La Grèce constate une « explosion » des féminicides ces dernières années

« Au cœur de l’été dernier, trois femmes ont perdu la vie en moins de 48 heures dans différents coins de la Grèce, aux mains de leurs partenaires. Le 31 juillet 2022, un homme a poignardé à mort sa femme, à Réthymnon, alors qu’elle lui demandait le divorce. Le lendemain, à Zakynthos, un autre homme a sévèrement battu sa femme, puis l’a tuée avec un couteau. […] Quelques heures plus tard, une jeune fille de 17 ans de Peristeri deviendrait la plus jeune victime de féminicide du pays. »

« Fréquence épidémique » de féminicides

Dans un article paru le 26 février, qui rapporte les résultats d’une longue enquête sur les violences faites aux femmes en Europe, réalisée avec l’Institut méditerranéen pour le journalisme d’investigation (MIIR), le quotidien Efsyn égrène plusieurs cas de féminicides intervenus en 2022. Une « fréquence épidémique » de meurtres de femmes par leur conjoint ou ex-conjoint qui ne cesse de progresser.

Les féminicides en hausse de 187,5 % en 2021

Sur l’ensemble des pays passés sous la grille d’analyse de l’enquête, la Grèce est celui qui affiche la plus forte augmentation, 187,5 % du nombre total de féminicides a été enregistré en 2021 : de 8 meurtres en 2020, l’année 2021 en a enregistré quasiment le triple, 23.

Des chiffres qui seraient loin de représenter la réalité, selon le quotidien, qui estime que la hausse s’est poursuivie en 2022, et parle d’une « tendance qui semble sévir depuis longtemps en Grèce et semble s’être intensifiée pendant la période pandémique. Et pas seulement en Grèce ». Efsyn souligne par ailleurs qu’à l’heure actuelle, seuls Chypre et Malte ont franchi le pas de reconnaître le féminicide comme un crime à part entière.

3 % des hommes poursuivis pour violences domestiques en Grèce vont en prison chaque année

Selon le rapport, seulement 3 % des hommes poursuivis pour violences domestiques en Grèce vont en prison chaque année. D’après le journal grec, cette situation est régulièrement dénoncée par les proches de victimes de féminicides : « Ils appellent de toute urgence à des changements dans la manière dont l’État et la société dans son ensemble traitent la violence à l’égard des femmes et les auteurs de violences conjugales et domestiques. »