Live now
Live now
Masquer
jeunes-femmes-violence-conjugale
Société

Les jeunes femmes victimes de violences échappent à l’aide des associations

Un rapport du Haut Conseil à l’Égalité revient sur les violences faites aux femmes, en particulier aux jeunes, et révèle qu’elles ne sont pas bien encadrées par les associations…

Le Haut Conseil à l’Égalité a rendu public un rapport qui fait le bilan de la prévention et de la lutte contre les violences faites aux femmes, via le plan interministériel de 2014 à 2016. Dans ce document, un focus est fait sur les jeunes filles et sur les jeunes femmes victimes de violences (page 13).

Or, le rapport estime que celles-ci représentent « une catégorie hors-radar » alors même qu’elles sont surreprésentées dans certaines violences. Ainsi, les adolescentes (12 à 15 ans) sont :

« Deux fois plus souvent victimes de violences à caractère sexuel que les garçons et 1,5 à 2 fois plus touchées par le cybersexisme. Ces violences s’autorenforcent du fait de l’imbrication du « en ligne » et du « hors ligne » et de la viralité des insultes, de la diffusion de photos et de rumeurs sexistes. »

big-precis-harcelement-en-ligne-sexisme

Mais ce n’est pas tout, puisque les jeunes femmes (18 à 25 ans) sont également peu présentes dans les dispositifs d’aide spécialisés dans les violences, par exemple les violences conjugales.

Alors qu’une enquête de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales pointait en mars 2016 que pour les femmes ayant entre 18 et 24 ans, ou celles dont le conjoint a moins de 25 ans, les taux de violences par le conjoint cohabitant s’élèvent à plus de 30 pour 1000.

C’est ce constat alarmant qui nous avait poussées à écrire un article réponse à cette question : mon mec vient de me frapper pour la première fois, que faire ? — ou comment reconnaître et réagir dès la première violence conjugale, une situation qui n’est pas l’apanage des couples mariés, âgés, ou autres clichés associés à l’image stéréotypée du mari violent.

À lire aussi : Pourquoi les femmes victimes de violences conjugales ne portent-elles pas plainte ?

Les jeunes femmes victimes de violences sont « hors-radar »

Les associations et dispositifs d’aide ou d’accompagnement (par exemple d’État) parlent de personnes « hors-radar » pour désigner des catégories sociales qui échappent à sa communication ou à ses leviers.

Les associations encouragent les victimes à se manifester.

Par exemple, une campagne de publicité pour une association est un moyen de capter l’attention des victimes et potentielles victimes, afin qu’elles puissent faire appel à cette structure le moment venu. Ces organisations ne démarchent donc pas tout le monde indifféremment mais encouragent les victimes à se manifester.

La difficulté pour ces dispositifs d’accompagnement est donc de savoir comment s’adresser aux personnes touchées, en fonction de leur âge, de leur milieu social, de leur cursus scolaire…

À lire aussi : Les violences faites aux femmes au cœur d’une campagne intelligente sur YouTube

Il est d’autant plus important de réussir à s’adresser à ces catégories qu’une partie des informations sur les violences faites aux femmes provient directement d’entretiens avec des victimes dans le cadre d’une association ou d’un accompagnement.

Elles permettent donc de mieux cerner les personnes victimes de violences, de mieux les comprendre, mais aussi de mesurer l’ampleur du phénomène.

Des dispositifs d’aide pas assez adaptés aux jeunes femmes

Outre le fait que les jeunes femmes victimes de violences soient « hors-radar » (donc peu ciblées par les associations), elles subissent également « un déficit d’information sur les dispositifs d’accompagnement des victimes », et ne sont donc parfois même pas au courant que de tels médiums existent et ne peuvent donc pas parler des violences qu’elles ont subies.

big-violences-conjugales-temoignage

Les associations manquent de visibilité sur Internet et les réseaux sociaux.

Parmi les raisons citées, il y en a une qui peut te paraître surprenante : la visibilité numérique des dispositifs est faible. Autrement dit, les associations et consorts manquent de présence sur Internet et les réseaux sociaux. Alors même que ces derniers sont une « porte d’entrée significative » pour les jeunes.

À lire aussi : Le numérique transforme la société, les élites ne suivent pas

Enfin, dernier obstacle, et pas des moindres, la définition juridique du « couple » ne permet pas aux jeunes femmes de répondre aux problèmes auxquels elles font face.

Je m’explique, juridiquement la notion de couple n’englobe que les personnes cohabitantes, a minima. C’est-à-dire les situations de concubinage, de PACS ou de mariage.

Sachant que 84% des moins de 25 ans vivent en ce qu’on appelle « une union libre », les jeunes femmes dans cette situation auront plus de difficultés à voir leurs recours à la justice aboutir, que l’on parle d’une sanction ou d’un dispositif de protection.

Il est donc important de communiquer autour des associations existantes, à tous les niveaux.

big- couple-violence-psychologique-physique


Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.

Les Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire sur cet article.

Réagir sur le forum

Plus de contenus Société

Source : Unsplash / Tim Mossholder
Santé

« On m’avait dit qu’il ne me restait que 2 ans à vivre » : contaminée par le VIH en 1984, Pascale est l’heureuse grand-mère d’un petit garçon

2
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-08-28T102135.129
Lifestyle

J’ai arrêté le véganisme à cause de la végéphobie

68
femme-no-vert
Amours

Les lassées de l’hétérosexualité témoignent : « Les relations avec les hommes se ressemblent toutes »

46
3
Culture

« Si mon histoire peut déculpabiliser ne serait-ce qu’une seule femme, j’aurai gagné » dans Archéologie de l’intime, le tabou de l’accouchement raconté en BD

Source : Pexels.com / Pixabay.com
Sport

Jeux paralympiques 2024 : ce tatouage anodin pourrait engendrer la disqualification immédiate des para-athlètes 

1
Jeudi 22 août 2024, le parquet de Paris a requis un procès pour "viols" et "agressions sexuelles" à l'encontre de Gérard Depardieu. Dans cette affaire, la victime présumée est la comédienne Charlotte Arnould, fille d'un ancien ami de l'acteur. Pour rappel, les événements auraient eu lieu six ans plus tôt.
Société

Affaire Gérard Depardieu – Charlotte Arnould : le parquet de Paris a requis un procès pour “viols” et “agressions sexuelles” à l’encontre du comédien

Source : Instagram @Emrata
Féminisme

Emily Ratajkowski victime de slut-shaming en pleine rue : un passant lui somme de « mettre une chemise »

[Site web] Visuel vertical Édito
Bien-être

Chaleur estivale et apéros : comment boire sans dépasser les limites grâce au ‘Half and Half’

3
Le film “Jamais plus”, très attendu par les fans du livre dont il est adapté, est sorti dans les salles mercredi 14 août dernier. Une polémique entache toutefois le succès du long-métrage. Outre le fait que l’auteure Colleen Hoover soit jugée problématique par nombre d’internautes, la réputation de Blake Lively ajoute une ombre au tableau. Décryptage.
Cinéma

“Jamais plus” : c’est quoi toute cette polémique autour de Blake Lively ?

3
Cela fait plusieurs heures que Brigitte Macron est en top tendance sur le réseau social X, anciennement Twitter. L’objet de la polémique ? Une photographie de vacances qui relance une vieille rumeur… Selon certains, la première dame ne serait pas une femme. Il n’en fallait pas moins pour que la toile s’enflamme et que les transphobes s’acharnent.
Actualités France

Brigitte Macron en vacances : accusée d’être un homme en raison d’une photo, elle est la cible de commentaires transphobes

1

La société s'écrit au féminin