Live now
Live now
Masquer
Source : Alex Green
Société

Des femmes victimes de violences conjugales mises à la rue en Haute-Garonne

La décision a été confirmée jeudi par la préfecture du département : 33 femmes victimes de violences conjugales ont dû quitter l’hôtel où elles vivaient depuis plusieurs mois, sans qu’aucune solution de secours ne leur soit proposée.

Les dispositifs d’accueil pour les femmes victimes de violences conjugales ne sont pas à la hauteur de l’urgence. C’est ce qu’a tristement prouvé une énième fois la préfecture de la Haute-Garonne : jeudi 6 juillet, celle-ci a confirmé avoir mis un terme à l’hébergement à l’hôtel de 33 femmes victimes de violences conjugales. Certaines sont accompagnées d’enfants.

Aucune solution alternative

Dans un communiqué publié mardi, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) d’Occitanie et la Fédération nationale solidarité femmes (FNSF) se sont indignés de cette mesure : « Depuis trois semaines, 33 femmes – certaines accompagnées d’enfants – ont été informées par les services de l’État de la fin de leur hébergement à l’hôtel, sans qu’aucune solution alternative ne leur soit proposée ».

« Sous huit jours, elles doivent quitter l’hôtel qu’elles occupaient depuis plusieurs mois » poursuit Anne-Claire Hochedel, déléguée régionale de la FAS, auprès de l’AFP.

L’inquiétude des associations est légitime : sans solution d’hébergement, certaines de ces femmes pourraient être contraintes de retourner vivre avec leur conjoint violent. Elles sont aussi susceptibles d’être exposées à d’autres violences, « notamment des violences sexuelles pour obtenir la possibilité d’être hébergées », appuie Françoise Brié, directrice générale de la FNSF à l’AFP.

D’autres prises en charge suspendues ailleurs en France ?

La FNSF a par ailleurs annoncé avoir diligenté une enquête au sein de son réseau d’associations pour savoir si d’autres situations d’hébergement écourtées avaient été constatées ailleurs. La fédération aurait ainsi reçu deux autres signalements, en Vendée et en Essonne, sans savoir combien de femmes sont concernées.

La préfecture de Haute-Garonne s’est défendu face aux critiques des associations, justifiant la fin des prises en charge par leur durée « excédant un an », face à un dispositif d’accueil « saturé »  : « La volonté du préfet est de préserver l’inconditionnalité de l’accueil, mais celui-ci doit faire l’objet d’un accompagnement social, permettant de réévaluer les situations et de trouver une issue à l’hébergement d’urgence » a-t-elle soutenu à l’AFP. Jeudi midi, une centaine de personnes se sont réunies à Toulouse pour réclamer que soient réintégrées les 33 femmes au dispositif d’hébergement d’urgence.

Une politique générale portée par l’État

Selon la déléguée régionale de la FAS, ces décisions de la préfecture s’inscrivent dans une politique générale de limitation du nombre de nuitées hôtelières pour les personnes sans domicile, qui sont coûteuses pour l’État. Elle affirme que cela aurait commencé en mai dernier, avec une fin de prise en charge pour des hommes seuls, puis des femmes seules qui n’étaient pas forcément victimes de violences.

Dans le budget 2023, le gouvernement avait initialement prévu de supprimer 14 000 places d’hébergement d’urgence, mais y avait renoncé, sous la pression de maires et d’associations. L’Etat crée en parallèle des places pour les femmes victimes de violences, et vise les 11 000 dans l’année. Un chiffre en deçà de l’urgence : selon la FNSF, il en faudrait 15 000.

Violences conjugales : les ressources

Si vous ou quelqu’un que vous connaissez est victime de violences conjugales, ou si vous voulez tout simplement vous informer davantage sur le sujet :


Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

Les Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire sur cet article.

Réagir sur le forum

Plus de contenus Société

Source : Enrique Guzmán Egas / Unsplash
Daronne

« Je parle à ma fille, je lui dis que je l’aime et qu’elle peut partir » : la douloureuse épreuve du deuil périnatal

1
Source : Canva
Santé

Qu’est-ce que le syndrome méditerranéen, ce bais raciste qui mène à des négligences médicales ?

7
Gérard Depardieu // Source : Studio Canal
Culture

« Ce n’est pas possible de fermer les yeux » : ce réalisateur ne travaillera plus avec Gérard Depardieu

3
loi-anti-ivg-texas
Actualités mondiales

Au Texas, une juge autorise une femme à la grossesse à risque à avorter, bien que l’IVG soit interdite

6
"@Lisa Fotios / Pexels"
Société

Algorithme discriminatoire de la CAF : la Seine-Saint-Denis saisit la Défenseure des droits

2
Source : Capture d'écran Youtube
Actualités France

Dans ELLE, Judith Godrèche s’exprime sur sa relation à 14 ans avec un réalisateur de 40 ans

P. Diddy // Source : Daniel Incandela / Flickr
Société

P. Diddy : une nouvelle femme accuse le rappeur de viol

Source : Nicolas Genin
Actualités France

Accusé de violences conjugales, Stéphane Plaza se dit « défenseur de la cause des femmes »

1
Gayatri Malhotra / Unsplash
Actualités mondiales

États-Unis : depuis l’abrogation de Roe v. Wade, le nombre de patientes explose dans les cliniques d’avortement encore ouvertes

discrimination-a-lembauche-cv-anonymes
Société

Pour lutter contre les discriminations à l’embauche, une nouvelle loi pour tester les entreprises

La société s'écrit au féminin