Le Toxoplasma gondii est un parasite manipulant le comportement de l’être qu’il contamine. Par exemple, après avoir infecté un rat, il peut pousser ce dernier tout droit dans les griffes d’un chat, pourtant leur prédateur naturel. Une belle victoire pour le parasite, qui a besoin de contaminer un félin pour se reproduire…
Attention, le Toxoplasma gondii n’infecte pas que les chats ou les rongeurs mais aussi d’autres animaux et… les humains ! Dans une étude, parue le 25 mars dernier, dans le journal scientifique de biologie et de médecine PeerJ, 50% de l’humanité serait contaminée par ce parasite.
Désordres mentaux et modifications des traits du visage
Généralement, la présence du parasite dans notre corps passe inaperçue alors qu’il reste dans notre organisme jusqu’à notre mort. Toutefois, certaines personnes, après la contamination, peuvent développer quelques troubles mentaux comme la schizophrénie, des idées suicidaires, ou encore des troubles obsessionnels compulsifs. À savoir, que chez les femmes enceintes, le parasite peut aussi traverser le placenta, et représenter un risque pour le foetus.
Les scientifiques américains se sont alors demandés, si comme chez les rats, le parasite pouvait agir sur notre comportement ou même notre apparence physique. Ils ont alors d’abord évalué l’attractivité autoperçue par des personnes porteuses ou non du parasite, soit l’image qu’elles ont d’elles-mêmes. D’après les conclusions de l’étude : 35 étaient porteuses du parasites et 178 ne l’étaient pas. Les personnes contaminées par le Toxoplasma gondii se considèreraient comme plus attirantes que les non-infectées, grâce à une modification délicate des traits du visage. Et ce n’est malheureusement pas une blague…
Le parasite rendrait-il réellement « plus beau » ?
Pour tirer ces conclusions, les chercheurs ont analysé plus d’une vingtaine de photos du visage de chaque participant, contaminé ou non par le parasite. Ils ont bâti une « échelle de beauté », analysant plusieurs critères comme l’indice de masse corporelle (IMC), l’asymétrie faciale, le nombre de partenaires sexuels, le nombre d’infections mineures ou encore le rapport largeur/hauteur du visage, autrement dit l’asymétrie faciale. Des critères subjectifs dont on ignore la réelle pertinence scientifique, et qui semblent tout droit sortis d’un chapeau de magicien… Étrange…
Ils ont ensuite calculé leur potentiel de séduction et leur état de santé sur cette subjective « échelle de beauté » de 1 à 10 : 1 pour peu séduisant ou en mauvaise santé et 10 pour très séduisant ou en bonne santé. Les scientifiques ont aussi planché sur des images d’un profil-type de personnes contaminées par le parasite et celles non contaminées.
Les résultats sont troublants et laissent quelque peu perplexe… En effet, les femmes infectées par ce parasite avaient par exemple un IMC plus faible et avaient eu des relations sexuelles avec plus d’hommes que les autres. Les chercheurs américains ont aussi constaté que les individus infectés présenteraient une plus faible asymétrie faciale que les autres. Cela serait un des signes de la bonne santé d’un individu. C’est la raison pour laquelle les personnes infectées par le Toxoplasma gondii sont donc perçues par les autres comme étant « plus belles » et en meilleure santé que ceux non contaminées par le parasite.
Y a-t-il une explication scientifique ?
Mais alors, comment un simple parasite peut-il avoir ce pouvoir de modifier la perception de notre apparence ? Les scientifiques ignorent encore beaucoup de choses, mais ils pensent que le Toxoplasma gondii aurait un impact sur les niveaux de testostérone et modifierait alors les traits physiques liés à cette hormone.
Une autre hypothèse serait que le parasite pourrait augmenter le taux métabolique afin d’influencer la perception que les personnes infectées par ledit parasite ont de leur santé et de leur attractivité. Le taux métabolique est la quantité d’énergie brulée par le corps au repos chaque jour.
Actuellement, les chercheurs sont certains d’une unique chose. Le Toxoplasma gondii peut être transmis sexuellement comme ils le notent dans leur rapport :
« Dans tous les cas, les changements phénotypiques observés chez les sujets infectés par Toxoplasma peuvent représenter des avantages liés à la transmission pour le parasite, car T. gondii peut être transmis sexuellement. »
Beauté et bonne santé sont l’équation gagnante pour le Toxoplasma gondii car cela augmenterait ses chances de se propager. Toujours est-il que le mystère persiste encore sur ce parasite, et que son mécanisme demeure partiellement élucidé, comme le confirment les auteurs de la publication scientifique :
« Il est donc possible que les mêmes effets rapportés chez les rats infectés soient présents chez les humains par Toxoplasma. »
Parasite ou pas, la beauté ne devrait pas être définie par des normes, car chaque visage, aussi asymétrique soit-il, porte sa part d’unicité et de particularités. Et comme Milan Kundera dans L’insoutenable légèreté de l’être, prônons « La beauté par erreur, le dernier stade de l’histoire de la beauté. » Finalement, la seule qui est vraiment légitime.
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Image en Une : © National Cancer Institute – Unsplash
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Les Commentaires
la toxoplasmoseaimer son chat et plus généralement LES chats est l'état normal de l'Humanité.C'était mon intervention purement gratuite de propagande pro-chats