J’ai longtemps résisté à l’appel du smartphone. En 2015, j’étais encore l’une des dernières propriétaires (pas en prison) d’un Nokia 8210…
Quand j’ai sauté le pas, j’avais même honte de dégainer mon nouveau et immense téléphone tout noir, connecté à l’Internet, sur le quai du métro.
J’avais rejoint la bande ridicule des zombies à smartphones bourrés de terres rares, et je ne me sentais pas très fière.
Un an sans sexe ou un an sans portable ?
En dépit de mes a priori, je suis moi-même devenue rapidement accro, comme la plupart des gens normalement constitués.
D’AILLEURS (admirez la transition), une récente étude du Kapersky Lab nous apprend que 26% des 18-34 ans préféreraient passer un an sans sexe plutôt que sans téléphone.
Ça n’est pas la majorité, mais ça fait quand même un quart de cette génération née avec Internet qui est détendu à l’idée de s’abstenir de relations physiques en échange d’Instagram.
On ne leur a pas demandé de s’abstenir de chocolat, ou d’aller au cinéma, mais de s’abstenir de sexe, car il est de notoriété publique qu’il s’agit de l’une des meilleures choses du monde (source d’endorphines, bonne pour le cardio et gratuite).
D’où ma totale perplexitude face à ce chiffre.
Un an sans smartphone
Même ma grand-mère a un téléphone (à clapet). Je ne connais qu’une personne dans mon entourage qui n’en possède pas, c’est une végane anarchiste et c’est pas toujours facile de la capter.
J’ai moi-même du mal à imaginer ma vie sans cet accessoire. Mais ma vie sans sexe ?!
Doit-on s’inquiéter du fait qu’un appareil électronique, malgré toutes les interactions sociales qu’il permet, supplante le contact de la chair et la moiteur glissante d’une étreinte ?
Est-ce que si on choisit un an sans sexe, on a quand même le droit de se masturber ?
Paradoxalement, 62% des adolescents et adolescentes estiment que le smartphone est incontournable pour entretenir leur vie sentimentale.
Dites-moi en effet à quoi sert un portable si on ne peut ni installer Tinder, ni sextoter, ni envoyer des photos hot ?
Alors ? Faudrait savoir.
Un an sans sexe
Désemparée, j’ai cherché une explication rationnelle au fait qu’un quart de mes pairs puissent délaisser le sexe au profit de la 4G.
Voici mes hypothèses :
- Ils n’ont encore jamais goûté à ce doux nectar et/ou sont asexuels
- Leur vie sexuelle a été décevante jusqu’alors
- Ils ont des téléphones vraiment classes qui font aussi sèche-cheveux et transplaneur
- Ils estiment qu’il vaut mieux avoir YouPorn à portée de main et pas baiser que rater une notif
- Ils sont pragmatiques et considèrent qu’en cas d’accident mieux vaut pouvoir appeler le 18 que toucher des chattes
- Ils comptent se branler sur le mode vibreur
- Ils sont dépourvus de sens de l’orientation et ne pourraient de toute façon pas se rendre chez leur plan Q sans Google Maps
- Ils vont regretter leur choix au premier nude reçu
Personnellement, j’ai déjà essayé de m’abstenir de sexe pendant quelques temps. Mais ensuite j’ai rappelé mon ex…
Et toi, tu préfères envoyer des pigeons voyageurs toute l’année ou mettre ta culotte sur pause ?
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