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Société

Un homme explique pourquoi, parfois, il ne bande pas

Face cachée du sexisme, la masculinité toxique désigne les normes de virilité qui pèsent à l’excès sur les hommes. Un jeune homme raconte comment cela gâche sa sexualité.

Le mot féminisme peut donner lieu à des incompréhensions.

Car si l’égalité des genres passe par les droits des femmes, elle réclame aussi une remise en question du concept de masculinité.

La virilité, cette injonction toxique

Initialement publié sur l’Instagram de @tubandes, le témoignage de cet anonyme symbolise parfaitement le questionnement actuel autour de ce que signifie « être un homme ».

À travers son histoire personnelle, il met en lumière le poids que l’injonction à la virilité fait peser sur les hommes, et montre que cela a des conséquences jusque sous sa couette.

Fais défiler pour lire l’intégralité du témoignage. 

Témoigner est en soi une brèche dans ce « carcan de virilité » que cet homme de 28 ans confie s’être imposé à lui-même.

Pour être « un homme, un vrai », pour coller à la norme, pour ne pas être moqué ou rejeté.

Il faut être fort, il faut assurer. La sexualité est par excellence le domaine qui cristallise ces normes, entre image de soi et pression de la performance.

En mettant en avant la vulnérabilité des garçons, ce témoignage déconstruit au passage les idées reçues sur leur sexualité.

Le poids de la virilité sur la sexualité

À force de présenter les hommes comme inévitablement portés sur le sexe et de chercher à taire leurs émotions, les normes de virilité ont presque effacé la dimension psychologique du rapport sexuel pour un homme.

Quoiqu’il arrive, le « vrai mec » veut du sexe, bande, dure longtemps et fait jouir sa partenaire. La sexualité masculine est souvent présentée comme naturelle, évidente, et lorsqu’elle ne l’est pas, cela devient un problème tabou.

Mais le témoignage rappelle que l’esprit, tout masculin soit-il, n’est pas déconnecté du corps

:

« Non, une érection ce n’est pas mécanique. »

Énormément de pressions pèsent sur les hommes au lit. L’érection, ou son absence, est d’ailleurs un sujet récurrent des témoignages publiés sur @tubandes.

Car « la panne » est souvent révélatrice du poids du mythe de la virilité et du stress qu’il génère :

« Quand une femme ne me plaît pas ok, ma bite est dure et bien droite comme le Big Ben. Je ne me pose pas de questions, je ne me mets pas la pression […]

Le souci est que j’ai beaucoup de mal à lâcher prise avec une femme au lit quand cette dernière me plait. »

Cercle vicieux de l’injonction à la virilité : ne pas avoir d’érection vous classe d’office dans la catégorie « faible, con, mauvais coup ». Ce qui n’aide pas à renforcer la confiance en soi…

Que faire si mon mec ne bande pas ?

Je reçois souvent des messages de jeunes femmes démunies face à l’absence d’érection de leur amant.

« Est-ce que c’est ma faute ? Ça veut dire que je fais mal ? Qu’il n’a pas envie ? »

Dans l’imaginaire collectif, ne pas bander = ne pas désirer. Aberrant quand on considère le témoignage exactement opposé de ce jeune homme !

L’absence d’érection est bien plus souvent révélatrice de la pression psychologique qui pèse sur les hommes en général, et la sexualité en particulier.

Face aux réflexions maladroites de partenaires mal informées, et à sa propre difficulté à aborder le sujet, l’homme du témoignage avoue se tenir loin des histoires de cœur et privilégier des plans cul, avec des filles qui lui plaisent moins.

Et moi, je trouve ça super triste.

Alors, comment réagir face à cette situation, pour soutenir au mieux votre éventuel amant, dans ces moments où son corps trahit son désir, et signifie surtout qu’il croule sous la pression ?

Le témoignage propose de mettre son égo de côté et faire simplement preuve d’empathie :

« Dans ces moments-là, j’aimerais juste avoir une femme en face de moi, qui ne me pose pas trop de questions, qui me dit que ce n’est pas grave, qu’on recommencera plus tard, qui soit bienveillante et compréhensive. »

Ne pas bander, ça arrive, c’est normal, ce n’est ni un drame, ni une attaque personnelle, mais encore faut-il le savoir.

Malheureusement, les normes de virilité n’ont pas été élaborées en tenant compte de notre humanité…

Sinon elles auraient peut être pris en compte la non-concordance du désir, ce décalage entre le corps et l’esprit qui peut toucher les hommes comme les femmes.

Alors la prochaine fois que le corps de votre mec ne répond pas, pensez à ce soir où vous n’avez pas mouillé alors que vous attendiez ça comme Noël, et demandez-vous simplement comment vous auriez aimé être traitée.

À lire aussi : 16 hommes qui ont fait avancer la masculinité positive en 2018


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Les Commentaires

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Avatar de NoTouch
22 juin 2021 à 13h06
NoTouch
J’ai lu cet article, principalement parce que je cherche encore une solution à un problème de ce genre. Et en lisant les commentaires, j’en ai trouvé de très durs et je ne les comprends pas. Alors, ni une ni deux, je pose mon témoignage et je donne mon point de vue.

Un de mes meilleurs amis, avec le temps et l’affection, est devenu mon amant. Au commencement, il y a eu un dérapage, au cours d’une soirée arrosée. Il me prenait sans cesse dans ses bras, il me serrait tendrement contre lui, me caressait les bras, les mains avec une douceur inouïe ! on est tous les deux hyper-sensible mais lui est introverti, ce qui est une vraie complication dans la vie… tous les jours !

Donc ce soir-là, on s’est câliné à outrance et on s’est laissé bercer par la magie du moment. Mais j’ai eu un blocage, une panne. Devant la perspective de l’entrainer dans une voie qu’il pourrait regretter au matin, j’ai angoissé. Je lui ai dit. A cet instant il n’avait aucun problème d’érection. Mais il ne s’est rien passé entre nous parce que je voulais qu’on en parle avant. Que les choses soient claires et qu’on soit transparent sur nos désirs à venir. On s’est endormi, enlacé <3 mais pas de sexe…

Cela s’est reproduit quelques semaines plus tard dans les mêmes conditions, mais le contexte ne nous permettait pas d’aller trop loin. Là encore pas de problème d’érection, mais il ne s’est rien passé d’autre que de tendre caresses sans ôter nos vêtements.

Plus tard j’ai déménagé. Très loin, parce que je fais les choses à fond ou pas du tout !

On a gardé le contact et quelques mois plus tard il a décidé de venir me voir un week-end. A son arrivée curieusement je ne voyais pas le sexe comme une évidence. Je pensais qu’il était passé à autre chose et que j’étais la seule le vouloir. Mais j’avais tort. A l’instant où on s’est couché, à l’origine pour dormir, il m’a serré contre lui et est devenu très entreprenant. Je l’ai clairement encouragé, mais l’érection elle… on l’attend encore. Je l’ai rassurée autant que possible. On a passé la nuit à… s’occuper de moi. Il est terriblement attentionné et attentif. Pendant les 3 jours de sa visite, on a passé un nombre conséquent d’heures en actes sexuels qui ne visaient que MON plaisir. Et je voyais que sa frustration augmentait chaque fois qu’il tentait une pénétration. A chaque début d’érection, son attitude changeait et au moment de… plus rien. Si par exemple, lors d’une petite montée, je le touchais… c’était instantané il redescendait.

A ma hauteur j’ai tenté plusieurs approches pour ouvrir la conversation, mais il était déjà trop angoissé à l’idée que ça ne vienne pas, il faisait de l'humour. il déviait la conversation et je ne l'obligeais pas.

Une autre occasion s’est présentée. Mais entre les deux il en parlait souvent. J’ai vite compris que ça ne fonctionnerait pas, qu’il se mettait une pression terrible. Ma propre confiance en moi en est ébréchée, salement… je culpabilise beaucoup. Je fais au mieux pour qu’il n’en sache rien. Je me pose des tas de questions, même si je sais que je ne suis pas responsable directement. Il me racontait qu’en pensant à moi il avait des érections incontrôlables et très régulière, qu’il se sentait bien pour revenir. Mais comme prévu… pas de pénétration. Et même, lors de ses invasions sur mon corps, je le sentais devenir fou d’envie, puis de colère. Je n’ai pas osé lui proposer qu’on s’abstienne simplement, chaque fois que j’y faisais allusion il avait une mine abattue. Je le laissais donc faire mais ma culpabilité aussi augmentait à mesure. Moi j’ai pris un plaisir incroyable entre ses mains habiles ! jamais un homme ne m’en avait donné autant. Mais lui est toujours restreint… angoissé… furieux… désemparé… quand il est avec moi, il ne dort pas.

Aujourd’hui on en est là. Il est hors de question que je le blâme, que je sois égoïste. Et encore moins que j’arrête de le voir !!!! comment je pourrais le rejeter ? C’est inhumain ! et je pèse mes mots ! ça peut avoir des conséquences directes sur son avenir affectif ! détruire toute sa confiance et son estime de lui-même… c’est terrible de faire ça ! surtout sous le simple prétexte d’être un peu heurté dans sa propre sensibilité…

Lui, envisage la médication, je ne suis sûre que ça l’aide à reprendre confiance en lui. Je me renseigne pour que mon attitude l’invite à se sentir bien, pour avoir les bons mots, les bons gestes. Je me mets intégralement de côté parce que j’aimerais qu’il ne renonce pas. Qu’il ne se déteste pas et qu’au pire, si ce n’est pas avec moi, qu’il ne se retrouve pas dans un cercle vicieux qui le briserait totalement.

Alors directement adressé à la gente féminine (mais pas à toutes les femmes hein!) j’ai envie de dire… la femme est connu depuis 200 000 ans pour sa compassion, sa tendresse et sa douceur. Il serait temps de ne pas l’oublier.

Pardon c’est un peu long… bonne lecture et bon courage à celles et ceux qui en ont besoin !
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