Vous savez, lancer un magazine, c’est pas ce qu’il y a de plus simple. Contexte économique morose, difficulté à trouver des modèles efficaces pour gagner des sous sans se transformer en catalogue de pubs, exigence croissante d’un lectorat de plus en plus friand d’articles de qualité, bien sourcés et référencés…
Eh bien voici un espoir pour tous ceux, toutes celles qui rêvent de lancer leur magazine féminin — celui qui traitera des vrais sujets, celui qui osera parler sans langue de bois des préoccupations des Françaises, qui ne nous prendra pas pour des idiotes mais saura flatter notre côté futile. Cet espoir, c’est Madame Gorafi, le penchant « pour elle » du Gorafi. Ô joie.
Que fait le gouvernement Valls contre les ongles abîmés ?
Comment séduire le pervers narcissique idéal ? Comment interpréter le regard de la pharmacienne à laquelle on demande la pilule du lendemain ? Comment avoir l’air fragile & féminine en dirigeant une équipe de 300 personnes (ma vie ma bataille) ? Et surtout, surtout…
Est-ce bien de moi que parle Marc Lavoine dans Les yeux revolver ?
Ça me semble évident.
Tous ces articles indispensables et plus encore vous attendent sur Madame Gorafi. Perso, je m’abonne direct et je pèse mes mots en disant que c’est vraiment LE magazine qui manquait à ma vie.
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Du coup, comme j'ai question, j'ai demandé à Ryan Reynolds (qui s'est impliqué dans l'écriture du scénario) :
- Vous faites un film de super héros, complètement irrévérencieux, avec une blague sur le sexisme ordinaire alors qu'Hollywood est très critiqué en ce moment pour son sexisme, et précisément dans les films de super-héros/l'univers comics. Est-ce que vous aviez ça présent à l'esprit comme contrainte d'écriture, ou est-ce que tu viens du futur et c'est marrant de se moquer du sexisme de la société, tellement c'est dépassé dans le futur ?
Sa réponse était en l'essence : oui on vit dans le futur LOL. Il me répond qu'ils ont effectivement voulu placer Deadpool dans une société au-delà des stéréotypes de genre. Lui, il est au-delà de ça.
Le rapport avec la choucroute, donc : je pense qu'il y a des gens qui iront voir Deadpool et y trouveront des vannes sexistes et/ou homophobes (alors que Deadpool est pansexuel dans l'univers de Marvel, il insulte l'homophobie des autres !), parce qu'ils feront la lecture des blagues et des répliques dans le contexte de société sexiste qui est la nôtre. Alors que le personnage s'inscrit délibérément dans le rejet de ce cadre.
J'y lis la même chose dans Madame Gorafi : on part du postulat que l'approche genrée de la presse, et de la vie en générale, est au mieux ridicule, au pire nocive. On grossit le trait à l'extrême, ça en fait une caricature absurde. Il y a des "victimes collatérales" à ces blagues, mais elles sont d'abord des "victimes" au premier degré, victimes du sexisme de la société patriarcale, bien avant d'être les dindes et les dindons d'une farce assumée.
(Mais je précise que je donne pas un blanc-seing général aux blagues "second degré". Cf ma position sur Bloqués : "Les meufs", c'est nul, "Le féminisme", ça va dans le bon sens. Mêmes auteurs, mêmes acteurs, même cadre : pas le même texte. Je juge au cas par cas de ce que j'estime aller "dans le bon sens" ou pas ! )