presque. Même les fans de mode d’aujourd’hui serait bien incapable de dire qui dirige quel magazine féminin aujourd’hui, tant ils ont été ringardisés et se sont horizontalisés.
Et surtout, aujourd’hui, les diables de la mode ne s’habilleraient sûrement plus uniquement chez Prada. Cette marque autrefois réputée intello, chérie par les femmes appréciant la mode d’auteur, s’avère de plus en plus pressée par des intérêts commerciaux. Désormais dirigée en duo par Miuccia Prada et Raf Simons, la maison attire aussi un autre public fan de gros logos et d’égéries lisses.
D’ailleurs, ce ne sont plus les diables qui s’habillent par eux-mêmes, mais plutôt les maisons de luxe qui daignent ou non prêter des vêtements aux protagonistes de l’industrie en échange de l’obligation de les aborder uniquement en total look. Horreur et damnation si vous mélangez des pièces prêtées par Chanel et Dior, par exemple. Qu’importe qu’il s’agisse de Prada, Celine, ou Balenciaga, pourvu que les diables de la mode obtiennent des likes sur Instagram et TikTok.
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Crédit photo de Une : Capture d’écran TikTok
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