Live now
Live now
Masquer
parcours-etudes-queen-camille

Comment je suis devenue rédac sexo chez madmoiZelle ?

Quand elle était petite, Queen Camille ne voulait pas forcément devenir journaliste. Ni forcément parler de cul sur Internet. Maintenant qu’elle est grande, elle te raconte le parcours qui l’a menée jusque chez madmoiZelle.

L’équipe de madmoiZelle te raconte ce qui l’a menée à bosser dans le magazine ! De quoi t’inspirer pour ton propre parcours scolaire !

Publié le 15 mars 2019

Quand j’étais petite, je voulais devenir comédienne. Mais on m’a dit de choisir d’abord un vrai métier. 

Comment j’ai trouvé ma voie ?

Vers l’âge de 10 ans, j’avais compris qu’avoir un vrai métier était plutôt super chiant, que ça allait prendre environ tout mon temps durant les trois quarts de mon existence et qu’il valait donc mieux que j’en choisisse un sympa.

En me basant sur mes capacités en rédaction, mon envie de bouger tout le temps et Tintin, j’ai décrété que journaliste était la meilleure occupation possible car :

  • Ça a l’air d’être un métier classe et respecté
  • On est pas enfermé·e toute la journée
  • On rencontre des gens pour discuter avec eux
  • On raconte leur histoire
  • On donne au peuple des informations primordiales pour l’exercice de la démocratie. Oui, j’étais très deep à 10 ans.

J’ai eu conscience assez tôt que je gagnerais pas un rond. Mais je trouvais ça encore plus beau de faire un travail par passion. C’est juste dommage pour mon découvert que l’ophtalmologie m’ait pas passionnée…

Mes premiers stages en journalisme

J’ai donc concrétisé cette envie dès mon stage d’observation de 3ème, en passant une semaine à la rédaction du Dauphiné Libéré de Valence, d’où je suis originaire.

Je suivais un photographe hilarant et l’expérience m’a enchantée.

Surtout, j’ai été séduite par cette ambiance particulière que j’ai retrouvée dans toutes les rédactions depuis : un mélange de décontraction et de rigueur, de débats et de galéjades qui me convenait parfaitement.

J’étais en seconde lors de mon deuxième stage. Cette fois, j’intégrais la rédaction du France Bleu local et on me confiait de vraies missions !

Mon premier reportage a eu pour sujet  la mort d’une biche du parc municipal, étouffée par un sac plastique (une catastrophe écologique mondiale, figurez-vous que le plastique étouffe aussi des oryx dans le désert. Bref.)

J’ai appris à enregistrer des interviews, à les monter, à enregistrer ma voix… J’ai adoré la radio.

L’année suivante, je m’orientais en ES, car mon père avait encore un espoir que je dérive vers la communication ou le marketing, et que j’aimais l’éco.

Je ne l’ai pas encore précisé mais j’étais bonne élève. J’ai eu mon bac ES mention Très Bien, et si je ne le signale pas ici, ça ne me sert juste à rien donc merci de me laisser me vanter.

Quelles études pour devenir journaliste ?

À l’époque où j’ai passé mon bac (en 2007), très peu de formations reconnues s’offraient à moi pour entamer directement des études de journalisme.

J’ai tentée le concours de l’IUT de Tours sans succès.

J’ai alors tout misé sur les IEP de province (Sciences Po). Le plan était clair : j’y passerai les trois premières années de licence généraliste, dont je ressortirai inondée du prestige de cette grande école, puis j’y ferais un master Journalisme.

Encore fallait-il intégrer la fameuse grande école. J’ai fait une classe de prépa au concours de Sciences Po et c’était un calvaire.

L’année de ma terminale, je devais y aller pendant les vacances scolaires de Février et Pâques, et juste après avoir passé mon bac, pendant que mes potes se la coulaient douce.

J’étais avec des tronches absolues qui avaient le teint pâle à force de pas faire de pause-dèj pour réviser leurs fiches.

J’ai tenu bon, passé le concours et atterrie… loin sur la liste d’attente. Pensant que c’était foutu, je me suis inscrite dans une fac lyonnaise, en double licence Droit/Sciences Politiques, espérant me rediriger vers le journalisme ultérieurement.

Mais une semaine avant la rentrée, j’ai reçu un coup de fil : Sciences Po me repêchait de la liste d’attente.

J’ai pleuré de joie, et j’ai déménagé de Lyon à Grenoble en 3 jours.

Un master Journalisme et des stages, beaucoup de stages

Youpi, mon plan initial se déroulait donc finalement comme prévu.

Pendant ma première année, je suis devenue correspondante locale pour le Dauphiné Libéré, l’équivalent d’une« pigiste officielle ».

À la fin de la troisième année de Sciences Po, je postulais au master Journalisme, armée de deux autres stages.

J’ai passé deux années de master fantastiques, avec des gens géniaux, à enfin faire ce pour quoi j’allais à l’école depuis tant d’années !

Je ne me suis pas spécialisée dans un média en particulier (car sur le web on peut tout faire !) et j’ai passé toutes mes vacances d’été en stage.

J’ai goûté à la radio chez RFI, à la télé chez France 3, à la presse et au web dans des magazines francophones au Liban et au Cambodge.

En parallèle de mes études, je réalisais des vidéos dans des soirées grenobloises en freelance pour un site local.

Ces expériences m’ont permis de me frotter à la réalité du métier, de confirmer que c’était ce que je voulais faire et de vraiment développer mes compétences sur le terrain. J’y ai appris énormément grâce à la confiance et à l’expérience de mes maîtres·ses de stages.

Mon diplôme en poche, je cumulais près d’un an et demi de piges et de stages dans mon domaine.

Lâchée dans la nature, il me fallait désormais trouver un emploi. Je rentrais vivre chez ma mère, prenais un taf de femme de chambre à mi-temps et entamais des recherches sur le web.

Trouver un emploi de journaliste

Un peu désespérée et pressée d’entrer « dans la vie active », je répondais à toutes sortes d’annonces pour des boulots hyper chiants tels que rédactrice de descriptions pour une boutique de déco en ligne, animatrice d’une Web TV pour une compagnie d’assurance ou encore journaliste high-tech, alors que j’étais la seule personne de 2012 à posséder un Nokia 3310.

Je venais passer les entretiens à Paris sans conviction, j’étais recalée et je rentrais dans mon Ardèche natale, commençant à piger que ce ne serait pas sur Internet que je trouverai du boulot.

Je décidais de m’installer à Paris et de trouver un job alimentaire en attendant un poste dans mes cordes qui n’exigerait pas 5 ans d’expériencesJe sors des études, si vous m’embauchez jamais, je pourrais jamais avoir de l’expérience !!! J’ai fait un an de stage bordel, ça compte ça ??? »)

J’ai travaillé quelques mois dans une crèche, en envisageant une carrière de freelance

sans vraiment trouver la flamme en moi pour me lancer… Je pigeais parfois pour Fisheye, un magazine lifestyle sur la photographie.

Premier job, première démission

Un jour, ma chaîne de télé musicale PRÉFÉRÉE au monde posta une annonce de stage sur Facebook. Ils recherchaient une journaliste qui puisse écrire, tourner et monter des vidéos.

Je me suis rendue à l’entretien pour leur expliquer que cette description correspondait beaucoup plus à un travail qualifié à plein temps qu’à un stage payé au lance-pierre et ils m’embauchèrent en CDI, une espèce de contrat que tout mon entourage pensait éteinte.

J’écrivais pour le site web, je gérais les réseaux sociaux, je réalisais et montais des interviews d’artistes, des reportages sur des évènements culturels et on me confiait même la rédaction en chef du magazine papier.

Il faut dire que toute l’équipe précédente avait déserté l’entreprise quelques mois plus tôt et nous n’étions que 2 employées avec des stagiaires, ce n’était donc pas le taf qui manquait.

Au bout de huit mois de cette expérience aussi stressante que géniale, la boîte a arrêté de me payer… J’ai dû démissionner de mon premier CDI et me bagarrer aux Prud’hommes pour récupérer mes deux mois de salaires dûs.

Excellent, le monde du travail !

Deuxième job, deuxième démission !

Par chance, j’ai très vite été embauchée par Fisheye, le magazine de photo pour lequel je pigeais.

Je m’occupais de rédiger des articles pour le site web, de réaliser quelques vidéos et de gérer les réseaux sociaux. L’équipe était très sympa, parler de photo toute la journée m’enchantais mais…

La routine finit par me peser. Marre de Paris, de toute cette misère, de mon cagibi au 6ème étage sur un boulevard bruyant, marre de rester dans un bureau, toute la journée derrière un ordinateur. Après des années à suivre une voie toute tracée, j’avais envie d’aventure !

J’ai décidé de quitter ce travail au bout de six mois et de poser ma deuxième démission pour prendre une année sabbatique sympathique.

Avec mon copain, nous avons décidé de faire un tour de France, hébergés par la communauté raw vegan que nous avions réunie sur Facebook.

Ça s’appelait La France Crue, on vloguait nos aventures sur YouTube, on tenait un blog avec des recettes et des témoignages, et globalement on kiffait bien notre vie.

Après un an de voyage, nous nous sommes installés à Bayonne, puis en Ardèche où je donnais des cours de cuisine et travaillais dans un resto comme cuisto vegan et serveuse. Certes on s’éloigne du plan de base, mais ça collait parfaitement à mes envies du moment.

Puis je me suis séparée et j’ai donné ma troisième démission au resto.

Sans aucune idée de ce qui m’attendrait ensuite…

De nouveau Paris pour une nouvelle vie

Ce que je savais, c’est que quand j’étais petite, je voulais devenir comédienne.

Cette passion ne m’avait pas lâchée, j’avais toujours fait du théâtre depuis mes 8 ans et tourné de nombreux sketchs très cons dans ma coloc étudiante.

Je voulais jouer, ou au moins écrire des trucs drôles… En tout cas me marrer un peu.

Je n’avais aucune idée de par où commencer. Quelques jours plus tard, deux amies m’ont envoyé la même annonce sans se consulter.

madmoiZelle recherchait une rédactrice pour sa rubrique sexo. Cette annonce reçue en double m’a fait comprendre que j’étais vue comme une chaudière par ma bande d’amies, mais elle ne m’a pas trop tentée au départ…

Pourtant, j’avais lu madmoiZelle pendant looongteeemps depuis mes 18 ans et j’admirais ses plumes. Je n’avais jamais osé postuler, parce que je me pensais sans doute trop nulle et que ça justifiait très bien ma flemme d’écrire un papier pour candidater.

Premier entretien d’embauche chez madmoiZelle

Dix ans plus tard, je me sentais beaucoup plus légitime mais j’avais peur de me retrouver à nouveau enfermée dans un bureau, toute la journée devant l’ordinateur…

Il fallait pourtant bien admettre que l’entreprise faisait et que c’était plutôt plaisant de commencer une lettre de motiv par « Madame, Monsieur, non j’déconne. »

J’ai passé trois jours à peaufiner ma candidature que j’ai étoffé d’un nouveau CV bien joli, d’un article désormais publié ici et d’un micro-trottoir sur les bonnes résolutions sexo de mes concitoyen·nes car nous étions alors en janvier 2018.

Une fois, l’email fatidique envoyé, j’ai décidé de passer quelques jours à Paris pour y réactiver mes réseaux dans le journalisme. Alors que mon TGV arrivait Gare de Lyon, j’ai reçu un email… de madmoiZelle !

La rédactrice en chef, Clémence Bodoc, avait aimé ma candidature et elle m’a proposé un entretien.

On peut dire que les planètes étaient alignées de façon sympathique. J’étais sur place, j’ai donc rencontré Clem et Fabrice Florent le lendemain de mon arrivée à Paris.

Pendant l’entretien, j’ai bien insisté sur mon envie de faire en blagues en vidéo et on m’a assuré que ce serait possible (et c’était vrai).

J’ai ensuite passé un second entretien pour rencontrer l’équipe et obtenir leur bénédiction.

Deux semaines plus tard, la veille de la Saint-Valentin, je devenais la nouvelle rédactrice sexo/feel good de madmoiZelle.

Mon parcours jusque chez madmoiZelle : le bilan

Vous dresser cet historique de mon orientation, de mes études et de mes premières expériences pro m’a fait prendre conscience de toutes les erreurs que j’ai faites… Ahah non j’déconne, je ne regrette RIEN !

Je pense que mon parcours a été un savant mélange d’objectifs clairs et d’impro totale, de calculs de bon père de famille et de prises de risques, de pragmatisme et de feeling.

J’ai eu la chance de souvent savoir où je voulais aller. J’ai aussi été souvent paumée, mais j’ai alors pris le temps de réfléchir avec sincérité à ce qui m’attirait, sans me mettre de barrières.

Une fois libérée de mes études, je me suis davantage écoutée et j’ai tenu bon, même quand personne ne comprenait mes décisions.

J’ai bien fait de laisser tomber des CDI, de tout mettre sur pause, de faire complètement autre chose, puis de sauter dans le vide sans aucune solution derrière, en suivant mon instinct.

J’en ai été capable parce que j’avais confiance en moi, en la vie, en mes compétences, ma débrouillardise, ma capacité à retomber sur mes pattes, et tu peux le faire aussi !

Aujourd’hui après toutes ces étapes et toutes ces expériences, je ne sais pas de quoi demain sera fait, mais je sais que je suis exactement où je dois être.

Bordel, ça fait plaisir.

À lire aussi : Comment trouver sa voie ?


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

Les Commentaires

15
Avatar de Hecamede
4 janvier 2020 à 18h01
Hecamede
Je pense qu'on lorgne tous plus ou moins les uns sur les autres en se disant " trop beau parcours j'aurais adoré faire ça / ça / ça" , mais tout est question de point de vue comme l'a justement remarqué @Ann Ha . Je pense même que quand on se compare à soi même , suivant le mood du jour , on se dit "bon, mon parcours et mon job sont chouettes, je vis bien ", et le lendemain on peut pester contre notre métier / notre salaire / nos conditions de travail / nos choix d'étude etc ...
Après , une vie professionnelle n'est pas figée , certains rebondissent dans la foulée en changeant de voie , d'autres se lancent plus tard , à 30 /40 / 50 ans . @Caluitre donc qui sait ? Il te prendra peut être plus tard l'envie de te lancer dans ce que tu n'as pas osé faire plus jeune !
Moi j'admire mon copain qui a osé quitter un CDI pour lancer sa propre boîte , et il arrive à en vivre , je trouve ça trop cool .
2
Voir les 15 commentaires

La société s'écrit au féminin