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Cinéma

Cannes, la Mostra, la Berlinale… C’est quoi le souci des festivals de cinéma avec les réalisatrices ?!

Avec sa Palme d’or remportée pour Titane, Julia Ducournau est la première femme à remporter ce prix à Cannes sans avoir à le partager. Un véritable événement, car les plus grands festivals de cinéma récompensent vraiment peu les femmes.

Pour la première fois depuis 28 ans, c’est une femme qui a remporté la Palme d’or au Festival de Cannes. Julia Ducournau, une réalisatrice française qui avait déjà signé Grave en 2016, a troublé la Croisette avec son deuxième long-métrage, Titane

Avant elle, Jane Campion était la seule femme à avoir remporté la récompense cannoise ultime, pour La leçon de piano en 1993. Seulement, elle avait dû la partager avec Chen Kaige, un réalisateur chinois, car ils étaient arrivés ex aequo. Autrement dit, le jury n’avait pas su se mettre d’accord sur le choix de la Palme.

Deux femmes en 74 éditions de festival… Ça ne pèse pas très lourd ! On s’est demandé si c’était le Festival de Cannes qui avait du mal à donner le prix le plus prestigieux de la compétition à des femmes ou si c’était une manie partagée par les grands festivals de cinéma. La réponse va vous surprendre ! (Non.)

En réalité, le Festival de Cannes est bien un « mauvais élève » en ce qui concerne la diversité de genre quand il s’agit de décerner la Palme d’or. Mais… les autres festivals ne sont pas beaucoup mieux non plus !

À Venise, cinq femmes… en plus de 70 ans !

À la Mostra de Venise, qui se déroule chaque année en septembre, seules cinq femmes ont reçu le Lion d’or, le plus grand prix de ce festival de cinéma. Le festival existe depuis 1949, mais ce n’est qu’en 1981 qu’une femme a reçu pour la première fois la reconnaissance ultime. Margarethe von Trotta, une actrice et réalisatrice allemande, a reçu le Lion d’or pour son film Les Années de plomb. Depuis, Agnès Varda en 1985, Mira Nair en 2001, Sofia Coppola en 2010 et Chloé Zhao en 2020 ont également remporté ce prix. Cinq femmes en 78 éditions de festival…

L’autre festival mondialement connu est la Berlinale, qui se déroule, vous l’aurez deviné, à Berlin. De son côté, on compte 6 femmes ayant décroché la récompense ultime en 71 éditions de festival ! Allez, une de plus qu’à Venise ! Il n’y a pas forcément de quoi être fiers non plus. La dernière à avoir remporté l’Ours d’or est Adina Pintilie, une réalisatrice et scénariste roumaine, pour son premier film, Touch me not en 2018

Le festival de Sundance relève la barre

S’il y a un festival qui fait un peu mieux que les autres, c’est bien celui de Sundance qui se déroule aux États-Unis en début d’année. Le festival de Sundance met en compétition des films du cinéma indépendant depuis 1985. Bien qu’il soit beaucoup plus récent que Cannes, Venise ou Berlin, tous créés entre les années 1930 et 1950, ce festival a déjà récompensé bien plus de femmes réalisatrices. Dans la catégorie principale, celle qui récompense les fictions américaines, dix femmes ont été primées.

En 2000, Karyn Kusama a même réussi à faire un doublé en remportant le Grand Prix de Sundance et celui de Deauville. Le Festival du cinéma américain de Deauville, créé en 1975, se déroule au mois de septembre chaque année (modulo le Covid). Jusqu’à présent, cinq femmes ont remporté le Grand Prix. Parmi elles, on retrouve encore Chloé Zhao ! Elle a reçu le Grand Prix en 2017 pour son film The Rider.

On entend déjà certains répondre « gnia gnia gnia, si les femmes remportent moins de prix, c’est parce qu’elles font moins de films ». Mais le cinéma est une industrie qui s’autonourrit de toutes parts. Les festivals de cinéma ont plus un rôle de dénicheur de talents et d’indicateur de tendance que les cérémonies comme les Oscars ou les Césars. C’est pour ça que dans les festivals, on récompense parfois des ovnis du 7e art, des pas de côtés incompréhensibles ou indigestes. On prône la différence, l’inattendu, la recherche cinématographique. Donc, pourquoi pas les femmes ? 

Si les festivals récompensaient davantage les femmes, peut-être que ceux qui participent aux financements des films auraient moins de mal à sortir le chéquier quand celles-ci toquent à leur porte. Il n’y a pas besoin de créer des catégories genrées ou même de faire des compétitions forcément paritaires.

Simplement, c’est un travail où chacun doit faire sa part pour se débarrasser de ses biais sexistes qui l’empêchent (peut-être) de voir de la même manière un film réalisé par une femme et un film réalisé par un homme. Même si bon, quand on sait qu’il n’y a jamais eu plus de quatre films réalisés par des femmes en compétition officielle pour la Palme d’or à Cannes (sur vingt-quatre), on se dit qu’il y a un sacré boulot !

À lire aussi : Malgré des mesures en faveur de la parité, le monde du cinéma toujours aussi sexiste


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