Alors que le projet de loi immigration, rejeté par la gauche et les associations pour sa dureté, est actuellement en débat à l’Assemblée Nationale, Éric Zemmour a partagé sur X un entretien avec Claire, jeune femme de 26 ans, qui raconte avoir été violée en plein après-midi dans le hall de son immeuble du 8ᵉ arrondissement de Paris alors qu’elle venait de faire des courses. Son violeur, explique la jeune femme, serait un homme sous OQTF (obligation de quitter le territoire français). Un témoignage terrible, repris et instrumentalisé sans vergogne par l’extrême droite.
9 viols sur 10 sont commis par un proche de la victime
Dans son entretien avec le président de Reconquête, Claire insiste sur l’origine de son violeur. Éric Zemmour la relance immédiatement sur le statut migratoire de l’homme, cherchant à tout prix de montrer que le problème n’est pas tant le fait que la jeune femme ait été violée, mais plutôt que son agresseur « n’avait rien à faire sur le sol français », preuve que les politiques en place sont insuffisantes. « Vous me disiez qu’il était déjà sous le coup d’une OQTF, c’est ça ? Il devait être expulsé, c’est ça ? C’est un clandestin qui devait être expulsé ? » renchérit-il obsessivement. À se demander s’il n’est pas convaincu que les Français nés sur le territoire ne violent pas, ou que toutes les personnes sous OQTF sont des agresseurs.
La jeune femme acquiesce, explique être « révoltée que l’était n’ait pas fait son travail », que si « ça avait été fait en amont, ce ne serait pas arrivé » et affirme que les « trois quarts » des femmes qui se font violer le sont « par ce type d’individu ». Une statistique tout bonnement sortie du chapeau : comme le montrait déjà en 2018 un rapport d’information déposé par la délégation de l’Assemblée nationale aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes sur le viol, dans 9 cas sur 10, l’agresseur est un proche de la victime. Et dans 45 % des viols, il s’agit du conjoint ou de l’ex-conjoint.
Ce qui n’empêche pas Éric Zemmour d’en rajouter une couche, bien décidé à déformer complètement les paroles des militantes féministes – qui rappellent que la victime n’est jamais responsable -, pour servir son idéologie raciste : « C’est l’État qui doit vous protéger, c’est pas à vous de faire attention, au contraire. Vous avez vécu normalement, c’était tout à fait logique. Ce qui n’est pas logique c’est que cet Africain, un, soit en France, et deux, ne soit pas encore reparti. Vous n’y êtes pour rien, vous n’êtes pas coupable. Ce qu’il faut au contraire c’est dire : comment on fait pour que ces gens-là ne soient plus sur le sol français, car ils n’ont rien à y faire ? ».
Il aurait pu dire « comment on fait pour que les hommes arrêtent de violer ? ». Mais ça aurait été sûrement trop lui en demander, étant lui-même accusé d’agressions sexuelles par huit femmes.
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