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Voyages

3 expats coincées à l’étranger nous racontent leur réveillon pas comme les autres

Pour les Françaises et Français expatriés, ce Noël 2020 ne sera pas forcément comme les autres. Coincées à l’étranger par la situation sanitaire, 3 lectrices nous racontent comment elles vont passer les fêtes de fin d’année !

On peut supposer, sans trop vouloir s’avancer, que personne n’avait noté « une pandémie et deux confinements » sur sa bucket list de 2020. Surprise ! Youpi…

Le déconfinement et l’autorisation de sortie le soir de Noël, associés à l’excitation habituelle de la période, mettent le sujet des fêtes de fin d’année sur toutes les lèvres. Mais alors que la plupart d’entre nous s’affairent à préparer ces retrouvailles, certains n’ont pas cette possibilité.

Des expatriés installés à l’étranger depuis 10 ans aux étudiantes en Erasmus, nombre de Françaises et Français vivant à l’international n’ont pas pu effectuer le traditionnel retour en famille de Noël. Entre craintes de contaminer leurs proches et inquiétudes administratives, trois lectrices nous ont raconté ce qui a empêché leur retour en France, et nous présentent leurs projets de réveillon à l’étranger.

NB : les témoignages concernant l’Angleterre et l’Écosse ont été recueillis avant la récente aggravation de la situation sanitaire au Royaume-Uni.

Passer Noël au Japon à cause du Covid-19

Thibaut a 26 ans, et vit au Japon depuis deux ans. Si l’an dernier, les fêtes de fin d’année ont été pour lui l’occasion d’un retour en France, la complexité de la situation sanitaire ne lui permettra pas cette année.

Il a donc prévu

un réveillon japonais traditionnel, avec du KFC au menu !

« Lors du premier confinement, j’ai eu écho des mauvaises expériences de mes amis expatriés : vols supprimés, difficultés à se faire rembourser leurs billets… C’est avant tout la crainte de voir mon retour annulé, et mes économies perdues dans la manœuvre qui m’a découragé d’essayer de rentrer en France.

Mais ce n’est pas tout. Au Japon, voyager en France implique de s’isoler pendant quatorze jours à son retour. Mon contrat de travail n’incluant que dix jours de congés payés, chaque projet de vacances est mûrement réfléchi et optimisé…

Vu la situation, il semblait plus sûr de repousser les retrouvailles en famille à un futur moins contraignant.

Du coup, je passe Noël à Tokyo avec ma compagne, qui est japonaise. Ici, le 25 décembre n’est pas un jour férié ; nous travaillons tous les deux le 24 et le 25. La dinde étant un aliment peu courant dans ces contrées, une tradition s’est développée : un grand nombre de Japonaises et Japonais mangent un KFC le soir du réveillon !

Nous avons donc réservé notre portion de poulet frit à l’avance (sinon, tout est en rupture de stock), et avons prévu un dîner en amoureux. »

Une expatriée prépare son premier Noël en Angleterre

La pandémie a déclenché des procédures de voyage inextricables qui en ont découragé plus d’un. Les quarantaines ne sont pas les seuls obstacles au mouvement : les compagnies aériennes ont aussi dû réorganiser leurs vols, obligeant les voyageuses et voyageurs à revoir leurs projets.

Pour Célia, 30 ans, le réveillon se fera donc pour la première fois avec sa belle-famille.

« Originaire de France, cela fait presque 10 ans que je me suis installée en Angleterre. Pour moi, Noël, c’est sympa mais c’est beaucoup de stress : la pression de trouver des cadeaux parfaits, le voyage en France que je redoute chaque année…

Mais Noël, c’est aussi une tradition familiale. Et chez moi, c’est en petit comité depuis toujours : ma maman, ma mamie, et moi. On fait ça entre meufs ! Même mon mari ne s’ est jamais joint à nous. Ma mère fait la bûche, ma grand-mère et moi nous attelons aux petits fours pour l’apéro, et nous passons la soirée ensemble.

Pour la première fois en 30 ans, mon réveillon va devoir être différent. Covid oblige, mes réservations d’avion ont changé et ne permettent plus de vols directs entre mes points de départs et d’arrivée.

Passer par Londres et Paris juste avant Noël, c’est m’exposer au risque de contaminer mes parents qui sont tous les deux vulnérables… Il a donc fallu faire le choix difficile d’ annuler mon voyage en France.

Je suis partagée entre tristesse et curiosité. M’étant récemment mariée à un Anglais, je me dis que ce sera l’occasion de me joindre à ma belle-famille. Le menu, à base de dinde à la sauce au pain et à la canneberge, risque de me faire un petit choc culturel…

Mais même si la cuisine de ma grand-mère va me manquer, j’ai hâte de tester ces nouvelles recettes. et j’ai réussi à négocier une raclette le 24 ! »

À lire aussi : Couscous à Noël et antipasti devant le sapin : 4 lectrices racontent leur fêtes de fin d’année multiculturelles

Noël 2020 et le Covid-19 vus par une étudiante en Erasmus

Mélina est actuellement en échange Erasmus à Edimbourg, dont la vie citadine tranche avec le village assez isolé où vivent ses parents. Entre fêter Noël avec sa famille ou passer un réveillon écossais, elle hésite : elle craint de se sentir prisonnière, voire de ne pas pouvoir rentrer à nouveau sur le territoire britannique si un re-confinement avait lieu sur le sol français ou au Royaume-Uni… Dans son cas, la crise sanitaire associée au Brexit ne font pas bon ménage.

« Début 2020, j’ai eu une mauvaise expérience : j’étais à Ceuta, ville espagnole située au nord du Maroc, quand les frontières ont brusquement été fermées en mars. Je n’ai pas pu avoir de vol pour rentrer, tous ceux que j’avais réservés ayant été annulés, et n’ai pas pu être rapatriée avant la mi-juillet.

Dans l’hypothèse où cette situation se reproduirait cet hiver, je me vois mal rester bloquée en France, dans le village isolé de mes parents où je ne connais plus personne. Très peu de jeunes y vivent, ce qui ne me laisse même pas l’espoir d’une vie sociale si je devais y passer du temps.

Dans mon cas, le Brexit pose encore un autre problème. Je souhaite vivre au Royaume-Uni pour une longue durée et y travailler. Si je quitte le territoire et pour n’y revenir qu’après le 31 décembre 2020, les démarches administratives pour y parvenir risquent d’être très différentes, et surtout imprévisibles : personne ne connaît encore la teneur des accords de sortie du Brexit. Il m’est difficile de prendre une décision sans savoir ce qu’il en résultera.

J’envisage donc de rester en Écosse, même si je n’ai pas vraiment de plan ici pour l’instant. Le point positif, c’est qu’il y a pas mal de choses organisées pour les fêtes : des associations qui agissent, du bénévolat pour aider les personnes en difficultés ou en situation d’isolement à pouvoir fêter Noël dignement… Et je pense que ma résidence universitaire va peut-être organiser quelque chose. »

À toutes celles et ceux qui fêtent Noël loin de leurs proches, qui sont seuls, ou qui n’associent pas cette période aux jours heureux affichés de toutes parts, l’équipe de madmoiZelle envoie tout son amour : on pense à vous aussi.

À lire aussi : Je suis seule pour Noël, je fais quoi ?

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Les Commentaires

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Avatar de nono1281
24 décembre 2020 à 03h12
nono1281
Pareil que @Morpheme, je n'ai pas vu ma famille depuis juin 2019 et je ne les reverrai pas avant l'été 2021, ça fait long...

Je suis 'coincée' aux Etats-Unis (j'y habite depuis 3 ans) par crainte de ne pas pouvoir rentrer après les fêtes selon comment la situation covid évolue.

Je vais donc passer Noël seule avec mon fiancé car nous avons tous les deux testé positif au covid cette semaine, donc on ne peut même pas aller dans sa famille. Notre programme c'est pizza/télé et on garde les doigts croisés pour que nos symptômes n'empirent pas!

Des pensées à toutes les personnes qui sont dans une situation similaire!
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