En France, chaque année, 163 000 femmes sont victimes de violences physiques au sein de leur couple, 30 000 de violences sexuelles, et 32 000 de violences physiques et sexuelles (source).
4 victimes sur 5 ne portent pas plainte. Et pour celles qui le font, 10% seulement voient leur plainte aboutir sur une condamnation pour les faits en question.
En 2016, 17 660 personnes ont été condamnées pour violences sur leur partenaire, dont 96% d’hommes (source).
Et en 2017, 109 femmes ont été abattues par leur conjoint ou ex-conjoint (source).
Comment lutter contre les violences conjugales ?
Les chiffres des violences conjugales font plus que froid dans le dos : ils sont insoutenables. Au moment où je tape ces lignes, une femme, quelque part, subit les coups de son partenaire.
Et je ne peux rien y faire.
Enfin, si : l’éducation, la sensibilisation, c’est important. Le gouvernement met régulièrement en place des campagnes allant dans ce sens.
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Les refuges pour victimes, les numéros verts, les centres d’aides anonymes et gratuits sont essentiels pour permettre à ces femmes de s’extraire du danger.
Mais comment faire changer les hommes qui commettent ces violences ? Libération s’est penché sur la question.
Les stages de responsabilisation pour les auteurs de violences conjugales
Libération, donc, propose une plongée dans un des stages de « responsabilisation pour la prévention et la lutte contre les violences au sein du couple ou sexistes » mis en place depuis 2014.
Dix hommes âgés de 23 à 53 ans et reconnus coupables de violences conjugales sont réunis face à Martine Costes-Péplinski, psychothérapeute et sexologue, et au médiateur Alain Legrand, psychologue spécialisé dans le sujet.
Les hommes sont farouches, butés. Ils en veulent à leur victime de les avoir envoyés en garde à vue, d’avoir détruit le noyau familial en prenant la parole. Ils minimisent leurs actes.
Franchement, leurs paroles sont dures à lire. Mais on décèle, chez certains, un remords, une amorce de réflexion sur ce qui les a menés à cette violence. Extrait :
« D’autres brossent aussi le portrait d’une autre époque où les sévices corporels étaient banalisés sous le prétexte d’éduquer. Untel s’est pris des coups de sangle. Un autre de râteau.
« Mon père n’avait pas besoin de taper, quand il vous regardait, ça vous donnait envie de vous pisser dessus. Y avait du respect », avance un troisième condamné.
« Ce que vous désignez, ce n’est pas du respect mais de la peur », le reprend le médiateur de cette dernière journée, Alain Legrand. »
Violences conjugales : « Je reconnais que je l’ai tapée »
Échanger avec les auteurs de violences, ça peut choquer. Libération note d’ailleurs que « ce champ d’action thérapeutique reste encore tabou ».
Mais expliquer, ce n’est pas excuser. Ça peut aider à comprendre les schémas mentaux des agresseurs, et à bâtir ensemble une société dans laquelle les violences conjugales n’existeront plus…
- La Fnacav, Fédération nationale des associations et des centres de prise en charge des auteurs de violences conjugales et familiales, dont Alain Legrand est président
- Un seul numéro : le 3919
- Vos droits et possibilités d’action au sujet des violences conjugales
- Un article très complet : Mon mec vient de me frapper pour la première fois, que faire ?
- Témoignage & conseils autour des moments où on entend sa voisine être victime de violences conjugales