Mise à jour du 12 avril 2021
Les Oscars, c’est pour bientôt. Et les prédictions vont plus que jamais bon train !
Alors qu’il fait figure de favori pour la compétition, Nomadland, de la réalisatrice chinoise Chloé Zhao, continue de remporter des prix de par le monde, marquant ainsi un tournant dans l’histoire.
Chloé Zhao rentre dans l’histoire avec Nomadland
Le 10 avril s’est tenue la cérémonie des British Academy Film Awards, qui récompense les meilleures productions de l’année précédente. Nomadland y a gagné quatre prix : meilleur réalisatrice, meilleur film, meilleure actrice (pour l’Américaine Frances McDormand) et meilleure photographie.
Un très beau score, qui n’augure que du bon pour les Oscars !
D’ailleurs, et depuis quelques mois, Nomadland s’affiche partout sur les sites spécialisés dans le cinéma, ces derniers vantant bien sûr les qualités filmiques de l’œuvre mais tirant aussi le portrait de Chloé Zhao, sa réalisatrice.
Il faut dire que son cinéma marque les esprits depuis 2015 — année lors de laquelle elle a sorti Les chansons que mes frères m’ont apprises, qui présageait déjà de son talent de conteuse d’histoires tragiques et étincelantes. Mais c’est sans doute Nomadland qui rayonne le plus, imposant son récit sur les nomades américains au travers du monde, et marquant un tournant pour sa réalisatrice.
Après avoir en effet été la première femme de l’histoire à décrocher Golden Globe de la meilleure réalisatrice, et la seconde femme de l’histoire à remporter le Golden Globe du meilleur film (après Barbra Streisand pour Yentl en 1984), voilà que Chloé Zhao devient la seconde femme de l’histoire sacrée dans la catégorie meilleur réalisateur aux BAFTA et aux DGA.
Un record historique qui met en lumière la triste invisibilisation des femmes (encore plus des femmes d’origine asiatique) au cinéma, mais augure peut-être d’un changement !
Désormais, Chloé Zhao est le visage de l’espoir. L’espoir d’un futur plus égalitaire.
Le lundi 26 avril, son nom résonnera sans doute encore davantage, car son troisième film concourra aux Oscars, où elle comptabilise quatre nominations — ce qui est, là encore, une première pour une femme.
Décidément, Chloé Zhao se fait pivot d’un cinéma peut-être enfin plus inclusif et paritaire. Il était temps !
Pour découvrir son chef-d’œuvre, il vous faudra encore attendre un peu, puisqu’il est censé sortir le 12 mai prochain. Mais en l’état actuel des choses, rien n’est moins sûr…
Pourquoi le film Nomadland, sacré aux Golden Globes, est si important
Le 1er mars 2021
Dimanche 28 février s’est tenue
la 78e édition des Golden Globes. Une compétition importante, qui sert notamment d’outil de prédiction aux Oscars et récompense les meilleurs films et séries de l’année passée.
À cette occasion, c’est le film Nomadland qui a remporté les plus beaux honneurs, recevant le Golden Globe du meilleur film. Chloé Zhao a quant à elle reçu — en visio, Covid oblige — le Golden Globe de la meilleure réalisatrice.
Vous n’avez encore jamais entendu parler de Nomadland ? Laissez-nous combler vos lacunes.
Nomadland, qu’est-ce que c’est ?
Écrit, réalisé et monté par Chloé Zhao, déjà très remarquée pour ses films Les Chansons que mes frères m’ont apprises et The Rider, Nomadland est un drame américain inspiré du livre Nomadland: Surviving America in the Twenty-First Century de Jessica Bruder.
À peine dévoilé aux États-Unis, ce long-métrage s’est attiré tous les égards des critiques et des festivals, devenant l’œuvre majeure du moment. Ainsi, il a été présenté lors de compétitions prestigieuses, comme la Mostra de Venise, où il a remporté le Lion d’or, à savoir la plus haute distinction.
Désormais, ce film audacieux se voit gratifié de deux autres récompenses très prisées : le Golden Globe du meilleur film et le Golden Globe de la meilleure réalisatrice. Autant dire que ça sent également l’Oscar à plein nez ! Rappelons d’ailleurs que Frances McDormand, qui tient le premier rôle dans Nomadland, a déjà remporté l’Oscar de la meilleure actrice en 2018 pour l’extraordinaire 3 Billboards, Les Panneaux de la Vengeance.
La comédienne, qui tourne dans au moins un film par an, est adepte de ce genre de cinéma grandiloquent dans lequel elle incarne souvent des femmes marginales que la vie n’a pas épargnées, comme dans l’œuvre de Martin McDonagh qu’on aime de toute notre force.
Nomadland, de quoi ça parle ?
Dans Nomadland, Frances McDormand incarne Fern, une femme qui décide, après l’effondrement économique de la cité ouvrière du Nevada où elle vivait, de prendre la route à bord de son van aménagé et d’adopter une vie de nomade des temps modernes, en rupture avec les standards de la société actuelle.
À ses côtés, de vrais nomades incarnent les camarades et mentors de Fern qui l’accompagnent dans sa découverte des vastes plaines de l’Ouest américain.
Autant dire que film a été pensé pour être le plus authentique et le plus incarné possible. Ce qui n’est pas une surprise venant de la très investie Chloé Zhao, dont chaque création est vivement remarquée en festival !
Son premier film, Les Chansons que mes frères m’ont apprises avait par exemple été sélectionné à Sundance édition 2015, puis à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes. The Rider, quant à lui, a été présenté à la Quinzaine des réalisateurs ainsi qu’au festival du film américain indépendant de Deauville où il a été sacré.
Pourquoi Nomadland est-il un film important ?
Outre sa mise en lumière des peuples nomades dont on ne parle jamais, Nomadland est aussi et surtout notable car ses récompenses font rentrer sa créatrice dans l’histoire.
En effet, Chloé Zhao est la première femme asiatique à remporter le Golden Globe de la meilleure réalisatrice, et la seconde femme de l’histoire seulement à décrocher le Golden Globe du meilleur film (après Barbra Streisand pour Yentl en 1984).
Pourquoi c’est important ? Parce que rares sont les récompenses « suprêmes » qui sont attribuées aux femmes lors des grands événements filmiques comme les Golden Globes, Cannes, ou les Oscars. Les réalisatrices, actrices et autres figures féminines du cinéma demeurent invisibilisées par leur industrie même si le plafond de verre commence tranquillement à s’effondrer sous le coup de l’activisme des femmes qui font le Septième Art.
On se rappelle notamment de l’action au Festival de Cannes 2018 : Cate Blanchett ainsi qu’Agnès Varda et Marion Cotillard ont monté les marches avec 79 autres femmes engagées pour déplorer leur invisibilisation dans ce même festival. Sans oublier Noire n’est pas mon métier, la mobilisation menée entre autres par Aïssa Maïga pour appeler à une meilleure représentation des femmes racisées à l’écran.
Ainsi, un long-métrage réalisé par une femme qui reçoit un Golden Globe, ça n’est jamais anodin. D’autant plus quand cette femme est asiatique (Chloé Zhao est née à Pékin), car les personnes racisées sont elles aussi marginalisées !
En attendant un monde où on n’aura plus besoin de souligner ce genre de choses, eh bien en 2021, c’est important, parce que c’est historique.
Il faut donc aller voir Nomadland le 21 avril au cinéma (si les salles ont rouvert), pour soutenir ce film superbe dont les critiques internationaux vantent les mérites, et aussi pour sa réalisatrice, dont on entendra parler encore longtemps.
À raison.
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