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Comment je suis devenue rédactrice mode chez madmoiZelle

Caroline savait depuis à peu près toujours qu’elle voulait travailler dans la mode. Son objectif en vue, elle a donc enchainé les étapes sans perdre de temps, car elle a zero time pour le bullshit.

L’équipe de madmoiZelle te raconte ce qui l’a menée à bosser dans le magazine ! De quoi t’inspirer pour ton propre parcours scolaire !

Il était une fois, dans une contrée fort fort lointaine d’Ardèche, une jeune fille nommée Carotte. Elle vivait dans la plus haute chambre du plus haut étage de sa maison familiale, derrière le petit hublot.

Elle rêvait de quitter cette campagne ennuyeuse. Elle se rendra compte des années plus tard que putain c’était quand même pas mal un peu de calme et d’air pur !

En attendant, voici comment se déroule l’histoire, mon histoire.

La mode, une voie rêvée

Après avoir obtenu mon bac ES avec succès (mention assez bien ouais ouais ya KOI) je me suis dirigée vers des études de mode.

Dit comme ça, on dirait que tout s’est fait sans accroc, mais c’est faux, ce fut un combat intra-familiale d’envergure.

Pour en savoir plus sur comment j’ai fait pour convaincre le patriarche, je t’explique tout dans cet article !

J’ai obtenu mon Bac le jour de mes 18 piges. Et d’ailleurs, je me rends compte que c’est amusant car j’ai aussi obtenu mon BTS le jour de mon anniversaire, 4 ans après.

Après le Bac, j’ai donc fait une MANAA (mise à niveau en art appliqués), pour entrer l’année suivante en BTS Design de Mode à l’école de Condé Lyon.

C’est une école d’arts appliqués, pas juste une école de mode.

Elle comporte donc plusieurs cursus : BTS Design Graphique, Design Produit, Design de Mode, Design d’Espace… Puis les masters qui vont avec chaque filière.

Je savais que je voulais faire des études de mode depuis à peu près toute la vie, et j’avais en tête d’intégrer une école exclusivement de mÔde, n’est-ce pas.

Sauf que : c’était trop cher. Et celles qui sont gratuites demandent un dossier solide, qui n’a pas forcément de rapport avec tes facultés artistiques, mais plutôt avec ton dossier scolaire.

J’ai donc choisi Condé Lyon. Il existe plusieurs écoles Condé en France, mais celle-ci était la plus proche et donc la moins chère et la plus pratique en termes de transports. De plus, j’avais déjà une sœur, là-bas.

J’ai passé un entretien et j’ai été prise.

Je pensais que ce serait galère d’être acceptée, et je stressais énormément, mais les années à Condé m’ont appris comment fonctionnait le système de l’école : tout le monde est accepté en MANAA, sauf si dossier scolaire vraiment médiocre.

La sélection se fait à la fin de la MANAA, et elle se durcit au fil des années. Ce qui me semble être un fonctionnement honnête, car tu es là pour apprendre. La condition d’entrée était la motivation et l’envie de progresser.

Ce qui ne m’a pas plu dans mes études de mode

Je commence tout de suite avec les moins, afin de finir sur une note positive par la suite.

Tout ne m’a pas plus dans cette expérience. D’abord, le matériel n’est pas incroyable et pourtant le prix d’entrée, lui, l’est. Et quand tu fais des études manuelles, c’est embêtant.

Au niveau de la pédagogie, ça ne passait vraiment pas pour moi. Je ne peux pas parler pour les autres filières, mais en mode, les profs nous encourageaient très peu, et je ne parle pas que de moi.

Avec ma classe, on a fait un 100% de réussite au BTS. Nos résultats étaient bons, les profs disaient être ravi·es, il y avait une super ambiance, tout le monde s’entendait bien et se serrait les coudes.

Et pourtant, je ne crois pas qu’il y ait beaucoup de personnes dans cette classe à qui les profs manquent, et qui n’avaient pas hâte de quitter les lieux…

Ça n’a rien de personnel avec les profs en eux-mêmes, c’était plutôt en lien avec leurs méthodes d’enseignement.

J’avais l’impression que leur but était de mettre tout le monde dans le même moule, plutôt que d’encourager la singularité de chacun·e.

Nos projets étaient jugés sans pitié. Et en art, une critique est forcément prise personnellement, puisqu’une création est une part de toi-même, ne se dissocie pas.

Pour avoir discuté avec des élèves étudiant dans d’autres écoles, je sais que ce fonctionnement n’est pas propre à toutes les écoles. C’est très différent dans de nombreux autres établissements.

Je pense qu’il y a une grosse différence entre exigence et dépréciation.

Mais voilà, leurs taux de réussite sont élevés dans cette école, alors ils se disent sûrement que leur méthode paye et continuent par conséquent à la perpétuer.

Ce qui m’a plu dans mes études de mode

Évidemment, au-delà du comportement de certains profs, des choses m’ont plu, puisqu’étant férue de mode j’ai pu passer au-dessus de ce qui ne me convenait pas au profit de ce qui était à prendre.

J’étais bien sur ravie d’apprendre plein de choses sur différents créateurs et en découvrir de nouveaux.

J’adorais réfléchir au lien entre la mode et la société, chose qu’on faisait en philo en première année, et que je faisais moi-même dans mes sujets. Cependant, ce n’était pas toujours encouragé.

Disons que parfois, je réfléchissais tellement au lien avec la société que le lien créatif était difficile à faire, et mes profs n’arrivaient pas à m’aider à partir dans la bonne direction.

Tu vois, je n’étais pas très fan des cours de philo au lycée, que je trouvais relativement ennuyeux et inintéressants. D’ailleurs, je ne sais même plus de quoi on a parlé, c’est dire que ça ne m’a pas marquée.

En BTS, en tous cas, j’ai adoré mes cours de français en deuxième année. Selon moi, c’était bien plus des cours de philo et de sociologie que des cours de français typiques.

Il n’y avait pas de rapport direct avec la mode puisqu’ils étaient communs à tous les BTS, mais j’avais une prof qui savait de quoi elle parlait et qui nous proposait des cours très structurés.

Les cours d’Histoire de la mode était eux aussi passionnants. J’ai un attrait prononcé pour les costumes de cinéma, qui ont souvent un lien avec les différentes époques antérieures, alors j’étais dans mon élément.

Mais encore une fois, c’est la prof qui les rendait passionnants. Sans vouloir offenser la remplaçante que j’ai eue en deuxième année.

Néanmoins, lorsque la première prof nous a abandonnés à notre triste sort afin d’enfanter, j’ai vraiment réalisé qu’une matière pouvait passer de ta préférée à celle que tu aimes le moins en fonction du ou de la prof.

C’était le jour et la nuit. Je suis passée de yeux et oreilles aux aguets à ennui profond.

Heureusement, les cours de première année ont suffi a me garantir assez de connaissances pour gérer les examens.

Un attrait pour la rédaction qui se précise

Bon, maintenant que je te raconte ça, c’est assez logique de me retrouver dans la rédaction aujourd’hui.

Car c’est clairement là où j’avais les meilleures notes. Je me sentais assez incomprise en création. Et portant, j’étais et suis toujours persuadée que mes sujets étaient pertinents.

Encore une fois, tout dépend vraiment des profs. Certains élèves proposaient parfois des projets très simplistes, en toute connaissance de cause.

Mais avec le bon coup de crayon, ils arrivaient à ravir les profs. On ne peut pas dire que ce soit spécialement mon cas.

Et comme tu t’en doutes, en création, c’est par les visuels que tout passe. On m’a dit tant de fois :

« Très bon discours, mais la création ne correspond pas. »

J’avais des idées, que je galérais a véhiculer. STORY OF MY LIFE

.

En tout cas, ça m’a surtout appris que dans la vie il faut savoir déléguer. Certains sont doués dans la création à tous les niveaux, c’est LEUR talent numéro 1.

D’autres ont des intérêts et des petits talents par-ci par-là et il n’y a pas forcément une seule chose qui se démarque. Je pense que c’est mon cas.

Des rencontres sympathiques en arts appliqués

Mes études m’ont permis de rencontrer des gens ouverts d’esprit. Forcément, dans les filières artistiques, les gens le sont un minimum.

Si au début ça me paraissait être la fin du monde de retaper ma première année, j’en suis aujourd’hui hyper reconnaissante car sans ça, je ne serais jamais tombée dans une classe qui était clairement la plus bienveillante que j’ai eue.

Ces rencontres ont contribué à ouvrir mon esprit, et à détruire certains préjugés que j’avais moi-même sur les fringues.

Elles m’ont appris à voir la beauté un peu plus partout, à donner plus de valeur aux détails insignifiants.

Ce que mes études m’ont appris

Le fameux comportement des profs m’a appris que quand tu veux vraiment quelque chose, peu importe combien on te teste, tu vas aller jusqu’au bout.

Ça m’a aussi appris à être hypocrite pour le plus grand bien (#Grindelwald). En première et deuxième année à Condé, je ne m’entendais pas avec certains profs car je ne cachais pas mes réactions face à leur comportement.

J’ai été qualifiée de froide (ça aide pas d’être introvertie) et les profs ne me comprenaient pas.

Quand j’ai redoublé, je me suis donc forcée à sourire, à aller les voir, à faire ce qu’ils me demandaient (un minimum), et ça s’est tout de suite beaucoup mieux passé.

Même si tu n’apprécies pas quelqu’un et ses méthodes, s’il est au-dessus de toi hiérarchiquement, il a du pouvoir, et parfois, il faut aller dans son sens pour avoir ce que tu veux.

En fait, tous les élèves le faisaient autour de moi. Je les trouvais tous faux culs, je me disais que jamais je ne ferais ça.

Puis j’ai compris que parfois c’était nécessaire.

Bon, arrivée à un certain moment, je t’avoue que je n’ai plus tenu, et j’ai recommencé à réagir à ma façon à leurs remarques.

Mais j’avais aussi compris ce que je valais et je n’avais plus besoin d’eux, donc ça s’est très bien passé pour moi aux examens.

Le lancement de ma chaîne YouTube

Au cours de mes études, j’ai enfin décidé de lancer ma chaîne YouTube. Étrange timing, me diras-tu. Mais prépare-toi à écouter mon inner Buddha :

Le temps est une histoire de priorité.

J’ai donc réussi à produire une vidéo par mois au cours de ma deuxième année de BTS.

C’est marrant d’avoir mis autant de temps à me lancer alors que j’en avais envie depuis si longtemps.

J’avais l’impression qu’à la minute où je mettrais une première vidéo en ligne, tout allait changer.

Sauf que ça ne se passe pas comme ça, évidemment. Il se trouve que publier sa première vidéo n’est que le premier pas.

Avant de faire quelque chose d’une certaine envergure ou qui te tient à cœur et que tu n’oses pas faire, tu peux avoir l’impression que c’est le fait de se lancer qui est fou.

Puis une fois que c’est fait, tu te rends compte que se lancer n’était en fait pas si compliqué.

C’est continuer et faire ta route qui l’est !

Au moins, une fois que c’est fait et que ton entourage a émis sa surprise ou ses encouragements, tu es débarrassée de ça et tu peux te concentrer sur ton petit chemin.

Je te raconte ça car j’ai toujours aimé faire rire les gens, imiter des personnalités, bref, jouer la comédie finalement ! Et il se trouve que YouTube rendait ça accessible, et que je n’avais besoin de personne !

Ce qui est super chez madmoiZelle, c’est que c’est un magazine qui propose aussi à ses rédactrices de faire de la vidéo. C’est d’ailleurs pour ça que je n’ai pas manqué de joindre ma chaîne à ma candidature.

Mon arrivée chez madmoiZelle

Il y a donc eu cette période étrange de quelques semaines où j’avais terminé mes études et attendais donc mes résultats dans l’angoisse, tout en commençant déjà à chercher du travail.

Je postulais autant dans la création que dans la rédaction.

Travailler en tant que rédactrice mode m’avait toujours attirée, et pour tout t’avouer, 30 ans sinon rien n’y est pas pour rien.

Ou alors, j’ai aimé 30 ans sinon rien justement parce que ce genre de boulot me plaisait ? L’œuf, la poule, tout ça.

madmoiZelle faisait partie des magazines qui m’intéressaient. J’étais allée voir dans les recrutements si quelque chose me concernait, mais il n’y avait rien à ce moment-là.

Quand je dis que madmoiZelle m’intéressait, j’entends par là que je suivais le magazine depuis un bout de temps. (Surtout la chaîne YouTube, OUAIS, j’avoue.)

Et puis ça me paraissait assez hors d’atteinte, donc je ne suis pas retournée voir s’il y avait de nouveaux recrutements dans les jours qui suivirent.

Heureusement, je possède une sœur qui lit aussi madmoiZelle et qui s’est révélée bien pratique.

Le jour où j’ai eu mon diplôme, l’annonce de stage de rédactrice mode a été postée sur madmoiZelle.

Seulement, je ne l’ai pas vue.

C’est ma sœur qui m’a notifiée de cette annonce le lendemain, puisqu’elle l’avait repérée en se promenant innocemment sur le magazine.

J’ai fais pause dans ma vie et ni une ni deux, j’ai commencé à rédiger ma candidature. C’était le soir, alors j’ai attendu le lendemain matin pour l’envoyer, histoire de faire genre que j’étais une personne qui se lève tôt.

Le lendemain, j’ai donc envoyé le message à 9h, puis je suis partie faire mon jogging du matin dans ma petite contrée tranquille, laissant derrière moi mon téléphone.

C’est donc en rentrant de cette escapade que j’ai vu un appel manqué ainsi qu’un message. J’ai compris que c’était ça, sans y croire.

C’était Clémence Bodoc en personne qui me bigophonnait afin de me proposer un entretien. La suite, tu la connais !

Et voilà, tu sais tout sur mon parcours jusqu’ici.

Te reconnais-tu dans certains aspects de cette expérience ? Est-ce que tu as fait ou fais actuellement des études de mode ?

À lire aussi : D’une fac d’espagnol à madmoiZelle, découvre mon parcours


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Les Commentaires

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Avatar de Morpheme
11 mai 2019 à 13h05
Morpheme
Pendant un instant j'ai cru qu'on avait Chantal de Samantha Oups comme rédac mode

(Heureusement que non, salut Caro! :happy
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Voir les 4 commentaires

La société s'écrit au féminin