Affaire Gérard Depardieu – Charlotte Arnould : le parquet de Paris a requis un procès pour “viols” et “agressions sexuelles” à l’encontre du comédien

La nouvelle est tombée hier. Quatre ans après la révélation de l’affaire, six ans après le déroulement des faits reprochés au septuagénaire, un procès pour “viols” et “agressions sexuelles” est finalement requis par le parquet de Paris à l’encontre de l’acteur. Gérard Depardieu sera donc envoyé devant la Cour Criminelle départementale suite à la demande faite par le Ministère public le 14 août dernier. La tenue (ou non) d’un procès dépend désormais de la décision qui sera rendue par la juge d’instruction. 

Des faits qui remontent à 2018

Pour rappel, l’actrice Charlotte Arnould déclare avoir été agressée sexuellement par l’acteur les 7 et 13 août 2018, dans l’hôtel particulier où il réside au moment des faits. 

La première fois, elle affirme s’y rendre dans une démarche professionnelle : elle souhaite discuter du métier d’acteur, espère obtenir des conseils pour se perfectionner, échanger sur le sujet avec celui qui a longtemps été considéré comme un monstre sacré du 7e Art français. Elle déclare qu’elle subira notamment une pénétration digitale non consentie, comme le rappellent nos homologues de Ouest-France. 

La deuxième fois, elle se rend de nouveau dans cet hôtel particulier pour confronter et demander des explications à son agresseur présumé. Une quête de vérité qui se soldera par une nouvelle agression sexuelle selon la jeune femme, qui déclarera au micro de BFMTV en 2023 : “il se repasse la même chose.”

Une première plainte en 2018, puis une affaire classée sans suite

Rapidement, suite aux deux agressions qu’elle a subies, Charlotte Arnould décide de déposer plainte dans une gendarmerie des Bouches-du-Rhône. Cette dernière ne débouche sur rien de concret ; le parquet d’Aix-en-Provence se dessaisissant de l’affaire au profit du parquet de Paris. En juin 2019, le soulagement ne vient toujours pas pour la plaignante : ledit parquet de Paris classe l’affaire sans suite, estimant que les faits sont insuffisamment caractérisés. 

La comédienne refuse alors d’en rester là : elle veut continuer son combat pour “récupérer son intégrité”, affirmera-t-elle plus tard aux confrères de ce même média. De nouveau, elle dépose donc une plainte avec constitution de partie civile en 2020, un juge d’instruction est ensuite saisi, entraînant le réexamen de la procédure. L’acteur est finalement mis en examen pour “agressions sexuelles” et “viols” au mois de décembre de la même année. 

Comme le rappellent nos confrères de Libération, face à ces accusations, le comédien s’est longuement défendu par le biais d’une lettre publiée dans les colonnes du Figaro :

“[Une] jeune femme est venue chez moi une première fois, le pas léger, montant de son plein gré dans ma chambre. Elle dit aujourd’hui y avoir été violée. Il n’y a jamais eu entre nous ni contrainte, ni violence, ni protestation.” 

Le Figaro

L’actrice Charlotte Arnould et son avocate se disent pleines d’ « espoir« 

Charlotte Arnould a rapidement réagi à l’annonce de cette nouvelle. Dans une publication épinglée sur le réseau social X, elle s’est dite “émue”, “soulagée”, et a tenu à remercier les individus qui l’ont soutenue durant cette épreuve compliquée.

“Je suis extrêmement soulagée et émue de ce renvoi devant la cour criminelle.. ça me donne de l’espoir pour la suite bien que je reste évidemment prudente en attendant l’ordonnance de la juge d’instruction. Merci pour vos mots.. de votre soutien..”, peut-on lire. 

X @CharlotteArnould

Maître Carine Durrieu Diebolt, l’avocate de la comédienne, explique que “pour elle, c’est un immense pas en avant plein d’espoir dans l’attente de l’ordonnance du juge d’instruction qui clôturera l’instruction.” Affaire à suivre.