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Foncez voir Kuessipan, LE film de l’été sur l’amitié féminine

Au Québec, dans une réserve indienne, deux jeunes femmes traversent des épreuves qui les obligent à devenir adultes très tôt. Ce magnifique film sur l’amitié nous fait découvrir une communauté portée par la liberté. 

Il aura fallu deux ans à ce film pour traverser l’Atlantique. Sorti en 2019 au Canada, Kuessipan est enfin arrivé jusqu’à nous pour notre plus grand bonheur ! Cette perle, dans les salles de ciné depuis la semaine dernière, nous rappelle pourquoi on va au cinéma : le voyage et les émotions.

Mikuan et Shaniss sont amies depuis qu’elles sont très jeunes. Elles vivent dans une réserve indienne innue au Québec. Elles peuvent paraître très différentes et pourtant elles se comprennent comme des sœurs depuis toujours. Kuessipan explore les mécaniques d’une amitié aussi intense et belle qu’imparfaite.

Dès les premiers instants, on comprend que ces deux petites filles sont unies par un lien plus fort qu’une simple amitié d’école. Shaniss trouve la famille qui lui fait défaut chez Mikuan. En abolissant les barrières de l’intime, elles se sont rendues dépendantes l’une à l’autre. 

Ce n’est pas toujours mauvais de vivre ce genre de relations passionnées. Kuessipan s’éloigne des clichés dramatiques que l’on peut voir sur l’amitié entre femmes. Ici, pas de jalousie destructrice ou de trahison sans nom. Simplement, le cours de la vie qui place des obstacles sur le chemin. Parfois, elles les surmontent ensemble, parfois pas. La simplicité et la justesse du ton de la réalisatrice Myriam Verreault nous transportent et nous permettent de nous reconnaître dans leurs erreurs et leurs jugements.

Kuessipan, un film à la découverte des Innus

Le film nous ouvre les portes de la réserve indienne innue à Sept-Îles. Les Innus sont un peuple autochtone canadien. En 2016, on en recensait moins de 28.000. Kuessipan soulève de nombreuses questions les concernant. Le système des réserves indiennes, des ressources situées sur leur territoire, des droits fédéraux, de la perpétuation des traditions, de la survie du peuple… Tous ces thèmes sont abordés par le scénario qui prend soin de nous montrer à quel point cela les atteint chaque jour dans leur vie quotidienne et personnelle.

La culture des Innus et leur mode de vie occupent une grande place dans l’amitié qui lie Mikuan et Shaniss. L’une voudrait pouvoir respirer un autre air, s’enrichir d’autres lieux et d’autres personnes tandis que l’autre s’applique à reproduire ce qu’elle connaît jusqu’à s’y perdre aussi. Ce sont sur des valeurs aussi fortes qu’une amitié comme la leur peut flancher.

L’histoire d’amour que vit Mikuan avec Francis, un jeune homme blanc, est elle aussi porteuse de ressorts intéressants. Alors qu’ils habitent la même ville, ils ne partagent pas le même univers. Mikuan veut faire entrer Francis dans son monde innu, mais il a l’impression que son monde ne veut pas de lui. Elle se sert de lui aussi comme tremplin pour sortir de la réserve, presque sans le consulter. Cet arc narratif est bien plus pertinent qu’un simple love interest dans un film sur des jeunes adultes. C’est là que se fait la jonction de deux mondes qui se regardent.

Kuessipan, un film bourré de talents 

Les rôles des deux amies sont tenus par des actrices innues non professionnelles. Sharon Fontaine-Ishpatao, qui incarne Mikuan, et Yamie Grégoire pour Shaniss, brillent devant la caméra. Leur authenticité ne fait aucun doute. La réalisatrice Myriam Verreault explique, dans un communiqué, avoir voulu trouver « des gens dont la vie et la personnalité collaient le plus possible aux personnages »

« Sharon Fontaine-Ishpatao a été choisie, car elle est Mikuan, affirme la réalisatrice. L’audition a consisté en une conversation de deux heures où on a parlé de sa vie. Je n’en revenais pas, mais j’avais l’impression de parler avec mon personnage. » De même pour Yamie Grégoire : « Elle était Shaniss dans l’âme et c’est cette vérité-là qui m’intéressait et que je voulais mettre en scène ».

Kuessipan nous transporte tout droit sur la Côte-Nord du Québec (avec la clim à fond des salles de ciné on s’y croit vraiment) pour un voyage au bord du fleuve Saint-Laurent. La poésie des textes et des images nous cueille et nous donne envie de rester en leur compagnie. Et en bonus, on a le droit à l’humour des Québécois et leur accent : c’est toujours l’occasion d’apprendre de nouvelles expressions fleuries !

À lire aussi : Help, je ne peux pas blairer le mec de ma meilleure pote !


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