Entre gros scandales et petites polémiques, l’année 2011 a envoyé du pâté question actualité. Rafraîchissons-nous la mémoire ensemble à travers cette liste.
Les scandales secondaires de l’année 2011
(On commence petit pour vous mettre en jambe).
18 mai 2011 – Lars von Trier à Cannes 2011
Lors de la conférence de presse qui a suivi la projection de Melancholia, Lars von Trier tente une plaisanterie sur Hitler. Il déclarait notamment :
Je dis juste que je crois que je comprends l’homme. Il n’est pas ce que vous appelleriez un brave type, […] mais je compatis un peu avec lui.
Ambiaaaance. Notons le « Comment vais-je sortir de cette question » à 1.40. Je vous mets la vidéo pour que vous puissiez, vous, compatir avec Kirsten Dunst qui n’était apparemment pas loin de défaillir.
Le lendemain, Lars von Trier sera décrété persona non grata sur le festival malgré ses excuses dans un communiqué. Son film, en revanche, restait en compétition, l’organisation du festival de Cannes ne souhaitant pas sanctionner une oeuvre, mais un homme.
22 juin 2011 – Bac S : tollé suite à la fuite sur internet d’un exercice de l’épreuve de maths
2011 : l’année du plagiat ?
Début janvier, Jérôme Dupuis, journaliste, annonce que la biographie intitulée Ernest Hemingway, la vie jusqu’à l’excès écrite par Patrick Poivre d’Arvor contient des passages extraits d’un ouvrage signée Peter Griffin publié dans les années 80 aux Etats-Unis. Sur 414 pages, une centaine en serait copiée-collée selon l’Express – qui renomme au passage PPDA Patrick Plagiat d’Arvor.
Les éditions Arthaud ne tarderont pas à communiquer. Voici un extrait de leur réponse à l’Express :
« […] les Editions Arthaud tiennent à préciser que le texte imprimé, qui a été diffusé par erreur à la presse en décembre, était une version de travail provisoire. Elle ne correspond pas à la version définitive validée par l’auteur, dont la commercialisation en librairie est prévue fin janvier. «
Très vite, l’ancien présentateur phare du JT de TF1 a pu se rassurer en se disant qu’il n’était pas le seul auteur accusé de plagiat en 2011 ; en août dernier, le directeur-adjoint de Marianne Joseph Macé-Scaron est accusé d’avoir plagié American rigolos : chronique d’un grand pays de Bill Bryson dans Ticket d’entrée, son dernier roman. Si le journaliste concède avoir fait « dix emprunts », il réfute l’accusation de plagiat dont il fait l’objet et préfère parler « d’intertextualité ». Il rappelle, dans des déclarations faites à l’AFP, qu’il » [a] appelé le personnage Bill » et que les emprunts ne sont « pas cachés mais l’une des clés de ce roman » (souce : Libération.fr).
« L’année des copiés-collés » – comme Le Point qualifie 2011 – ne s’arrête pas là : Patrick de Carolis a été accusé de plagiat par la veuve de l’historien Pierre Grimal dans La Dame de Palantin. Elle réclame des indemnités financières à hauteur d’au moins 269 000 euros et le retrait de la vente du roman de l’ancien directeur de France Télévisions. Les Editions Plon ont tenu à répondre que « les ressemblances complaisamment étalées ne tiennent, en réalité, qu’à la similitude des sources comme à celle des événements historiques qui constituent le décor de cette histoire ».
Last but not least : en novembre dernier, Rama Yade est accusée par Jean-Michel Muglioni d’avoir plagié des passages de ses articles dans son Plaidoyer pour une instruction publique. L’ex-secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme se défend alors de tout plagiat en affirmant qu’il s’agit « d’une erreur dans sa bibliographie ». Mais l’affaire ne s’arrête pas là, et deux journalistes du Petit Journal se sont amusés à lire simultanément des extraits de l’ouvrage de Rama Yade et des paragraphes d’articles entre autres de Marianne 2 ou du Figaro. Des paragraphes où la différence ne tient au mieux qu’à quelques mots, au pire, à rien du tout.
Le gouvernement, les révolutions arabes, les trajets en jet et le barbotage dans l’eau
Janvier & février 2011 : double polémique pour Michèle Alliot-Marie
Le 11 janvier 2011, Michèle Alliot-Marie, ministre des Affaires Etrangères crée la polémique à l’Assemblée Nationale à travers cette phrase :
« Nous proposons que le savoir-faire reconnu dans le monde entier de nos forces de sécurité permettent de régler des situations sécuritaires de ce type ».
En d’autres termes, MAM proposait de faire profiter à la sécurité tunisienne du savoir-faire français pour gérer la révolte du peuple tunisien qui amènera à la démission et à la fuite de Zine el-Abidine Ben Ali. Une proposition considérée par beaucoup comme une annonce de soutien au régime du président tunisien de l’époque dont les forces de sécurité menait une répression intense contre les manifestants.
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A la fin du mois, Le Canard Enchaîné révèle que la chef de la diplomatie française avait passé des vacances de fin d’année 2010 en Tunisie, alors que les émeutes faisaient déjà rage dans le pays. Par la suite, le journal agrémente ses révélations de détails prouvant la proximité de MAM avec le régime de Ben Ali : elle aurait effectué en compagnie de Patrick Ollier, son compagnon, deux trajets à bord du jet privé d’Aziz Miled, homme d’affaires proche du président tunisien de l’époque. Le Canard Enchaîné
indique également que les parents de la femme politique ont fait avec ce dernier une acquisition immobilière. Face à la polémique, Michèle Alliot-Marie remet sa démission à Nicolas Sarkozy le 27 février 2011 en précisant qu’elle a « le sentiment de n’avoir commis aucun manquement ».
En janvier dernier, probablement inquiet par l’ampleur de la polémique qui entourait MAM à l’époque, François Fillon préfère devancer Le Canard Enchaîné. Les services de com’ de Matignon révèlent alors dans un communiqué envoyé aux médias le déroulement des vacances familiales en Égypte du 26 décembre 2010 au 2 janvier 2011 du Premier Ministre français. Ils ont si bien étouffé la polémique dans l’oeuf qu’on a tous bien rigolé de tant de « transparence ».
Plus récemment, ce sont les vacances de Jean-François Copé aux frais de Ziad Takieddine qui sont révélées. Divulgations accompagnées d’une a-do-rable photo du secrétaire général de l’UMP barbotant dans la piscine de l’homme d’affaires franco-libanais.
Tiens, en parlant de Ziad Takkiedine, rappelons que son ex-épouse ainsi que celle de Thierry Gaubert ont fait des révélations fracassantes sur l’Affaire Karachi en septembre dernier.
2011 et les scandales sanitaires
15 janvier 2011 – Début du scandale du Mediator
L’IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales) rend ses conclusions sur le Mediator : le médicament censé traité le diabète de type 2, qui a également été prescrit aux individus souhaitant perdre du poids aurait causé la mort d’entre 500 et 2000 personnes en 33 ans. En novembre 2009, le Mediator était interdit de commercialisation. À cette date, environ 200 000 personnes étaient encore traitées au Benfluorex, le principal composant du Mediator.
Depuis, de multiples procédures sur le médicament sont en cours pour « tromperie aggravée » et « escroquerie », pour « homicides et blessures involontaires » à Paris, et trois citations directes pour « tromperie aggravée » à Nanterre.
Suite au rapport de l’IGAS, Xavier Bertrand, ministre de la santé, annonce en juin dernier une réforme du système de pharmacovigilance.
Les prothèses PIP
P-I-P. Des initiales que tu risques d’entendre encore un moment. Elles sont en réalité l’acronyme de Poly Implant Prothèses, une société varoise créée au début des années 2000 et fabriquant des prothèses mammaires. Une entreprise prospère dont 80% de la production est destinée à l’étranger (l’Amérique du sud en tête) et qui a fait la fortune de son fondateur, un ancien charcutier (sic) répondant au nom de Jean-Claude Mas.
Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes mercantiles si une partie de ces prothèses mammaires n’étaient pas défectueuses. Elles contiennent en effet un gel non-conforme et non autorisé en lieu et place du silicone traditionnellement utilisé et seraient donc susceptibles de rompre. Si depuis le 25 novembre dernier, 9 cas de cancers localisés dans la poitrine de porteuses de prothèses PIP ont été signalés, le lien de cause à effet n’a pas encore été prouvé. Cependant, le gouvernement a conseillé vendredi dernier (23 décembre) le retrait des prothèses PIP dont 30 000 femmes sont porteuses en France « à titre préventif et sans caractère d’urgence ». En outre, la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) ne devrait pas tarder à porter plainte pour « tromperie aggravée et escroquerie ».
L’affaire Dominique Strauss-Kahn : ZI scandale de 2011
La grosse affaire de 2011 ; celle qui a fait perdre toutes leurs illusions aux supporters de l’homme politique et qui voyaient en lui le grand gagnant de l’élection présidentielle de 2012. Celle qui a permis aux tabloïds anglo-saxons de voir en chaque Français un potentiel pervers. Celle qui a offert ses meilleures vannes à Nicolas Bedos.
Le 14 mai 2011, Dominique Strauss-Kahn, directeur du Fonds Monétaire International (FMI) et favori à la présidentielle française, est arrêté à l’aéroport JFK de New York et mis en arrestation dans un commissariat de Harlem. Il est accusé d’avoir agressé sexuellement dans la chambre 2806 du Sofitel une femme de chambre, Nafissatou Diallo.
Après un bref séjour à la prison de Rikers Island, une reconstitution taïwanaise des évènements du 14 mai en mode Sims, l’oubli général de la présomption d’innocence puis l’oubli général du respect de la victime présumée, après la thèse du complot et la minimisation de l’affaire (on se souvient encore du « troussage de domestique » de Jean-François Kahn), après des rebondissements à n’en plus finir et une plainte de Tristane Banon en France trop longue à venir et dont les faits « sont prescrits » en raison de leur ancienneté, le non-lieu est prononcé le 22 août en raison du « manque de crédibilité » de Nafissatou Diallo.
10 juillet 2011 – Fin de parution du tabloïd anglais News of the World
"J'ai failli tuer mon amant avec mes gros boubz" : un exemple d'article de News of the World
Alors qu’il paraissait tous les dimanche depuis 1843, le tabloïd anglais met la clé sous la porte en juillet dernier. La raison ? Un scandale qui a éclaté en 2007 : celui des écoutes téléphonique par News International.
Les journalistes de l’hebdomadaire se seraient en effet adonnés de manière « systématique » (selon les termes d’Alan Rusbridger, rédacteur en chef de The Guardian) au piratage des boîtes vocales de personnalités, de membres de la famille royale ou de familles de soldats tués à la guerre.
Un exemple concret ? Celui de Milly Dowler, jeune fille de 13 ans disparue en 2002. Alors qu’elle était recherchée activement par la police et sa famille, un détective employé par le magazine aurait effacé des messages sur la boîte vocale de son téléphone portable afin de permettre à ses parents de continuer à laisser des messages inquiets, voire désespérés – probablement dans le but de s’en servir pour faire du gros buzz. Constatant qu’ils pouvaient à nouveau laisser des messages, ils ont donc pensé qu’elle était encore vivante. Mais ce n’était qu’un faux espoir entretenu par le journal, puisque 6 mois après sa disparition – qui était en fait un enlèvement, le corps de l’adolescente assassinée a été retrouvée.
Octobre 2011 : début de l’affaire du Carlton de Lille (détaillé en long en large et en travers dans nos colonnes)
Espérons qu’on aura autant à s’en mettre sous la dent en 2012… année d’élection Présidentielle, on met une piécette qu’il y aura de quoi faire ?
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
D'accord, ce qui s'est passé à Fukushima était plus de l'ordre du fait divers que du scandale. Mais toute la problématique concernant la sécurité, notamment sur le chantier français de l'EPR, et les centrales "low-cost"?
Il me semble que c'est plus scandaleux que les prothèses PIP (mais c'est un avis personnel). En tout cas, en cas de problème les risques sont plus élevés et concernent plus de monde!