« Aujourd’hui, la majorité féministe du Congrès a fait le premier pas vers l’abrogation définitive de la nouvelle loi sur l’avortement qui reconnaît de nouveaux droits sexuels et reproductifs, comme la santé menstruelle, et qui garantit l’interruption volontaire de grossesse pour TOUTES les femmes », a twitté Irene Montero, la ministre espagnole de l’Égalité, jeudi 15 décembre. Avec une faible majorité (190 voix pour, 154 contre et 5 abstentions), le Parlement espagnol a en effet adopté une nouvelle loi qui fait figure de pionnière pour les droits des femmes en Europe. Le projet de loi avait été présenté en mai par la coalition de gauche, actuellement au pouvoir en Espagne.
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Le droit à l’avortement pour toutes les femmes
C’est une loi extrêmement complète qui vient d’être votée. L’une de ses mesures phares est l’ouverture du droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) pour les mineures de 16 et 17 ans sans autorisation parentale ou d’un tuteur. L’obligation d’un accord parental avait été mise en place en 2015 par le Parti conservateur précédemment au pouvoir. La deuxième mesure concernant l’avortement est également majeure, puisqu’elle supprime le délai de réflexion 3 jours qui était obligatoire avant une IVG. Rappelons que depuis 2010, les Espagnoles ont le droit d’avorter jusqu’à 14 semaines de grossesse, et jusqu’à 22 semaines en cas de malformation du fœtus.
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Un congé menstruel rémunéré
Beaucoup en parlent, eux l’ont fait. En cas de règles douloureuses, les Espagnoles qui le souhaitent pourront bénéficier d’un congé menstruel financé par l’État. « Les règles ne seront plus taboues (..) C’en est fini d’aller au travail avec des douleurs ou en se gavant de comprimés » et « de cacher notre douleur », avait déclaré Irene Montero en mai, lors de la présentation du projet de loi. La ministre de l’Égalité avait également précisé que ce congé devrait être signé par le médecin traitant, et « n’aurait pas de durée limite ». Et puisqu’en Espagne les règles ne sont plus taboues, la nouvelle loi prévoit aussi la mise à disposition de produits d’hygiène menstruelle gratuits dans tous les établissements publics, notamment les écoles, les prisons ou encore les centres de santé.
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Un autre congé payé fait également partie des mesures de la nouvelle loi. Il concerne cette fois les femmes enceintes et pourra leur être attribué à partir de la 39e semaine de grossesse. Enfin, le Parlement a réaffirmé l’interdiction de la gestation pour autrui (GPA), et considère ce recours comme une violence à l’égard des femmes. D’autres pays d’Europe l’ont pourtant autorisée, comme le Danemark, les Pays-Bas, la Grèce, mais aussi le Canada, certains États américains ou encore l’Inde.
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Et en France ?
Au pays du camembert aussi, la GPA est interdite. Le délai de réflexion prévu pour l’IVG, qui était de 7 jours, a été aboli en 2010, et les femmes enceintes bénéficient d’un congé maternité rémunéré d’une durée de 16 semaines, calculé en fonction du salaire précédant le congé. Depuis mars 2022, le délai d’accès à l’avortement, qui était de 12 semaines, a été repoussé à 14 semaines. Les mineures qui souhaitent avorter n’ont pas besoin d’un accord parental, mais doivent être accompagnées de la personne majeure de leur choix. Quant à la lutte contre la précarité menstruelle, il y a du chemin à faire. Depuis septembre 2021, tous les campus universitaires doivent être dotés de distributeurs de protection hygiéniques gratuits, mais c’est tout.
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Les Commentaires
Moi Team lycée early 2000s (oui, je suis vieille ) c'était clairement tabou / la honte / sujet de ricanements de tout individu pourvu de trois poils sur le menton.
(comme je suis contente de ne plus être au lycée !)