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La loi « restauration de la nature », ou quand les intérêts politiques prennent le pas sur les enjeux écologiques

Le texte divise depuis qu’il a été proposé mi-2022 par Bruxelles. Ce mercredi 12 juillet 2023, les eurodéputés sont réunis à Strasbourg pour décider de l’avenir du projet de loi « restauration de la nature », après que la droite (majoritaire) a déposé une motion de rejet pour réclamer son abandon. La veille, lobbies agricoles et conservateurs ont fait face aux militants écologistes devant le Parlement Européen. Deux visions du monde s’opposent.

Un vote crucial. Ce mercredi 12 juillet, le Parlement européen doit se prononcer sur l’avenir de la loi « restauration de la nature », texte clé du pacte vert destiné à « enrayer la perte de biodiversité et remettre la nature en bonne santé ».

L’enjeu est de taille : aujourd’hui, 80 % des habitats naturels de l’Union européenne et 70 % des sols sont dans un mauvais état de conservation. Pourtant, si les scientifiques continuent d’insister sur l’importance de la régénération des écosystèmes pour enrayer la crise climatique, la droite et l’ultra-droite s’opposent férocement au texte, réclamant même son abandon. Cette bataille politique, à un an des élections européennes, ne laisse rien présager de bon.

Une guéguerre politique qui ne tient pas compte de l’urgence climatique

Le texte n’a pas eu un parcours législatif simple ce dernier mois à Bruxelles, comme le rappelle Libération : « Adouci lors de son passage en Conseil des ministres de l’Environnement, rejeté sans conteste par la commission de la pêche et de l’agriculture, il a même été refoulé par la commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire, après une égalité parfaite des votes, le 27 juin. Autant de déboires illustrant amèrement l’inadéquation entre urgence environnementale et bisbilles politiciennes ». Faute d’accord trouvé en commission parlementaire, l’ensemble des eurodéputés réunis à Strasbourg doivent trancher ce mercredi sur une motion de rejet, farouchement défendue par le Parti populaire européen (PPE, droite), majoritaire dans l’hémicycle.

Proposée mi-2022 par Bruxelles, la loi « restauration de la nature » obligerait les États membres à s’aligner sur l’accord de la COP15 à Montréal, en fixant des objectifs contraignants de restauration des terres et des espaces marins abîmés par la pollution ou l’exploitation intensive.

Il n’en a pas fallu davantage pour que les conservateurs crient au scandale, se disant inquiets des répercussions (comprendre : des pertes économiques) pour l’agriculture, la pêche ou les énergies renouvelables. « Restaurer la nature ne doit pas signer l’arrêt de mort de toute production économique, industrielle, forestière et agricole en Europe », a martelé l’élue française Anne Sander (PPE), rapporteure du texte en commission Agriculture. 

Deux visions du monde s’opposent

Mardi, veille du vote, une centaine de militants pour le climat, menés par Greta Thunberg, étaient donc réunis devant le Parlement pour tenir tête à la droite et aux lobbies agricoles. « Pour atténuer crise climatique et perte de biodiversité, nous devons restaurer davantage la nature. La science l’a prouvé », a déclaré à l’AFP l’activiste suédoise.

À ses côtés, la coprésidente du Groupe de la Gauche au Parlement européen, Manon Aubry a dénoncé les « fake news de lobbies » qui mettent en péril notre avenir.

Comme le soulignent nos confrères du HuffPost, « à l’approche du scrutin européen de juin 2024, la stratégie du PPE est taxée d’ »électoraliste » par les partisans du texte, qui dénoncent « des contre-vérités » et s’alarment d’un rapprochement avec l’extrême droite (ID) et les eurosceptiques (ECR) ».

« Le monde nous regarde » a rappelé mardi, la veille du vote, le commissaire européen à l’Environnement, Virginijus Sinkevicius. « En cas de rejet, il y aurait un enjeu de crédibilité sur la scène internationale, avait-il expliqué à Libération le mois dernier. L’UE a agi comme leader mondial et a parlé d’une seule voix lors de la COP15 biodiversitéOn ne peut pas ensuite faire machine arrière ». Si le texte survit au vote de ce midi, 136 amendements seront ensuite examinés par les eurodéputés en vue des négociations avec les États. La proposition de loi pourrait en ressortir très affaiblie.


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