Pour la plupart des femmes, l’ovulation se déroule dans la plus grande discrétion et peu s’en rendent compte. Pourtant, chez certaines, elle se manifeste par de petits saignements et des douleurs qui n’ont souvent rien d’alarmant. Toutefois, il est conseillé de consulter un médecin en cas de saignements réguliers entre les règles.
Pour quelles raisons certaines femmes saignent durant l’ovulation ?
Ces pertes de sang intervenant au milieu du cycle menstruel, nommées métrorragies, ne sont pas pathologiques. Les médecins supposent qu’ils sont une conséquence du phénomène physiologique de l’ovulation. La tension du liquide folliculaire ovarien, micro-environnement dans lequel le complexe ovocyte-cumulus se développe, augmente et finit par entraîner la rupture du follicule et l’expulsion de l’ovocyte. Quelquefois l’éclatement de la follicule peut être brutale et déclencher celle d’un petit vaisseau sanguin, à l’origine de ces saignements bénins.
Ces saignements survenant au milieu du cycle menstruel que l’on surnomme également « spottings », n’ont rien à voir avec les règles qui, elles généralement, sont plus abondantes. Les spottings ne sont pas continus et ne durent pas plus de deux jours. Ces saignements et les douleurs qui souvent les accompagnent, ne sont pas causés par les ovaires, comme l’explique la doctoresse Suzanne Dit, gynécologue, en charge de la formation continue au sein de la Fédération nationale des collèges de gynécologie médicale, auprès de nos confrères de Magic Maman :
« Certaines femmes saignent au milieu du cycle mais on ne peut pas affirmer à 100% que cela est lié à l’ovulation. Il est possible que ce processus occasionne des saignements mais ce n’est pas hémorragique ! De la même manière, les douleurs qui peuvent être ressenties à cette période ne sont pas dues aux ovaires puisque la surface de l’ovaire n’est pas innervée. C’est le passage du liquide folliculaire dans le péritoine qui peut être à l’origine de ces douleurs. »
Y a-t-il d’autres causes à des saignements durant le cycle menstruel ?
Attention, il existe d’autres causes de métrorragies. En effet, toutes les pathologies gynécologiques peuvent se traduire par des saignements. C’est notamment le cas lors de perturbations hormonales pouvant être induites par un stress psychologique.
Aussi, une contraception hormonales mal adaptée ou mal tolérée peut entrainer quelques saignements, notamment sous micro-progestatifs (pilule, implant, stérilet hormonal), lorsqu’ils sont insuffisamment dosés pour la femme. À noter que les femmes portant un stérilet hormonal ont plus de chance que les autres d’avoir des pertes de sang entre leurs règles. Un oubli de pilule, surtout celle micro-progestative, peut aussi déclencher des métrorragies sporadiques.
Ces saignements peuvent aussi s’expliquer par une petite plaie au niveau du col de l’utérus, due à un rapport sexuel, un toucher vaginal ou encore un frottis vaginal. Dans ce cas, l’écoulement sanguin est faible et s’arrête spontanément. Une atrophie de la muqueuse endométriale, causé après plusieurs mois ou année de pilule, peut se signaler également par des saignements. Pas de panique, une prise transitoire d’une pilule oestrogénique aidera à régénérer la muqueuse.
Méfiez-vous des pathologies plus graves !
Une grossesse extra-utérine, autrement dit lorsque l’œuf fécondé s’implante en-dehors de l’utérus, généralement dans une trompe de Fallope, peut aussi entraîner des pertes de sang. Une infection sexuellement transmissible (IST) telle que la chlamydia ou la gonorrhée, la présence d’un polype ou encore d’un kyste ovarien, peuvent aussi provoquer des saignements.
Une cervicite, soit l’inflammation de l’endomètre, ou encore des cellules pré-cancéreuses gangrenant le col de l’utérus, peuvent être également à l’origine de métrorragies.
Saignements hors règles, quand doit-on s’inquiéter ?
On le réécrit, les saignements entre les règles, sont la plupart du temps bénins et souvent dus à un déséquilibre hormonal, voire donc à l’ovulation s’ils ont lieu précisément en milieu du cycle. Si ces écoulements sanguins durent sur plusieurs cycles d’affilée, il est urgent de consulter, comme l’assure la gynécologue Suzanne Dat :
« Les métrorragies constituent en particulier un des signes les plus fréquents d’infection sexuellement transmissible. Un diagnostic doit confirmer l’infection puis un traitement doit être mis en place rapidement pour éviter tout risque de complication. Le gynécologue va procéder à un interrogatoire poussé, un examen gynécologique et si besoin, il prescrira des examens complémentaires. L’échographie pourra éventuellement permettre de confirmer ou infirmer une hypothèse. Quoi qu’il en soit, face à un saignement sous pilule chez une patiente qui n’a pas d’antécédents de pathologie gynécologique lourde, la première chose à laquelle on pense, c’est une IST. »
En France, les infections sexuellement transmissibles ont augmenté de 30% en 2020 et 2021, d’après le dernier rapport du Centre national de référence des IST, comme l’a relayé France Info en janvier dernier. Bref, vous connaissez la chanson, sortez couverts !
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Image en Une : © Monika Kozub – Unsplash
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