Avez-vous déjà entendu parler de Tony Robbins ? Il s’agit tout simplement du coach en développement personnel le plus reconnu dans le monde.
Tony Robbins doit mesurer un bon double-mètre, est large comme trois, a une voix grave de robot qui ferait pâlir Patrick Baud et a conseillé des Présidents, des personnalités politiques (dont Nelson Mandela), des stars et des patrons un peu partout dans le monde. Il a sans doute révolutionné et démocratisé l’usage de la PNL (Programmation Neuro-linguistique) avec le succès de son livre Pouvoir Illimité.
Si vous ne connaissez pas Tony Robbins, je vous invite à y jeter un coup d’oeil. Et avant ça, vous pourriez même vous brancher sur Netflix et regarder un documentaire intitulé I’m Not Your Guru, réalisé par Joe Berlinger.
Tony Robbins vous propose un Date With Destiny
Pour la première fois, une caméra extérieure a été autorisée à venir filmer l’un des séminaires organisés par Tony Robbins. Il en mène plusieurs, traitant de différents sujets ; celui-ci s’intitule Date With Destiny. La place coûte 5000$. Pendant 6 jours, à raison de 12 heures par jour, les participant•es vont bosser sur leur projet de vie, notamment pour chercher le déclic qui leur manque et régler les problèmes qui les rongent grâce aux conseils de Tony Robbins.
Alors attention, petit avertissement en préambule. Pour apprécier ce docu et la « méthode » de Tony Robbins à sa juste valeur, il va vous falloir…
- Passer au-dessus du côté « show à l’américaine », qui pourrait vous être pénible. Robbins envoie un maximum d’énergie et clairement, les gens qui viennent à ses séminaires en veulent pour leur argent et sont limite sous speed gonflés à bloc.
- Ignorer les références incessantes à la religion, à Dieu et à Djizuss, si ça ne vous parle pas.
- Les plus éduqué•es d’entre vous tiqueront sans doute sur ses références à des « feminine men », ou des « masculine women ». Ça risque de vous agacer, mais tentez de garder à l’esprit qu’il fait à mon sens référence à des stéréotypes genrés, à la façon dont les individus sont élevés.
- Mettre au placard votre cynisme.
Une fois ces deux-trois détails mis de côté, vous aurez le cerveau tout à fait libre pour regarder objectivement la façon dont Tony Robbins agit et interagit avec les participant•es à son séminaire !
La force de Tony Robbins, en quelques mots
Sans vous spoiler, c’est assez bluffant de voir Tony Robbins passer les participant•es à la moulinette pour leur sortir les vers du nez et finir par changer radicalement leur vision des choses et leur comportement.
Ses questions sont tellement précises et chirurgicales qu’elles finissent souvent par mettre son interlocuteur tout nu après trois interrogations… et comme tout bon coach, Tony Robbins finit par aider la personne à accoucher elle-même de sa solution, sans lui souffler !
En fonction de la personne qu’il aura en face de lui, il est capable d’être gentiment moqueur, virulent, grossier (il envoie des « fuck » à tour de bras et explique pourquoi), ou bien doux, attentionné et prévenant. C’est assez bluffant ! Surtout, le docu regorge de séquences assez dingues — il ouvre sur une discussion entre Robbins et un participant suicidaire qui donne de suite le ton.
Tony Robbins, tout en sincérité
Les critiques aux États-Unis considèrent que ce film est une grande publicité pour la méthode Robbins, et c’est vrai que le traitement est clairement partial. Mais ce n’est pas l’angle adopté par Berlinger, le réalisateur, qui a envie de montrer ce que Robbins apporte de positif à ces gens — lui-même ayant été le premier à fuir son séminaire la première fois qu’il y a assisté, avant de se raviser et de finir par tomber raide dingue amoureux du mec.
Et il faut le dire : que le « personnage » Tony Robbins (et tout ce qu’il incarne), te plaise ou non, il est difficile de se dire après avoir visionné ce docu que le gars n’est pas dans une démarche sincère et authentique. Ces larmes-là, c’est pas du chiqué.
Et si vous voulez plus d’infos sur le contexte autour de ce docu, vous pouvez regarder cette session questions-réponses réalisée après la projection au SXSW !