Parfois, être adulte, ça craint à mort. Quand on doit se rendre au Crous pour trouver un logement étudiant, quand on passe une heure à essayer de se débarasser des points noirs qui fricotent sur notre nez ou quand on se voit dans l’obligation de remplir sa première déclaration de revenus, il nous vient parfois l’envie de jalouser les enfants. Sauf que c’est un affront aux petites filles que nous étions, qui rêvaient de devenir enfin adultes. Pour rétablir la vérité et rééquilibrer le rapport nostalgie/réalité, voici 10 bonnes raisons de kiffouiller l’âge adulte.
1. On peut manger ce qu’on veut
Souviens-toi de ton premier repas dans ta piaule d’étudiante ou dans ton appartement. N’avait-il pas un goût de liberté gustative ? Ce fut le cas du mien : exclusivement nourrie de Maltesers trempés dans du café au lait et de tartines de fromage fort, je me sentais invincible, plus forte que le cholestérol et le diabète réunis.
(Bon, par contre, ça ne m’a pas empêchée de m’ennuyer de l’osso bucco de ma mère ou de la blanquette de mon père au bout du troisième jour et j’ai décidé de m’acheter une casserole pour faire des pâtes).
2. On peut faire du sport à l’horizontale
Que celles qui rêvent de redevenir gosse réfléchissent à cette maxime : « Plus on est petit, moins on peut jouer avec un péni’/clitori ». Ce qui signifie quand même passer à côté d’un des trucs les plus jouasses du monde.
Alors certes, parfois, les aléas de la vie nous conduisent à nous passer des joies du sexe pendant quelque temps. Mais l’important, c’est de savoir qu’à tout moment, le sens giratoire de la roue de la fesse peut s’inverser.
3. On n’a plus à aller à l’école (ou presque)
Quand j’étais encore à l’école primaire, je m’amusais à calculer le nombre de cours qu’il me restait. Quand à 7 ans je me suis rendu compte que le chiffre s’élevait à minimum 15, j’ai cru défaillir devant cet abîme et c’est avec une pensée émue pour la petite fille que j’étais que j’ai tourné la page de l’enseignement cet hiver.
Aller à l’école, ça signifie certes apprendre un tas de trucs (et ça, en soi, c’est extrêmement positif), mais c’est aussi devoir être toujours à l’heure, être soumis à des règles strictes et ne pas pouvoir aller vider sa vessie n’importe quand. (Tu me diras, c’est pareil pour certains jobs, mais bon.)
4. On peut conduire (ou avoir des potes en âge de)
L’un des avantages de la vie d’adulte, c’est de ne plus avoir besoin de l’aide d’un + de 18 ans pour se rendre d’un point A à un point B. Enfant, quand on voulait aller au cinéma, il fallait que nos parents ou les parents d’un ami nous emmènent ; aujourd’hui, c’est fini. Depuis l’obtention de ton permis B, c’est la liberté retrouvée, pour toi comme pour les adultes qui t’entourent. Et si tu ne l’as pas, c’est pas grave : y a toujours quelqu’un dans ton entourage qui peut passer te prendre. Ou une station de RER ou de métro salvatrice en bas de chez toi.
5. La fin des bulletins d’absence
Les bulletins d’absence, ce sont les délateurs de tes après-midis passés allongée en plein soleil avec des amis.
(Bon, moi j’en ai jamais reçu rapport au fait que j’avais deux amis et qu’on voyait moyennement l’intérêt d’aller se prélasser au parc à trois, mais qu’importe.)
Ce point ne s’adresse pas aux madmoiZelles en prépa ou en BTS.
6. On reçoit ses propres sous
Je me souviens précisément du jour où j’ai reçu ma première paye : c’était en 2007, j’avais travaillé un mois entier à faire l’hôtesse de caisse et ça m’avait moyennement fait frémir. N’empêche que j’étais bien contente de voir 4 chiffres avant la virgule sur mon compte en banque. 4 chiffres qui avaient l’air de me dire « Tu peux faire n’importe quoi avec moi, tu sais » d’une voix lascive. J’avais l’impression que mon relevé de compte était Robert Downey Jr – me faisant les yeux doux – avec la chemise entrouverte – en se mordillant la lèvre inférieure (pardon, je m’égare).
Dis bonjour à Bobby et à sa main bionique.
7. On peut boire des coups
Une fois adulte, plus besoin de se cacher pour finir les fonds de verre des plus grands aux réunions de famille : tu as ton propre verre, et tu peux même demander à être resservie sans qu’on ne te fasse les gros yeux. Une fois adulte, tu peux même faire des soirées et aller te coucher à 8h du matin que ça ne dérangerait personne (personne d’autre que tes voisins, du moins). (mais bon, après, faut pas te plaindre si tu commences à avoir un comportement chelou)
8. On étouffe moins dans la foule
Dans les transports en commun, dans les manifestations ou à la caisse de Carrefour la semaine précédant Noël, il est difficile d’être un enfant puisque tout le monde est plus grand, tout le monde devient fou et tout le monde se presse autour de toi. On étouffe, on pleure, on crie, et on demande à être porté par le premier adulte venu.
En étant adulte, on respire enfin, puisqu’on a le nez à peu près au même niveau que tout le monde. Même si des fois, il m’arrive de regretter la suffocation enfantine car l’été approche et ma croissance s’est arrêtée trop tôt ou trop tard, si bien que je suis pile au niveau des aisselles des gens qui n’ont pas eu le réflexe Narta Resixyl.
9. On peut faire des conneries
Enfant, il nous arrivait de faire des petites bourdes. Juste avant ou juste après, il était de bon ton que nos parents nous rattrapent pour nous faire la morale et nous expliquer qu’il ne faut jamais, jamais montrer ses fesses à l’église pendant un mariage ou faire remarquer à la boulangère qu’elle a des traits sur le front. C’est normal, c’est la règle : dans leur volonté de nous aider à nous insérer socialement, nos parents sont là pour nous montrer le chemin.
Une fois adulte, on se retrouve bien souvent seule face à nos erreurs et nos géniteurs ne sont plus là pour nous faire remarquer qu’on fait n’importe quoi. Mais ces erreurs, bien plus conséquentes que les petites gaffes enfantines, sont formatrices.
10. On peut régresser de temps en temps
Même à 35 ans, rien ne nous empêchera jamais de régresser en mangeant des Bounty devant des dessins animés. Rien ne nous empêchera non plus de prendre un train pour aller se réfugier auprès de nos parents quand les temps se font durs, l’avenir incertain et le présent un peu moisi parce que notre inconscient a décidé de nous faire percevoir négativement tout ce qui nous entoure.
Alors qu’enfant, il était compliqué de jouer à l’adulte rapport au fait qu’on ne sait pas vraiment ce que c’est, rien ne nous interdit, une fois adulte, de jouer à l’enfant de temps en temps.
Et toi, qu’est-ce qui ne te manque pas du tout dans le monde de l’enfance ?
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
Mais tellement... La vie étudiante serait parfaite si on avait pas d'examens et de la thune à profusion (ben oui on aurait plein de temps libre tout en apprenant plein de choses...).
Tout à fait d'accord aussi pour les primaires, les devoirs expédiés et les fins d'aprem et soirées passées à jouer dehors. Aah le plaisir de construire des cabanes et rentrer juste à l'heure du souper, les vêtements tout verts d'avoir été jouer dans les bois...
Pour ce qui est de la bouffe je plussoie qu'à moitié, moi j'adorais la cuisine de ma maman et j'ai jamais eu l'impression qu'on m'interdisait de manger un truc parce que la politique de la maison a toujours un peu été 'open fridge'...
Mais je crois que ce qui me manque le plus de l'enfance c'est les rêveries et la créativité... quand les seules préoccupations du mercredi après-midi c'était de trouver les bonnes perles pour faire le bracelet que je voulais ou de réfléchir à la meilleure façon d'optimiser notre petite culture de pomme de terres improvisée dans des vieux pots de fleurs... Rhaaa c'était le bon temps!
En plus l'enfance c'est plein de surprises. J'adorais particulièrement les veilles de départ en vacances, le petit sac dans lequel j'emmenais toutes mes petites affaires pour les vacances, choisir les nounours qui auraient le droit de partir avec moi 8) et l'excitation de ne pas très bien savoir où on va...
Pour la voiture moi j'adorais être sur la banquette arrière, la tête posée contre les carreaux à rêvasser en écoutant la radio...et le soir quand il faisait noir dehors c'était encore mieux... Maintenant en voiture, soit je conduis, soit je suis sur le siège passager et je fais la causette au conducteur... mais même si je pourrais rêvasser sur le siège avant, rien ne vaut l'insouciance de la banquette arrière...
Des fois je me dis qu'il faudrait que j'assume un peu le fait de devenir adulte... hum