La photo illustrant l’article appartient à @viviennewestwoodofficial
Vivienne Westwood, la grande créatrice britannique punk et activiste aujourd’hui âgée de 75 ans, a présenté son défilé de la saison automne-hiver 2017/2018 lundi 9 janvier, durant la Fashion Week homme londonienne.
Si ses défilés font très souvent parler d’eux, celui-ci résonne comme un autre témoin des changements qui s’opèrent dans le monde de la mode.
En effet, nombreux•ses sont les créateur•trices qui tendent à fusionner les défilés homme et femme dans un seul et même show. Juliette t’en avait parlé dans un article qui mettait en avant cette décision prise par Kenzo.
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D’autres maisons, telles que Calvin Klein, Gucci et Paul Smith ont aussi choisi cette option.
Vivienne Westwood pousse l’idée encore plus loin en faisant un défilé qui mélange les genres. Non, plus précisément, elle nous montre que les genres sont has-been et qu’ils n’ont plus lieu d’être dans la mode. Et nous explique pourquoi.
« Ecotricity » de Vivienne Westwood, le climat avant la mode et les genres
L’idée de créer des vêtements mixtes n’est pas née par hasard. Au-delà de refléter l’évolution des mentalités et le refus grandissant des produits genrés, la démarche découle d’une toute autre réflexion.
Les préoccupations soulevées par le défilé Westwood appelé « Ecotricity » commencent d’abord par les enjeux climatiques.
Le nom du défilé renvoie à la société anglaise d’énergie verte du même nom et fait écho aux convictions et à l’activisme écologique de la créatrice.
Los Angeles Times rappelle qu’elle s’était notamment rasé la tête en 2014 en symbole de sa lutte contre le changement climatique et avait conduit un tank jusqu’à la propriété de David Cameron pour manifester contre la fracturation hydraulique.
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Sur le site officiel de la marque, on peut lire un petit édito dans lequel Vivienne raconte l’esprit de la collection :
« C’est l’histoire d’une jeune femme chanceuse, intellectuelle, artistique, aventureuse. […] Lui et elle s’amusent avec des fringues unisexes et échangeables.
« Achète moins, choisis-les bien, fais-les durer », ceci limite l’exploitation des ressources naturelles de la planète. »
Faire des vêtements qu’on peut s’échanger entre homme et femme découle tout naturellement de ce dernier point. Ce défilé ne se contente pas de montrer des hommes en robes ou des femmes en costumes, comme l’explique la créatrice au LA Times.
« Partager ses vêtements avec son ou sa partenaire signifie qu’on peut dépenser moins [et produire, polluer moins, ndlr]. Tout est alors une question de style. »
« Ecotricity » de Vivienne Westwood, aperçu de la collection
Les vêtements sont inspirés de la culture, l’art, le théâtre et les mannequins défilaient sur le morceau de Prokofiev, La Danse des Chevaliers, qui figure dans le ballet Roméo et Juliette.
Les silhouettes mêlent robes, tailleurs déstructurés, tulle défoncé, logos anarchistes « antipeople », figures astrales pour le rappel écolo et couronnes en papier.
« J’essaye de faire de ma compagnie un modèle pour l’époque à laquelle nous vivons. Dans l’espoir que nous ayons un futur et que le monde ne finira pas en victime des changements climatiques. »
Le sigle IoU, qu’on peut voir sur le look ci-dessus, est un clin d’œil à une soirée organisée en septembre 2016. Il s’agissait d’un évènement né d’une collaboration entre Climate Revolution (l’organisation activiste environnementale de Vivienne Westwood) et son mouvement politique étudiant appelé Intellectuals Unite. La manifestation proposait des débats, concerts et films autour de la thématique du réchauffement climatique.
Et si tu aimes le style de cette collection, je te laisse avec toutes les silhouettes du final.
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
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