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"Copyright Girls / HBO"
Grossesse

Le sexe est devenu un moyen : je voulais un enfant

Depuis 12 ans, cette lectrice de Rockie essaye d’avoir un enfant avec son mari… Et cela a lourdement pesé sur leur vie sexuelle. Un témoignage précieux sur une des conséquences peu abordée des problèmes de fertilité.

Mon mari et moi sommes ensemble depuis 16 ans et mariés depuis 8 ans. Au bout de 4 ans de relation, on a commencé à vouloir se multiplier. Le sexe était bien, le sexe était chouette, mais l’enfant se faisait attendre.

Alors on a (non, j’ai) commencé à calculer, à contrôler, à programmer :

– « Attends, ne me touche pas, je dois d’abord prendre ma température ». (Pour celles et ceux qui l’ignorent, la prise de température à heure fixe, tous les matins, avant de poser un pied par terre, et la courbe de température qui en résulte, permettent d’avoir une idée du jour où l’on ovule… si on a la chance d’avoir des cycles réguliers). – « Au boulot : il faut sexer, c’est le grand jour ! » – « Allez, pour augmenter nos chances, il faut sexer tous les 2 jours, de façon tout à fait régulière, pas un jour de retard accepté ».

Mon orgasme n’était pas la priorité

Le sexe était toujours bien, le sexe était toujours chouette, mais il est devenu pratique. Il fallait faire un enfant.

J’ai énormément de chance, mon mari m’aimait et m’aime toujours, me désirait et me désire toujours, suffisamment pour se plier à mes lubies, tout en voulant toujours me faire jouir. Mais les jours J, j’insistais : mon orgasme n’était pas la priorité. La priorité du jour était qu’il éjacule. Le sexe, je m’en foutais, le sexe était un moyen : je voulais un bébé.

La vie a fait qu’on a déménagé et qu’on n’a pas bénéficié d’un suivi optimal quant à notre désir de grossesse, ce qui a retardé notre prise en charge. Le résultat, c’est quatre ans d’essais, de rage à voir mes règles arriver et de traitement hormonal (qui, avec le recul, ont été prescrits inutilement et nous ont fait perdre du temps).

On n’était plus responsables de l’aspect procréation

Mais aussi quatre années d’examens (vive la branlette au milieu des champs, pour récupérer un échantillon de sperme et l’apporter en moins de 15min au laboratoire pour le faire analyser – on vivait à plus de deux heures de route d’un laboratoire, et il n’y avait pas de cabine pour pouvoir faire ce genre de « prélèvement »), et de sexe programmé entre 21 et 24h, pour se faire faire un frottis 7h après afin d’analyser la mobilité et la survie des spermatozoïdes en milieu utérin…

On a finalement été pris en charge dans un centre de procréation médicalement assistée pour faire une FIV (fécondation in vitro). Pour nous, ça a été la délivrance ! On n’était plus responsables de l’aspect procréation ! On pouvait enfin baiser, niquer, faire l’amour… comme ça, juste pour le plaisir ! Et le sexe est redevenu bien, le sexe est redevenu chouette.

Nous ne sommes toujours pas parents et nous ne savons pas si nous le serons un jour… mais c’est une autre histoire.

Tu as un témoignage à partager autour des conséquences de l’infertilité sur la sexualité ? Viens en parler dans les commentaires !

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