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Culture

Coupe du Monde : nos souvenirs de la finale de 1998

La rédaction a décidé de se souvenir de la finale de la Coupe du Monde 1998, dans un élan de nostalgie.

Publié initialement le 4 juillet 2014

Le 10 juillet 2016 — Deux ans après la défaite des Français face à l’Allemagne à la Coupe du Monde 2014 et à quelques heures de la finale de l’Euro 2016 face au Portugal , on republie cet article de nos souvenirs de la finale de celle de 1998. Certain•es d’entre vous n’étaient peut-être pas né•es ou en couche-culotte, mais on espère que vous aurez la chance de revivre la même émotion ce soir !

Let’s go Grizou, ai-je envie de dire.

Le 4 juillet 2014 — Aujourd’hui, la France affrontera l’Allemagne dans le cadre de la Coupe du Monde 2014. En quart de finale. En quart. De finale. C’est quand même vachement cool quand on y pense, parce que la France revient de loin, en terme de Coupe du Monde et d’Europe.

Alors voilà, l’engouement pour l’équipe nationale revient, son capital sympathie est décuplé, et l’enthousiasme n’est pas général, certes, mais il est quand même énorme par rapport à 2010. Et 2012. Et 2008. Les trois réunis.

Cet enthousiasme retrouvé, même chez moi, dans mon coeur de supportrice opportuniste qui, finalement, ne laisse de côté le sarcasme que quand l’équipe de son pays gagne, nous a rappelé des souvenirs. Plus que la victoire française à l’Euro de 2000, plus que la finale contre l’Italie au mondial six ans plus tard, avec le célèbre coup de boule de Zinedine Zidane, mes souvenirs les plus forts viennent de 1998. L’année où personne n’attendait l’équipe de France au tournant.

Du coup, avec certains membres* de la rédaction, on a décidé de plonger dans nos souvenirs du 12 juillet 1998 et d’essayer de nous remémorer des éléments marquants pour les enfants qu’on était à l’époque, qui regardaient des mecs courir après un ballon et soulever un trophée. Mais avant ça, petite séquence nostalgie avec la reprise d‘I Will Survive par Hermes House Band, qui était l’hymne de l’équipe de France cette année-là :

*« Certains membres » seulement, oui. C’est pas que les autres n’étaient pas nés, mais presque.

Asdine et la découverte du foot

J’étais petit, j’avais 11 ans, j’étais avec mon grand frère (qui m’apprenait les règles quand on regardait les matchs), mon père et ma mère. Il se passait rien de spécial mais c’était juste magique, à chaque but on entendait tout le monde crier dans le village. À la fin, quand on était champions, on est sortis en courant et alors là grand moment : c’était la première fois de ma vie que je voyais mon père courir. Depuis, quand on s’en rappelle on est morts de rire.

Y avait tout le village dehors, qui criait, qui sortait des instruments, qui tapait n’importe où, des petits jouaient au foot en tirant dans le ballon n’importe comment tout autour… C’était l’anarchie mais une bonne anarchie, une anarchie festive. Ça a duré très longtemps, j’ai couru à en perdre haleine, tellement j’étais heureux.

Y avait plus de racisme ce soir-là, y avait plus d’embrouilles ou d’a priori sur les autres : on était tous Français et tous heureux. Le genre de beaux moments qui te fait aimer le foot — et d’ailleurs, c’est depuis 98 que j’aime vraiment ça.

Léa et l’anecdote à s’en taper le cul par terre

J’avais 6 ans et j’étais avec toute ma famille dans notre ancienne maison située dans le Sud-Ouest.

Je me souviens d’un gros barbecue et de merguez (j’ai la mémoire sélective qu’est-ce que tu veux), et d’avoir fini par m’endormir vers la fin du match, allongée telle une loque sur mon père. Au troisième et dernier but, il s’est levé d’un coup pour crier « VICTOIRE ». J’ai roulé sur moi-même et je suis tombée par terre.

Voilà c’est tout pour moi merci au revoir.

roulade rateeEnviron.

Après, ça me faisait surtout plaisir parce que tout le monde s’aimait et s’embrassait (maintenant que j’ai découvert l’alcool, je comprends encore mieux pourquoi ils étaient plus chaleureux le soir que le reste de la journée).

Marie.Charlotte et l’anecdote fort tristoune

En 1998, j’avais 11 ans (je n’accepte aucune réflexion sur mon grand âge). Avec mes deux plus jeunes frères, mes parents, toute la famille, on a regardé tous les matchs. Et puis mon grand-père paternel est tombé malade et a été hospitalisé. Les enfants n’étaient pas autorisés à aller le voir. J’ai pas trop suivi. C’était grave, mais on ne nous en disait pas plus.

Il est décédé le 11 juillet. La finale avait lieu le 12.

Le lendemain, mes frères et moi avons été envoyé chez des amis. Mon père, ses frères, leurs épouses et leur mère allaient regarder le match ensemble. Mon grand-père était fan de foot, il aurait adoré voir la France jouer en finale. Je me souviens que ma grand-mère voulait que la France gagne « pour lui ».

J’ai pas compris pourquoi on n’allait pas pouvoir regarder le match tous ensemble, c’est ce qu’on avait fait depuis le début du tournoi. J’aimais bien les amis chez qui nous étions, mais ce n’était pas pareil. Du coup, après la victoire, j’étais triste de ne pas pouvoir partager ce moment avec mon père. Car nous n’avions pas de téléphones portables à l’époque, n’est-ce pas. Enfin moi en tout cas, j’en n’avais pas. Même pas un bon vieux Ola des familles.

L’euphorie de la victoire est aussi vite retombée, puisque l’enterrement avait lieu le 13 juillet.

Je suppose que c’est un peu pour ça que je ne rate jamais la Coupe du Monde depuis. C’était ma première, elle m’a beaucoup marquée, et tous les quatre ans, j’aime suivre cette compétition, comme une tradition familiale très personnelle. À chaque fois que je revois des images des Bleus et de la victoire, c’est un mélange de joie et de tristesse qui m’envahit. Une drôle de nostalgie.

En plus, comme on habite juste à côté d’un terrain de foot, après tous les autres matchs de l’équipe de France, on allait jouer au foot. Et j’étais souvent dans les buts (parce que je suis… UNE FILLE ! LOGIQUE !). Du coup, je voulais être Fabien Barthez une fois adulte. Pour de vrai.

Hawley et maître Gallibert

J’avais 11 ans, j’étais en colo (une colo dont le directeur était la voix des Z’amours, on a le swag ou on l’a pas). J’en avais pas grand-chose à faire, du foot, mais l’ambiance générale me plaisait bien, et on allait de toute façon regarder la finale, entassés à 200 sur des bancs devant une télé 16 pouces.

Du coup, autant y aller avec entrain : avec deux de mes copines, on avait récupéré de quoi nous habiller en conséquence : non pas des maillots de l’équipe mais la full thématique couleur. J’avais bien un t-shirt avec Barthez dessus (vous savez, les impressions faites maison bien rectangulaires sur t-shirt blanc) mais comme j’étais la seule de nous trois, on a convenu qu’il resterait au placard pour ne pas les léser.

hawleyHawley et son crew : une allégorie.

J’étais donc toute de bleu vêtue, les joues peintes aux couleurs du drapeau (à la craie grasse, pour plus de yolo), une de mes amies tout en blanc, l’autre toute en rouge. Et bien évidemment, on a passé toute la soirée à rester DANS L’ORDRE. Ce qui était assez insupportable quand c’était l’heure du pipi. Je me souviens davantage de ma vessie souffrante que du match, pour être honnête. Mais après on était vachement contentes et on a eu du Champomy. Un beau souvenir, donc.

Sophie-Pierre Pernaut, profession troll du pauvre

Le jour de la finale, j’étais en vacances avec mes parents à Palavas-Les-Flots. À l’époque, la grande mode de l’été dans les stations balnéaires, c’était de se faire faire des tresses brésiliennes (des espèces de fils entrelacés autour d’une petite mèche de cheveux). Y avait des stands à peu près partout.

Le 11 juillet, donc, j’étais allée m’en faire une et quand la dame m’a demandée de quelles couleurs je voulais vêtir ma chevelure, j’ai répondu en rigolant « vert, bleu, et jaune », soit les couleurs du drapeau brésilien. D’abord parce que j’aimais bien ces trois teintes, mais peut-être aussi parce que depuis ma naissance, je suis adepte des farces et autres boutades. Y avait pas de doute : je soutenais l’équipe de France. Mais j’avais rien contre celle du Brésil et je crois que j’ai toujours été un petit troll.

Du coup, j’ai passé la journée du 12 juillet à me faire regarder de travers par des inconnus dans la rue. Les gens avaient l’air de réprimander silencieusement mes parents, du genre « non mais franchement, ça se fait trop pas d’instrumentaliser votre fille pour narguer tout le monde ». J’avais 9 ans alors je m’en foutais un peu.

Après une petite balade sur la plage, on est rentrés tous les trois à notre location de vacances, j’ai un peu chouiné parce que j’avais pas trouvé de popcorn au supermarché et que j’avais décidé de manger du popcorn pendant le match. À l’américaine. Je me suis un peu ennuyée, me contentant de sauter partout dès que la France marquait.

Une fois la victoire passée, je me suis étonnée d’un truc : dans la journée, on avait été dépassés par une vieille voiture avec, collées derrière, des vignettes aux couleurs des drapeaux français et brésilien. À côté du premier, il y avait écrit « 3 ». À côté de l’autre, « 0 ».

Si ça se trouve, cette caisse était conduite par Paul le Poulpe.

Je me souviens aussi de mon Papy, fan de sport, qui a joué au foot jusqu’à ce que ses genoux deviennent trop douloureux, à qui on avait téléphoné à la fin du match pour lui faire des bisous de la victoire et partager un peu notre joie respective. Mon papy, d’ailleurs, qui juste avant la finale, était sorti devant chez lui, sa casquette à l’effigie de Footix (la mascotte de l’équipe) sur le crâne, pour faire signe à des jeunes qui passaient en voiture avec des drapeaux et s’était fait klaxonner en retour. Faudrait que je la lui retrouve pour qu’il refasse la même chose cette année, au cas où la France va aussi loin dans la compétition !

Parce qu’au fond, c’est ça que j’aime vachement, quand l’équipe de France fait un beau parcours : la joie partagée, la fête partout, et l’impression d’oublier, le temps de quelques heures, voire quelques jours, tout ce qui peut nous saouler le reste de l’année.

Cy, sexy since 1990

Dans ma famille, j’étais la seule à m’intéresser au foot en 1998. Enfin, je m’y intéressais surtout parce que la France gagnait : j’avais que 8 ans, je te ferai dire ! J’avais le droit !

J’étais donc seule sur le canapé, mes parents regardant autre chose à la télé de leur côté. Niveau sex-appeal j’avais mis le paquet : j’étais affalée, vêtue de mon peignoir à motif dalmatien, mais bleu, avec mes lunettes et ma classe légendaire de l’époque (une élégance et un sens du bon goût que tu connais peut-être si tu as vu mon Placard de la Honte). Mon peignoir était entrouvert, me donnant un petit côté « DSK vu par les Guignols ».

cdm

Comment le reste de la rédac s’imagine Cy. ce soir là.

J’étais totalement surexcitée quand la France a finalement gagné, je ne pouvais plus garder ça pour moi toute seule ! Du coup, j’ai couru voir mes parents et j’ai crié « Y Z’ONT GAGNÉ ! ». Leur réponse n’a pas franchement été à la hauteur de mes espérances, puisqu’ils m’ont regardée et m’ont dit :

« Ah ? Contre qui ? »

LA SOLITUDE.

Et toi alors, raconte-nous : tu te rappelles de la façon dont tu as vécu le match France-Brésil du 12 juillet 1998 ? Viens partager ces souvenirs avec nous dans les commentaires !


Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.

Les Commentaires

40
Avatar de Farfeluue
11 juillet 2016 à 22h07
Farfeluue
Tout d'abord j'étais trop triste quand j'ai lu l'anecdote de Clémence B

En 98 j'avais 7 ans et je me souviens d'avoir assisté au match avec une partie de ma famille dans un café. On s'était fait des tee-shirt et des drapeaux maison. Je ne me rappelle pas du match mais je me souviens de la joie à la fin, des gens dans la rue, de notre tour de voiture avec les klaxons etc c'était vraiment un beau souvenir même si j'étais petite.

C'est drôle car hier pour la finale de l'euro j'étais au même endroit, également avec une partie de ma famille. Mais le final n'a pas été le même, peut-être dans 2 ans (?), 4 ans (?). Enfin on le revivra avant de disparaitre c'est obligé
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