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Lettre ouverte d’une groupie qui s’assume

Suite à la récente tempête secouant les One Direction, les fans du monde entier ont vécu une période difficile. Étant elle-même une groupie, Louise souhaite adresser un message de paix à l’encontre de ceux qui se moquent des fans dévoué•e•s à leur(s) idole(s).

Si tu ne vis pas dans un bunker comme Kimmy Schmidt, tu as entendu parler de l’événement qui a marqué le monde entier la semaine dernière : Zayn Malik a quitté les One Direction. Pour des milliers d’ados, le monde s’est effondré et Twitter a tremblé : les directioners d’un côté, le reste du monde de l’autre. Et ce fameux reste du monde n’est pas toujours tendre avec ces jeunes filles en fleur, aussi appelées groupies.

De tout temps, il a été du meilleur effet de se moquer des groupies, ces jeunes gens hurlant et pleurant devant leurs idoles. Pourtant, être une groupie c’est un peu le plus vieux métier du monde (comment ça, non ?). Et puis, si on en est à l’heure des aveux : je suis une groupie, et alors ?

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La groupie : définition et analyse

La groupie est l’ennemie du snob moderne. Elle en fait trop, crie face à ses idoles, pleure, tape des pieds et jure sur sa vie qu’elle ne vivra pas de moment aussi intense que celui où elle a frôlé son artiste préféré. La groupie est par conséquent ridicule auprès des gens qui ne font pas partie de son espèce. Elle est raillée sur les réseaux sociaux quand elle estime son existence terminée à l’annonce de la séparation de son groupe préféré.

À lire aussi : Le snobisme musical, cette plaie de la vie en société

On tend à l’oublier quand on observe les donzelles de 16 ans qui font la queue devant l’hôtel de Justin Bieber, mais le concept ne date pas d’hier : la groupe est aussi vieille que le concept de la star ou du people ! Elle est, selon le dictionnaire Larousse :

« une personne qui admire un chanteur ou un groupe de musique pop ou rock et qui le suit dans tous ses déplacements. (Péjoratif) Personne qui soutient de façon inconditionnelle quelqu’un, un parti, une politique. »

Tou•te•s les membres de ta famille ont pu faire partie du club : ta grand-mère celle des joueurs de musette de son village, ton père une groupie de Mitterrand, ta mère celle des Beatles, ton grand frère une groupie de Sabrina, ta petite sœur celle de Justin Bieber

Si la groupie nous semble être un phénomène récent, c’est parce que depuis les années 1980, certaines stars sont mises en avant pour créer autour d’elles une communauté de fans. Certains évoqueront l’importance grandissante du marketing dans l’industrie de la musique, d’autres une consommation différente, plus impliquée et dévouée de la part des fans.

Depuis l’apparition des réseaux sociaux, la relation entre l’artiste et ses fans se personnalise, créant des communautés encore plus à fond qu’avant, dans la mesure où elles se réunissent dans ces mêmes réseaux sociaux.

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QUATRE GARÇONS SUR SCÈNE, CINQ DANS NOS CŒURS. #FamilleOneDirectionPourToujours

Ainsi naissent les « beliebers » (Justin Bieber), les « directioners » (One Direction), les « little monsters » (Lady Gaga) ou les « swifties » (Taylor Swift), des clubs qui se mettent automatiquement à dos ceux qui ne comprennent pas le concept de la groupie. Mais ces fans hardcore ne sont pas plus influent•e•s ou plus nombreux•ses qu’avant : on les entend juste davantage, du fait d’une certaine démocratisation de la parole via les réseaux sociaux.

À lire aussi : Le parfum Justin Bieber, au bon jus d’hormones femelles

Groupie de mère en fille

Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été une groupie. Pour plusieurs raisons : tout d’abord, je viens d’une famille de groupies. Ma mère est une grande amatrice de musique et elle a le gène de la fan : elle a vu tous ses groupes préférés en concert, ne faisait pas trop la maline le jour de la mort de Mike Brant et me vendrait très probablement pour passer une soirée avec Mick Jagger. Je ne lui en voudrais même pas.

Elle m’a donné en héritage son amour pour la musique… et pour certaines de ses idoles. Je l’ai même récemment accompagnée à un concert de Julien Clerc (ce qui m’a valu d’être mentionnée sur le Tumblr de la rédac) et j’ai kiffé ! J’étais entourée des mien•ne•s : 4000 groupies en communion sur Ma Préférence.

L’autre explication, c’est le fait que j’ai tendance à me lancer corps et âme dans tout. Je ne fais pas les choses à moitié et quand j’aime quelqu’un, qu’il s’agisse d’un•e ami•e, d’un mec ou d’un•e artiste, je l’aime à donf. Donc quand je découvre un groupe et que j’aime sa musique, son univers, sa personnalité, c’est parti mon kiki, je deviens une groupie.

J’insiste sur la notion de la personnalité, parce que je ne peux pas être la fan dévouée d’un•e artiste dont je n’apprécie pas le personnage : par exemple, je reconnais la qualité des oeuvres de Serge Gainsbourg mais l’homme, je peux pas. Du coup, pas de Poinçonneur des Lilas

dans mon iPod.

À lire aussi : Mon parcours musical éclectique, entre Georges Brassens et Metallica

Mon parcours de groupie, des Backstreet Boys aux Killers

Comme tout enfant des années 90, mes premières idoles étaient des boys bands (un peu moins les girls bands, ma préférence pour les minets s’étant affirmée assez tôt) : les Backstreet Boys, Westlife et bien sûr les 2Be3. J’avais même un jeu des 7 familles avec les membres des 2Be3, c’est dire.

Mais je ne suis devenue une véritable groupie que quand j’ai assisté à mon premier concert, celui de Lorie. Héritée elle aussi de ma maman, ma passion pour les sessions live s’est exprimée face à cette idole, alors que je pleurais et trépignais devant chaque nouvelle tenue, au début de chaque chanson…

J’ai broyé au moins douze fois les poignets de ma mère tellement je ne tenais pas en place. On était enfin dans la même pièce, c’était mieux que quand je faisais des câlins à mes posters. (J’aimerais dire que je plaisante, mais non.)

Au moment de mon adolescence, mes goûts musicaux se sont distingués en deux branches : ceux dont j’avais honte et ceux que j’assumais pleinement. Dans la première catégorie, on retrouvait pêle-mêle toutes les stars Disney Channel : les Jonas Brothers (que j’ai vus un jour sur Chatroulette — je suis tombée dans les pommes), Hilary Duff, et bien entendu Miley Cyrus, période Hannah Montana de préférence, bien que je l’aime aussi sur une boule de démolition.

Je suis allée voir le film Hannah Montana (juste avant de passer mon bac, j’étais déjà beaucoup trop vieille), je connaissais la chorégraphie country pas à pas (encore aujourd’hui d’ailleurs) et si je l’avais croisée dans la rue, mon cœur se serait certainement arrêté d’un coup.

Si à côté j’écoutais des trucs plus facilement assumables en société (bien que ça soit un concept que j’ai encore du mal à accepter), mon attitude vis-à-vis de ces artistes ne changeait pas. Je vendrais mes potes pour un dîner avec les Fall Out Boy ou Elton John, dans deux genres bien différents.

Sans parler des Killers : c’est sans hésitation mon groupe préféré, Mr Brightside me fout les poils de façon interstellaire et j’ai pleuré SEPT fois à leur concert, il y a de ça quelques années.

Aujourd’hui, je suis sans doute la pire fangirl de la rédac : quand un nouveau clip ou une actualité tombe à propos des One Direction, Taylor Swift, Miley Cyrus, Britney Spears et consorts, je suis là. Toujours.

Alors oui, j’ai pleuré quand Britney s’est rasé la tête et j’ai sauté partout quand j’ai constaté la nouvelle popularité de Taylor Swift (enfin le monde réalisait ce que je voyais en elle depuis ses premiers tubes). Oui, je suis une groupie, et maintenant je le clame haut et fort.

La morale de l’histoire : « leave the groupies alone » !

Tout ça pour dire qu’être une groupie, ce n’est pas une question d’âge, de genre musical ou d’intelligence. On naît groupie ou du moins on le devient, sans jamais vraiment s’arrêter de l’être.

Alors oui, les jeunes filles qui pleurent la mort  le départ de Zayn des One Direction exagèrent un peu et riront certainement dans quelques années en repensant à leur coeur brisé mercredi dernier. Certes, elles ne savent pas forcément de quoi elles parlent quand elles disent que leur vie ne mérite plus la peine d’être vécue.

https://youtu.be/kHmvkRoEowc

« Leave Britney alone », un classique : Chris Crocker avait été la risée d’Internet en 2007 alors qu’il avait posté une vidéo pour soutenir Britney Spears dans sa mauvaise passe personnelle et médiatique.

Mais non, elles ne méritent pas d’être traitées de tous les noms, moquées par tout le monde. Elles veulent juste aimer inconditionnellement une célébrité, et si ça peut les aider à traverser cette période toute pourrie qu’est l’adolescence, qui est-on pour les en empêcher ?

À lire aussi : Le jour où j’ai rencontré Indochine, ou mon flashback adolescent

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Les Commentaires

27
Avatar de Sievari
31 mars 2015 à 17h03
Sievari
Comme plusieurs Madz, je trouve qu'il y a une énorme différence entre groupie et fan ou hyper-fan, que ce soit d'un groupe, d'une série, d'un livre, d'un film, d'un auteur...

Quelqu'un qui est fan, je comprends. Qui va lire toutes les interviews, regarder toutes les vidéos, qui est prêt à faire des déplacement de fous pour profiter de ceci ou cela, qui connait sa personnalité favorite sur le bout des doigts, qui peut en parler pendant des heures... Je comprends. C'est une passion ou un passe-temps, chacun son droit. J'ai été fan. Peut-être pas au point de claquer mon temps et mon argent dans des voyages, je suis beaucoup trop rationnelle pour ça, mais j'ai été fan très fort, surtout de livres (génération Harry Potter bonjour!). J'ai écrit des fics, passés des heures à disséquer le livre avec des amis fans. J'adorerai rencontrer certaines personnalités pour discuter cinq minutes avec eux. Bref, tout ça m'a donné de super souvenirs, de supers amis, et ça continue même aujourd'hui. Parce que je ne suis pas super sensible, je ne pleurerai sans doute pas si JKR meure foudroyée demain, mais je comprendrais les gens qui le feront et qui lui rendront hommage.
J'ai une amie dont le "fanatisme" pour un truc (ce mot est tellement piégeux :cretin est toujours aussi fort aujourd'hui, qui va faire des des conventions, des cosplay, qui claque tout son argent dedans... Ben, tant mieux pour elle. Quand elle m'en parle je ne peux que lui dire "oh c'est cool" parce que je ne connais rien à son truc (bon, et je râle parce qu'après elle se plaint qu'elle peut pas partir en vacances avec nous, certes, mais bon, ça n'a rien à voir) et que forcément, quand on fait pas partie d'un fandom, même en étant fan soi-même d'un autre truc, on se sent toujours à part quand la personne vous en parle. Mais ma foi, tant mieux pour elle si elle s'amuse!

Par contre, la groupie pour moi c'est la groupie hystérique. Autant l'ado qui hurle d'un son suraigu quand son chanteur préféré bouge une oreille que le mec de 60 ans qui se transforme en sosie de Johnny. Bref, le "fanatisme" au sens littéral, ou l'admiration se transforme en obsession. Ou on ne vit, mange, et respire plus que par son idole, où on pense ce qu'il dit penser, où on n'accepte pas la critique à son encontre, ou on lui écrit et où on fantasme sa vie avec, ou on écrit des fics sur leur vie (ça, je trouve ça super flippant). Je trouve ça super malsain de se projeter à ce point, surtout à l'adolescence, le retour à la réalité risque d'être très difficile. Oui, on peut rêver, les célébrités sont là pour ça, mais on peut rêver sans verser dans le glauque, quand même.
Là ou le "fangirlisme" est flagrant, c'est au niveau des séries télé. Le nombre de fans que je croise sur les forums qui sont incapables de se rappeler que c'est une série, donc soumise à des contingences économiques et pratiques, à la volonté d'un scénariste ou aux disponibilités des acteurs, c'est impressionant. Ils sont incapables de faire la différence entre un Merlin et un Game of Throne, pour eux, toute image doit être décortiquée et ployée pour entrer dans leur théorie, même si c'est évident que tel ou tel truc est là parce que la production n'avait pas les moyens de faire autrement.

Bref, en gros, les gens qui sont fans, je respecte totalement. Les obsessionnels, je ne comprends pas.
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