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Société

Ce que l’on sait du plan gouvernemental de lutte contre la haine anti-LGBT+

Coup de pub ou réelles avancées ? Ce lundi 10 juillet 2023, le gouvernement dévoile le détail de son plan de lutte contre la haine et les discriminations anti-LGBT+ dans les locaux de SOS Homophobie.

Lundi 10 juillet, le gouvernement détaillera son nouveau plan 2023-2026 pour lutter contre les LGBTphobies. Celles-ci continuent d’augmenter, à hauteur de 5% par rapport à 2021 selon les derniers chiffres de SOS Homophobie. Le plan s’inscrit dans la continuité des différentes actions mises en place lors du dernier quinquennat : PMA pour toutes, ouverture du don du sang aux hommes gays, interdiction des thérapies de conversion

Au total, Isabelle Rome, ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances, présentera une centaine de mesures destinées à endiguer ce fléau. Que retenir ? On fait le point.

Des forces de l’ordre mieux formées

Parmi les axes prioritaires du plan, renforcer la formation initiale et continue des forces de police et gendarmerie. Le gouvernement ambitionne d’avoir 100% des effectifs formés à ces enjeux d’ici à mai 2024. Interrogée par nos confrères de France Info, Isabelle Rome explique : « Il est très important de bien aider les forces de l’ordre à bien identifier le caractère homophobe d’un acte qui a pu être commis ou de propos qui ont pu être tenus. »

Aujourd’hui, le dépôt de plainte reste encore de l’ordre de l’exception : seul 20% des victimes de menaces ou violences déposent plainte et seulement 5% des victimes d’injures. En cause ? Un vif « décalage entre le cadre juridique très protecteur et l’application réelle du droit » soulignait en janvier dernier un rapport de la Dilcrah. L’accueil difficile des personnes LGBT dans les commissariats lors des dépôts de plainte était également pointé du doigt.

Un soutien renforcé pour les centres d’accueil et d’hébergement

Le budget alloué aux centres LGBT+ va être étoffé, a annoncé la ministre. 10 millions d’euros s’ajouteront ainsi aux 3 millions déjà promis l’été dernier. L’état entend ainsi co-financer l’ouverture de 10 nouveaux centres d’accueil et d’accompagnement d’ici à 2027.

À l’heure actuelle, il existe 35 centres LGBT+ en France, gérés, pour la plupart, par des associations. Lieux d’information, de mise en lien, d’écoute et de soutien essentiels, ces centres sont encore trop souvent soumis à des campagnes d’intimidation. Le centre de Tours en est un exemple criant : rien qu’en 2023, il a été visé par six attaques LGBTphobes.

Tolérance zéro pour les insultes lgbtphobes dans les stades

Autre axe du plan, le durcissement de la législation en cas de propos homophobes, en particulier dans les enceintes sportives. Sur le plateau de FranceInfo la ministre a détaillé cette mesure : « Nous allons prévoir que lorsqu’une condamnation pour un acte ou un propos homophobe sera prononcée, il y aura par principe la condamnation complémentaire de l’interdiction du stade ».

Aujourd’hui encore, les chants homophobes ont la peau dure dans les tribunes. À titre d’exemple : quatre matches avaient été interrompus par leurs arbitres en août 2019, alors que résonnaient des injures homophobes dans le stade. Plusieurs mois de débats publics avaient suivi, mais peu de mesures efficaces ont réellement permis de s’attaquer à l’homophobie qui gangrène ce milieu sportif.

Vers plus d’inclusivité dans les écoles

Autre champ d’application du plan 2023-2026, le milieu scolaire : le gouvernement entend lutter contre le harcèlement scolaire à caractère LGBTphobe en prévoyant des adultes référents dans les collèges et lycées.

Les établissements seront par ailleurs dotés de formulaires inclusifs pour que les enfants de couples homoparentaux puissent renseigner leurs deux parents comme représentants légaux. Enfin, le plan compte rôder davantage la formation des professionnels de santé et de l’éducation sur les enjeux d’inclusion et de lutte contre la haine anti-LGBT+.

Si ces mesures sont encourageantes, le chemin à parcourir reste long. Les associations SOS Homophobie et Le Refuge ont notamment déploré que les droits trans, et notamment la question de la judiciarisation du changement d’état civil des personnes, soient un angle mort du plan 2023-2026. « Il faut avancer sur la question trans », ont-elles alerté auprès du Parisien. En espérant qu’elles soient écoutées.

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