Nouveaux rebondissements dans l’affaire Luis Rubiales, Président de la Fédération espagnole de football qui défraie la chronique depuis le 20 août après avoir embrassé par surprise l’attaquante Jenni Hermoso suite à la victoire de son équipe en finale du Mondial féminin. Une séquence filmée en direct et retransmise à l’international, suscitant soutien et indignation de l’opinion publique et de différents acteurs du football espagnol.
Les joueuses espagnoles en grève, Luis Rubiales refuse de démissionner
Si les rumeurs de la démission de Luis Rubiales circulaient depuis vendredi 25 août, Luis Rubiales a finalement refusé de se mettre en retrait lors d’une AG tenue le soir même. Et ce, malgré l’ouverture d’une enquête par la FIFA jeudi 24 août, suite au geste du dirigeant, qualifiable d’agression sexuelle dans le droit espagnol, comme le rappelle FranceInfo.
Dans un communiqué publié vendredi 25 août, les joueuses espagnoles avaient par ailleurs réclamé la démission du président et annoncé se mettre en grève jusqu’à nouvel ordre : « toutes les joueuses qui ont signé cette lettre ne reviendront pas en équipe nationale si la direction actuelle continue », peut-on lire dans le courrier signé par plus de 80 joueuses.
La FIFA suspend Luis Rubiales pour 90 jours
En réaction, la Fifa a annoncé samedi avoir « décidé de suspendre provisoirement M. Luis Rubiales de toute activité liée au football au niveau national et international ».
Pour l’instant, cette suspension est fixée à un minimum de 90 jours, le temps que les procédures enclenchées à son encontre progressent. Luis Rubiales n’a par ailleurs pas le droit d’entrer en contact de quelques manières que ce soit avec Jenni Hermoso.
Le Tribunal administratif des sports doit statuer sur son sort
Dans la foulée, le Conseil supérieur des sports espagnol a déposé une requête devant le Tribunal administratif des sports espagnol (TAD) pour « deux possibles infractions très graves », comme avait prévenu le secrétaire d’État aux sports Víctor Francos le 23 août dernier.
Le TAD doit donc se réunir lundi à la demande du gouvernement espagnol pour statuer sur le sort de Luis Rubiales, a ajouté samedi le ministre des Sports, Miquel Iceta dans les colonnes du quotidien espagnol El Pais : « En ce qui nous concerne, ce sont les dernières heures de Rubiales ».
FranceInfo revient sur les conséquences potentielles que pourraient avoir la décision du tribunal :
Si le tribunal concluait à une faute, le Conseil supérieur des sports pourrait alors suspendre Luis Rubiales de ses fonctions au-delà des 90 jours fixés par la Fifa. « Les seules sanctions prévues par la loi des sports sont d’imposer une amende ou l’inéligibilité pour une période pouvant aller de deux à quinze ans », a détaillé dimanche l’avocat spécialiste du droit du sport, Toni Roca, dans un entretien à la télévision publique espagnole.
FranceInfo, « Affaire Luis Rubiales : ce qui attend le président de la Fédération espagnole de football dans les prochains jours, après avoir embrassé de force Jenni Hermoso »; 27 août 2023.
Quatre plaintes déposées contre Luis Rubiales
Le dirigeant de 46 ans est par ailleurs visé par quatre plaintes pour agression sexuelle. Aucune d’entre elles n’a été déposée par Jenni Hermoso et le parquet ne les a pas encore étudiées.
L’une des plaintes a été déposée le 23 août par le président de l’École nationale d’entraîneurs de football d’Espagne (Cenafe), Miguel Ángel Galán, comme le révèle un courrier de la procureure Ana María Galdeano, cité par El Mundo, pour des faits qui se seraient déroulés en Australie.
La Fédération espagnole menace de quitter l’UEFA
Comme le révèle la radio espagnole Onda Cero, la Fédération espagnole a menacé lundi 28 août de quitter l’UEFA si Luis Rubiales venait à être démis de ses fonctions. « Le secrétaire général de la RFEF Andreu Camps dénonce une ingérence des instances politiques espagnoles sur le cas Rubiales. Cela pourrait avoir pour conséquence d’exclure tous les clubs espagnols des Coupes d’Europe », précise RMC Sport.
Non sans lyrisme, la mère de Rubiales a quant à elle annoncé faire une grève de la faim jusqu’à ce que cesse « la chasse inhumaine et sanglante » visant son fils « qui ne mérite pas » ce qui lui arrive.
De son côté, le parquet espagnol vient d’annoncer l’ouverture ce lundi d’une enquête préliminaire pour « agression sexuelle ».
Le bras de fer se poursuit donc à tous les étages. Et ce, jusque sur les réseaux sociaux, où fleurit le hashtag #SeAcabo (« C’est terminé »). En espérant qu’il s’agisse bien de la carrière de Rubiales, et non de ce début de #MeToo dans le football.
Les Commentaires
J'ai fait une rapide recherche et effectivement le parquet espagnol a ouvert une enquête pour agression sexuelle.