On croyait l’eau bouteille plus sûre que l’eau du robinet, ce n’est apparemment pas forcément le cas. D’après une étude publiée le 9 janvier dernier dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, les nanoparticules de plastique seraient bien plus nombreuses qu’on ne le croit dans l’eau en bouteille. En moyenne, on parle d’environ 240 000 particules par litre d’eau testée, soit 100 à 1 000 fois plus que précédemment rapporté.
Une nouvelle méthode de détection plus poussée
Cette découverte a été faite par l’équipe de chercheurs du docteur Wei Min de l’Université de Columbia à New York. Ces derniers ont utilisé une toute nouvelle méthode optique de détection et de caractérisation des micro et nanoparticules de plastique afin d’évaluer avec exactitude les quantité de nanoplastiques présents dans les bouteilles de 3 marques différentes.
Evidemment, on ne connaît malheureusement pas le nom des testées. Les scientifiques ont mis un point d’honneur à ne pas les divulguer pour la raison suivante : « Nous pensons que toutes les eaux en bouteille contiennent des nanoplastiques, donc en mettre certaines en évidence pourrait être considéré comme injuste », a expliqué Beizhan Yan, co-auteur de l’étude.
Ce qu’on sait en revanche, c’est que jusqu’à présent, la détection des fragments devait se focaliser sur les tailles supérieures au micromètre (µm), malheureusement, les particules plus fines et petites étaient difficilement détectées. Et c’est justement ça le problème : plus présentes que les autres, ces dernières représenteraient 90 % de la pollution de l’eau en bouteille.
Reste à savoir si les eaux en bouteille Françaises sont aussi polluées que les américaines…
Que faire pour les éviter ?
Ce qu’il faut savoir, c’est que les nanoparticules présentes dans les bouteilles d’eau sont si petites, qu’elles peuvent très facilement passer dans le sang et atteindre les organes comme le cœur, le cerveau ou les poumons. Pire, elles pourraient même passer dans le placenta…
S’il est difficile d’établir à long terme ce qu’une exposition à ces particules de plastique pourrait produire de néfaste sur le corps humain, des pistes sont d’ores et déjà exploitées. Selon certains scientifiques, une exposition régulière pourrait exacerber la réponse inflammatoire et ainsi possiblement augmenter la sévérité de maladies.
Mais que faire pour éviter ça ? Selon Beizhan Yan, il faut boire de l’eau du robinet : « Si les gens sont inquiets à propos des nanoplastiques dans l’eau en bouteille, il est raisonnable de considérer des alternatives, comme l’eau du robinet ».
Mais si les grandes et moyennes villes de France ont accès à une eau du robinet de bonne qualité, les habitants de plus petites communes n’ont pas la même chance. Selon UFC Que Choisir, 2,8 millions de Français disposeraient d’une eau contaminée par des pesticides, des nitrates, des contaminations bactériennes, de l’arsenic, voire du plomb… L’eau en bouteille devient alors leur seule alternative…
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