Le 20 février 2019
Je suis née à Paris et j’y ai grandi. Au début de la vingtaine, j’ai connu plusieurs années très chaotiques marquées par la toxicomanie et la rue. Ça a été dur de me relever de tout ça et de m’en sortir, mais j’y suis arrivée.
J’ai bossé dans les espaces verts puis en restauration, mais j’avais toujours dans un coin de ma tête l’envie de vivre à la campagne et de tendre vers une certaine autonomie alimentaire en ayant un potager, des animaux, etc.
Alors, il y a quatre ans, on a décidé avec mon compagnon de quitter la région parisienne pour le Sud de la France. Pendant qu’il bossait en tant que ferronnier d’art, j’ai continué à travailler en restauration et on a commencé à chercher des solutions pour se former à l’élevage.
Avoir une petite ferme et un troupeau de chèvres
Notre idée, c’était d’avoir une petite ferme avec un troupeau d’une centaine de chèvres élevées en plein air dans les pâturages. Et ensuite de fabriquer des fromages à partir de leur lait qu’on pourrait vendre en direct à la ferme, sur les marchés ou à des restaurateurs.
En faisant des recherches sur internet et grâce aux conseils de Pôle Emploi, on a trouvé une formation pour adultes dans un lycée agricole du centre de la France. Elle allait nous permettre de préparer un brevet professionnel pour être responsable d’un élevage. Et surtout, bonne nouvelle : elle est intégralement financée par la région et la chambre d’agriculture !
La formation est principalement théorique, mais il y a des stages qui permettent d’apprendre sur le terrain et de valider que cette vie-là est faite pour nous. Et heureusement, c’est le cas pour moi ! Bien sûr, c’est assez physique comme métier avec des amplitudes horaires larges, mais pas plus qu’en restauration où tu bosses dur, à des horaires pourris et pour une paie de misère, finalement.
Au moins, en tant qu’agricultrice, je passe mes journées dehors et je travaille comme je veux, à mon rythme, sans personne pour me dire ce que je dois faire. En plus, j’aime vraiment bien l’interaction avec les chèvres (très cools), et la fabrication du fromage !
Justine devant l’enclos des chèvres du lycée agricole
S’associer pour lancer notre élevage
À la fin de l’année, on sera diplômés tous les deux avec mon compagnon et on a prévu d’aller bosser un peu dans d’autres exploitations. Ensuite, on se dit qu’on va peut-être s’associer avec deux autres copines pour acheter des terres et se lancer ensemble.
On a calculé qu’on avait besoin d’une quinzaine d’hectares et on a vu que c’était possible de trouver ça pour 100 000 € environ, avec une bergerie et une fromagerie. La formation qu’on suit nous prépare aussi à monter un dossier pour la banque pour prouver notre future rentabilité.
On devrait également pouvoir bénéficier d’une aide financière pour s’installer et acheter des terres vu qu’on a moins de 40 ans. Le fait de se lancer à plusieurs, ça devrait nous permettre de libérer du temps pour pouvoir prendre des vacances par exemple, et aussi de ne pas être seules face aux difficultés.
Adopter un mode de vie minimaliste
On sait déjà qu’on ne veut pas du tout faire de l’agriculture intensive qui nécessite de gros investissements de base pour se lancer. On n’est pas dans une logique productiviste et on ira doucement au début, mais comme on n’aura pas de gros emprunts à rembourser, notre besoin de rentabilité sera plus bas.
Surtout qu’en parallèle, on prévoit de vivre une vie très simple, sans avoir de gros besoins. Habiter dans une yourte, avec un potager pour les légumes, en fabriquant ses propres produits d’hygiène, etc. Depuis qu’on s’est lancés dans cette aventure, un petit garçon s’est ajouté à notre famille, et ça nous motive encore plus à tout faire pour l’élever à la ferme dans le respect de la nature.
Vous rêvez de tout plaquer pour devenir agricultrice ? Vous vivez à la campagne avec un mode de vie minimaliste ? Viens en parler dans les commentaires !
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Crédit Photo : Arno Vermote / Unsplash
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