Article publié initialement le 1er octobre 2019
En France, 54.000 nouveaux cas de cancers du sein sont détectés chaque année (chiffres du Centre Oscar Lambert). Ce sont les types de cancers les plus fréquents chez les femmes et les hommes ne sont pas non plus épargnés, même s’ils représentent moins de 1% des cas selon l’Institut national du cancer.
La détection d’un cancer du sein à un stade peu avancé de son développement peut permettre de le soigner plus facilement mais aussi de limiter les séquelles liées à certains traitements.
En plus d’un examen clinique des seins (recommandé tous les ans dès l’âge de 25 ans et qui peut être réalisé par un·e généraliste, un·e gynécologue ou un·e sage-femme) et de la mammographie (à effectuer tous les 2 ans pour les personnes entre 50 et 74 ans à risque faible à modéré), l’auto-examen des seins peut aider à un dépistage précoce.
Certains professionnels de santé remettent en question l’auto-examen des seins à cause des possibilités de surdiagnostic et de surtraitement qu’il peut entraîner.
Cependant, d’après Nasrine Callet, médecin gynécologue-oncologue à l’Institut Curie de Saint-Cloud, regarder et toucher sa poitrine est important :
« Pratiquer l’auto-palpation permet de se rendre compte plus rapidement d’une anomalie, et donc de consulter plus tôt un médecin.
Au mieux, cette consultation permettra de rassurer la patiente, et au pire, elle permettra de dépister un cancer du sein à un stade précoce, ce qui facilitera grandement sa prise en charge.
Il est possible qu’un “petit” cancer n’évolue pas, mais aucun test ne permet aujourd’hui de dire si ce sera le cas ou non. Il vaut donc mieux s’en préoccuper trop tôt que trop tard. »
Comment réaliser un auto-examen de ses seins ?
L’auto-examen des seins se passe en deux temps : il y a d’abord l’observation puis la palpation. Ces deux étapes peuvent être effectuées à la suite comme indépendamment. Comme son nom l’indique, l’observation vise à examiner régulièrement l’aspect de ses seins afin de bien les connaître et de pouvoir plus facilement déceler des changements.
Au niveau du sein, une modification de forme ou de volume ainsi que la formation d’une masse visible doit pousser à consulter un médecin.
Au niveau de la peau, l’apparition d’une rougeur persistante, d’une fossette ou d’un aspect « peau d’orange » mérite d’être montrée à un ou une professionnelle de santé.
Enfin, au niveau du mamelon, toute variation d’apparence, ou encore un écoulement spontané, doit être prise au sérieux.
- Pour aller plus loin : guide d’observation des seins de la Fondation cancer du sein du Quebec
Qu’est-ce que l’auto-palpation des seins ?
Après l’observation vient l’auto-palpation. Il s’agit d’un examen par appui des doigts et de la main qui a pour but de rechercher des anomalies au niveau de la consistance, de la mobilité ou encore de la sensibilité de la poitrine.
C’est un exercice facile à réaliser en solo dans sa salle de bains, devant un grand miroir comme sous la douche (le savon aide les doigts à glisser sur la peau).
L’association SOS Cancer du sein préconise d’effectuer ces gestes en première partie du cycle menstruel, lorsque les tissus sont plus souples, ou à date fixe pour les femmes ménoposées.
Quels sont les gestes à faire pour l’auto-palpation des seins ?
Pour que la palpation soit efficace, le sein doit être examiné du creux de l’aisselle jusqu’au centre de la poitrine. La pression des doigts doit être ferme afin de pouvoir détecter toute grosseur (on parle souvent de « boule) ou callosité inhabituelle. On peut effectuer cet examen debout, mais aussi allongée sur le dos : cette position permet une meilleure répartition du tissu mammaire et facilite le dépistage.
La technique la plus connue est dite la « méthode verticale » : en partant de haut de l’aisselle, il faut parcourir le sein de haut en bas en faisant attention à ne manquer aucune zone.
Une autre méthode, appelée « circulaire », consiste à palper ses seins en tournant en spirale avec ses doigts, des aisselles vers les mamelons.
Quelle que soit la technique employée (on peut même enchaîner les deux), l’examen doit toujours se terminer par un pressage délicat du mamelon afin de vérifier qu’aucun écoulement ne se produit.
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Crédits photos image de Une : Klaus Nielsen
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