Le don de moelle osseuse nous concerne tous : agissons !

Du 14 au 20 mars, c’est la onzième semaine de mobilisation pour le don de moelle osseuse. Parce qu’il aurait pu sauver sa soeur, Pookie a voulu vous en parler.

Mise à jour du 17 septembre 2016 — Le 17 septembre, c’est la journée mondiale du don de moelle osseuse ! Retrouvez les informations et rendez-vous sur cette page.

Article initialement publié le 14 mars 2016 — Du 14 au 20 mars, c’est la onzième semaine de mobilisation pour te convaincre que le don de moelle osseuse, c’est bien. Tu vas me dire : encore une reloue qui vient nous prêcher la bonne parole avec du « tu vas sauver des vies », « tu fais une bonne action », bla bla bla…

Il y a encore quelques temps je ne savais pas ce qu’était le don de moelle osseuse, et puis clairement je m’en moquais complètement, il faut dire ce qui est. Le don de moelle osseuse ? C’est pas la grosse piqûre dans le dos qui fait ultra-mal et que t’as vue dans un épisode de Grey’s Anatomy ? Ah c’était pour la moelle épinière ça, vraiment ? Bon, peu importe, moi de toute façon si ça parle piquouse et hôpital pour aller sauver je ne sais qui, je vois pas bien ce que ça a à voir avec moi !

Pourquoi s’imposer un passage dans un centre de soins, alors que t’es en bonne santé et que tu pourrais en profiter pour finir le dernier Uncharted ?

Des maladies qui touchent tout le monde…

Je me souviens bien qu’on m’avait parlé de toutes ces maladies — cancers du sein, de la prostate, leucémie, lymphome et j’en passe… Mais tout ça, pour moi ça arrivait que dans Vis ma vie, ou le JT de TF1. Tout ça, ça arrivait que chez les autres. Non chez moi, il n’y avait jamais eu de problème de santé, mon dernier passage à l’hosto c’était pour les dents de sagesse, alors c’est dire !

Et puis un jour le « fameux » cancer décide de te rendre une petite visite, et c’est à ta porte qu’il frappe. Toc toc… Non, non pas chez la voisine de ton quartier super hype de Paname, ou chez la boulangère de ton petit village. Écoute ! Toc toc… Tu l’entends ? Toc, toc… Et encore t’as de la chance, il vient te prévenir qu’il est là.

Mais c’est trop tard, il s’est déjà installé. Pourtant tu ne lui avais pas ouvert ! Ses bagages sont déjà en bordel dans l’entrée. Et si tu as moins de chance, c’est dans toute ta baraque qu’il s’est déjà posé.

Celui de ma sœur, il a été sympa. Il s’est annoncé par de bonnes quintes de toux, une radio et un petit « Tiens, je vois un truc que je devrais pas voir… ». À ce moment-là, c’était trop tard. On pouvait pas lui dire casse-toi, tu prends tes cliques et tes claques et tu dégages. Alors on s’est dit que c’était pas pour longtemps et on a tenté la cohabitation, tout en concoctant des plans machiavéliques pour essayer de le virer en douce.

On a essayé tous les plans d’action : petite chimio, rayons, médicaments, pour qu’au moins s’il ne dégageait pas, qu’il reste cloîtré dans sa chambre !

C’est là qu’on a dégainé notre arme-clé, la bonne pote Irma pour qu’elle nous donne une astuce : elle nous a dit que comme il s’était pas encore trop incrusté, un petit coup de cellules souches de moelle osseuse dans sa gueule, ça pourrait l’assommer. Malheureusement, on a eu beau en chercher, on en a pas trouvé. Son frère et sa sœur, qui avaient le plus de chances de lui en procurer, n’étaient pas compatibles, et ses quatre alter egos dans le monde ne se sont pas manifestés.

…et que tu peux guérir en faisant un don de moelle osseuse !

Elle a arrêté de se battre à coups de médicaments, et elle lui a ouvert la porte. Petit à petit, il finit par devenir son pote. Elle s’est habituée à vivre avec lui. Lui, qui deviendrait son amant. Tu sais ? Celui qui te jure fidélité jusqu’à ce que mort vous sépare.

C’est ce connard de squatteur qui m’a pris ma sœur. Pendant trois ans, elle a essayé de lui claquer les portes au nez. Parfois ça prenait et on pensait qu’il était en train de faire ses valises pour partir. Et puis finalement c’est elle qui les a faites, et c’est avec lui qu’elle est partie.

Cela semble presque incroyable, mais pourtant un simple don au début de sa maladie aurait pu lui épargner trois années de combat, ainsi qu’à nous. Un simple don aurait pu la sauver.

Alors n’attends pas de perdre un•e proche pour t’inscrire sur la listes de donneurs de moelle osseuse. N’attends pas de tomber malade, pour inciter tes ami•es à t’aider dans ton combat en s’inscrivant en devenant donneur. Parce que tu sais quoi ? C’est maintenant qu’on a besoin de toi !

Si l’idée de sauver une vie, de prolonger encore de nombreuses années la vie d’une mère de famille, d’un enfant ou d’un jeune actif, tu t’en moques (et c’est ton droit finalement), dis-toi que tu le fais parce que cette personne sur son lit d’hôpital, à attendre qu’on lui trouve un donneur, ça pourra être toi, ou ton frère, ta sœur, ta mère, ton père, bref, quelqu’un à qui tu tiens.

Un processus simple

Je ne vais pas te faire un cours sur le don de moelle osseuse, mais sache que ça ne prendra au grand max que deux journées dans ta vie et que ça en rajoutera bien d’autres à un•e malade. Sache aussi que tu as deux manières de procéder.

Option numéro un, parfaite si tu es une mauviette comme moi et que tu as peur des aiguilles : tu as une petite anesthésie générale, on te prélève des cellules souches dans le bas du dos et hop on en parle plus. Au pire tu te réveilles avec la sensation qu’on t’a foutu un sale coup de pied au cul.

Maintenant, si t’es un•e badass, on peut te faire des petites injections en amont de ta journée à l’hôpital pour faire circuler ces bonnes petites cellules dans ton sang et hop on finit par une piqûre dans chaque bras et quatre heures d’immobilisation pour les recueillir.

Pour cela, il te suffit de remplir un formulaire d’inscription ; le centre d’accueil le plus proche de chez toi te contactera ensuite pour que tu fasses un entretien médical et une prise de sang. C’est avec ça que les caractéristiques de ta moelle osseuse seront déterminées, et qu’on te contactera pour que tu fasses un don si tu es compatible avec un•e malade.