Avant de nous enfoncer dans les méandres obscurs du monde animal où règnent les créatures les plus démoniaques, je tiens à préciser une chose : cet article est garanti sans araignée ni arachnide d’aucune sorte. Ce serait partir beaucoup trop loin dans l’horreur et le mauvais goût ; de plus, la réputation de l’araignée, créature aussi velue qu’infernale, n’est plus à faire. Ceci étant dit, commençons.
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Au-delà des monstres à huit pattes, il existe donc sur Terre des animaux… qu’il vaut mieux ne pas chercher. Que vous n’aimeriez pas trouver dans votre salle de bain le matin. Qui se moquent bien de nous, pauvres bipèdes vulnérables que nous sommes. Et globalement qui ne sont pas trop nombreux dans nos villes (tant mieux).
Oups.
Je vous présente donc, dans ce hors-série animalier de toute beauté, trois créatures venues tout droits des enfers pour alimenter vos cauchemars… (jingle ambiance)
La Lamproie, parasite et vampire au quotidien
Mon premier est un animal en apparence inoffensif… jusqu’au moment où il ouvre la gueule. Oui, bravo, il s’agit bien de la lamproie ! (Le sous-titre vous a aidé•e•s ou pas ?)
Vous connaissez la lamproie ? Cette espèce de poisson ressemblant vaguement à une anguille a la capacité de parasiter s’accrocher littéralement à la peau de tout être vivant pour se nourrir de leur sang.
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Sans surprise, on la surnomme le « vampire aquatique », et elle est clairement l’évolution Pokémon (en moins mignon) de la sangsue. Il faut dire que la bête peut faire jusqu’à 90cm. Ça commence à faire gros le parasite qui vous perce la peau avec sa gueule pleine de cartilage en forme de petites dents pointues pour vous sucer le sang jusqu’à plus soif…
Alors, d’accord, à côté d’un lion ou d’un éléphant en pleine crise de nerfs, la bestiole n’a rien de très impressionnant. « Une vieille anguille chelou et visqueuse », me direz-vous, « je l’envoie valser dans la casserole et emballé c’est pesé ». Et vous aurez raison, en un sens : on pêche et on mange bien la lamproie, qui souffre en effet de l’exploitation humaine. Mais avez-vous vraiment envie de servir d’appât à ceci ?
Je n’ai plus de questions, votre Honneur.
Le Weta géant, la preuve que les sauterelles conquerront le monde un jour
Vous n’aimez pas trop les sauterelles ? Alors voici le weta géant, charmante « petite » bête appartenant à l’ordre orthoptères, qui contient notamment les sauterelles et les grillons, ses (lointains) cousins. Et certaines espèces de wetas géants font partie des plus gros insectes au monde.
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Le plus gros weta géant a d’ailleurs été découvert en 2011 sur une île néo-zélandaise, par des chercheurs motivés qui l’ont coursé pendant des heures pour avoir une chance de l’étudier. Que les ami-e-s des bêtes, même les plus moches, se rassurent : ils l’ont relâché après (surtout parce qu’il n’arrêtait pas de les mordre, cet enragé). Enfin, je dis « il », mais il s’agissait d’un spécimen femelle. Semblable à une énorme sauterelle, elle faisait 10cm d’envergure et un bon 71g. Paie ta sauterelle.
TRIGGER WARNING grosse bestiole qui cherche des noises à un chat (lequel s’en bat globalement les steaks)
Comme le weta géant domine un peu chez les insectes, il se nourrit, tant qu’à faire, de ses plus petits semblables, ce que j’ai choisi de voir comme une forme de cannibalisme. Et si vous pensiez être à l’abri du fait de votre taille au moins supérieur à 10cm, faites tout de même attention à vos fesses le jour où vous allez faire un tour en Nouvelle-Zélande :
la bestiole mord, et elle peut vous faire des trous.
Après, si le weta géant a tout de la saloperie qui vous bouffe le pouce et ne veut plus vous lâcher, il a quand même la classe. Déjà, il est un exemple vivant du phénomène de gigantisme insulaire : réfugié sur son île, loin des rats qui ont exterminé sa famille dans le passé et de tout autre prédateur, l’animal peut s’étendre à son aise — une décontraction du bulbe qui se ressent physiquement en quelques générations dans toute l’espèce.
Ayant battu un nouveau record, madame Weta boulotte son prix.
Enfin, de nombreux éléments indiquent que les wetas étaient là avant nous… mais genre, vraiment avant nous. En effet, on a retrouvé des fossiles de bestioles semblables datées à environ 180 millions d’années. 71g ou pas, on fait pas le poids, laissez tomber !
Le Dragon de Komodo, pire qu’un vrai dragon
Comment ça, les petites bêtes dégueulasses, ça ne vous impressionne pas ? Ah oui, mais bien sûr, faites les kékés, et puis le jour où vous vous retrouverez avec une lamproie accrochée à votre jugulaire, et une sauterelle géante en train de se ronger une carotte sur vos genoux, vous la ramènerez moins. Mais soit. Passons à du plus gros fretin.
Le dragon de Komodo n’est pas un vrai dragon au sens heroic fantasy du terme — trésors fabuleux et êtres gigantesques qui s’élèvent dans les cieux et tout le tralala. Mais en un sens, il vaut peut-être mieux être confronté à un dragon fantastique qui voit les humains comme des insectes insignifiants qu’à ce varan teigneux…
Il ne vole pas, mais il se déplace aussi vite que furtivement, malgré ses 3 mètres de long et 90 kg en moyenne. Certes, vous risquez assez peu de vous faire courser par un dragon de Komodo, puisqu’il n’en existe plus que quelques milliers, cantonnés sur leur archipel indonésien. Mais dominant la chaîne alimentaire du coin, il lui arrive d’aller faire un tour dans les quelques villages de l’archipel sans trop se gêner…
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Oui, la bestiasse est carnivore — et sans vouloir verser dans le délit de faciès, elle n’a pas trop la tête d’une végétarienne. Étudié pour la première fois en 1910, cela fait bien peu de temps que l’on connait véritablement ses atouts de chasseurs : au-delà de la force de sa mâchoire, qui lui permet d’arracher des morceaux à sa proie, ce lézard maléfique est extrêmement venimeux.
La moindre de ses morsures équivaut à un shot de toxines provoquant chute de pression artérielle subite et agonie, capable de tuer un animal de taille moyenne. Peut-être pas vous, donc, mais vous auriez super mal, ok ? Du coup, cet animal étant d’une fourberie exemplaire, il tue ses victimes en les mordant pour leur injecter du poison… puis les laisse crever. Dès que la proie a fini de lutter, c’est enfin l’heure de passer à table.
https://youtu.be/zntqjC02jZ8
Attention, illustration de la technique de chasse du dragon fourbe. Et sournois.
Maintenant, imaginez que vous rentrez chez vous, et que vous tombez nez à museau avec un dragon de Komodo. De rien.
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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