Amnesty International a choisit l’humour des mots et le choc des images pour communiquer sur la torture. Efficace. Ou dérangeant ?
C’est le problème face aux campagnes de communication qui tournent sur le Web : il faut marquer les esprits et accrocher l’attention volatile des internautes. Souvent, on choisit l’humour. Il faut dire que le pari est ici réussi : uniquement destiné au public de la page belge d’Amnesty International, les affiches sont rapidement devenues virales.
Ces images choc font sens au sein de la campagne Stop torture ! :
« Humiliations. Simulacres d’exécution. Brûlures. Privation de sommeil. Torture à l’eau. Longues heures dans des postures contorsionnées. Utilisation de tenailles, de substances médicamenteuses et de chiens. Ces mots sonnent à eux seuls comme un cauchemar. Pourtant, tous les jours et dans toutes les régions du monde, ces horreurs inimaginables sont une réalité pour des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants. Avec Amnesty, dites Stop ! à la torture. »
Sur le site d’Amnesty International Belgique on se félicite du succès de la campagne :
« En quelques heures à peine, près de 6.000 personnes ont partagé sur Facebook le visuel qu’Amnesty International a dévoilé aujourd’hui sur le caractère inhumain et intolérable de la torture. Et ces chiffres de partage ne cessent d’augmenter sur sa page Facebook. Par ailleurs, ce matin entre 7 heures et 9 heures, quelque 30.000 de ces visuels ont également été distribués aux navetteurs sous forme de Dazibao (affiches informatives) dans les principales gares de Wallonie et de Bruxelles. »
Le message de fond de cette campagne ? «Torturez un homme et il vous racontera n’importe quoi. »
« Lancée dans le cadre de sa campagne mondiale contre la torture, cette action de sensibilisation a pour objectif de rappeler qu’en plus d’être inacceptable, la torture est également inefficace. « Les gouvernements qui ont recours à la torture et aux mauvais traitements prétendent obtenir ainsi de précieuses informations », explique Philippe Hensmans, Directeur de la section belge francophone d’Amnesty International. « Mais l’histoire a démontré que les personnes torturées sont le plus souvent prêtes à dire n’importe quoi pour que la douleur cesse – toute la vérité, une partie seulement ou son contraire. »
L’intention de cette campagne d’Amnesty est claire, et les moyens utilisés pour sensibiliser et attirer l’attention de l’opinion public sont les bons puisqu’ils marchent, on peut cependant se demander : jusqu’où devrons-nous aller dans la violence pour attirer l’attention du public ? Et pourquoi faut-il en arriver là pour être efficace ? Enfin, une campagne virale sur le Web est-elle pour autant efficace en vrai ?
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Je n'aime pas spécialement Justin Bieber, mais l'associer à ce qui est "sorti" d'un homme torturé je trouve ça limite.
Les autres affiches parlent de consommation (avec une référence à Ségéla mais qui n'est PAS mentionné, de tongs, etc) mais là d'avoir directement Justin Bieber... je trouve ça facile et déplacé :/