Le 2 janvier 2020 paraissait Le Consentement de Vanessa Springora. L’autrice y racontait l’emprise que lui avait fait subir Gabriel Matzneff quand elle était âgée de 14 ans alors que lui en avait 50. Malgré la prescription des faits remontant aux années 1980, l’écrivain de 87 ans est toujours sous le coup d’une enquête pour des viols sur mineur de moins de 15 ans.
Au-delà de ses qualités littéraires, le livre de Vanessa Springora a eu un effet concret sur la justice en France. En avril 2021, la loi Billon avait été votée, gravant dans les textes judiciaires le fait qu’en dessous de 15 ans, tout mineur est considéré comme non consentant pour un acte sexuel avec un adulte. Deux ans plus tard, la justice continue de se pencher sur le cas Matzneff et à encourager les e potentielles victimes à témoigner.
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Une enquête toujours en cours pour recueillir de potentiels témoignages
Dans la foulée de la publication du Consentement, le parquet de Paris avait ouvert une enquête préliminaire pour viols commis sur mineur de moins de 15 ans. Si les faits, s’étant déroulés dans les années 1980, relevaient de la prescription, la justice française avait pour objectif de recueillir les témoignages d’autres victimes potentielles de Gabriel Matzneff.
Cet appel à témoin était valable pour « toutes autres victimes éventuelles ayant pu subir des infractions de même nature sur le territoire national ou à l’étranger ». Selon Vanessa Springora, Matzneff pratiquait le « tourisme sexuel », notamment sur des enfants en Thaïlande.
Trois ans après l’ouverture de cette enquête, les investigations sont toujours en cours. Selon France Info, le parquet des mineurs a pour objectif « de rechercher si certains faits sont susceptibles de poursuites en dépit de leur ancienneté. » Léa Forestier, l’avocate de Vanessa Springora, a salué la portée symbolique de l’ouverture de cette enquête, qu’elle qualifie de « message fort pour les potentielles autres victimes pour lesquelles l’action ne serait pas prescrite. »
Dans un livre de 2021, L’Arme la plus meurtrière, Francesca Gee avait également accusé Matzneff d’abus sexuels, à l’époque où elle avait quinze ans, quand lui en avait trente-sept. Selon France Info, « plusieurs autres femmes ont témoigné de faits similaires également prescrits. »
Matzneff nie ces accusations en bloc, évoquant « un réciproque amour fou » (et « regrette » le tourisme sexuel)
Depuis le début de l’affaire, l’écrivain nie les accusations de Vanessa Springora, contestant le portrait dépeint par l’éditrice. Toutefois, il a exprimé des regrets à propos de ses pratiques pédocriminelles passées en Asie : « Un touriste, un étranger, ne doit pas se comporter comme ça. (…) Naturellement, je regrette », arguant, « à l’époque, jamais personne ne parlait de crime ».
En 2021, l’auteur de 87 ans avait auto-publié le livre Vanessavirus, dans lequel il persistait à évoquer leur relation comme « un réciproque amour fou ».
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Les Commentaires
et encore pour pour ceux perpétrés sur des enfants
ce type se servait de ce qu'il faisait subir à ses victimes pour pour en écrire le récit dans ses livres : pourquoi cela ne sert-il pas de preuve de sa culpabilité ? Une preuve comparable à la présence d'image pédopornographique sur un ordinateur