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Serviettes hygiéniques // Source : Unsplash
Société

4 millions de femmes sont concernées par la précarité menstruelle, selon une étude

Dans une nouvelle étude parue le 8 mars, OpinionWay a interrogé, pour l’association Règles Élémentaires, 1 022 femmes menstruées, âgées de 18 à 50 ans. Les résultats sont édifiants : les chiffres de la précarité menstruelle ont doublé depuis 2021 et continuent d’augmenter.

4 millions. C’est le nombre de femmes menstruées en France, touchées par la précarité menstruelle en 2023. L’association Règles Élémentaires tire la sonnette d’alarme : près d’une femme menstruée sur trois (31%) éprouve des difficultés financières à disposer de suffisamment de protections périodiques pour se protéger correctement.

Les jeunes en première ligne

Sans surprise, ce sont les plus jeunes et les mères célibataires qui sont les premières à en pâtir. Selon l’étude, elles sont 1,7 million à être en situation de précarité menstruelle.

Près d’une jeune Française (18-24 ans) sur deux peine à se procurer des protections périodiques chaque mois. Et parmi elles, 330 000 jeunes femmes n’ont régulièrement pas accès aux protections périodiques dont elles ont besoin.

À lire aussi : Enfin une enquête d’envergure sur la précarité menstruelle : on ne peut plus ignorer le problème

L’inflation n’aide pas

Alors que l’année 2022 a enregistré une inflation de 5,2% selon l’Insee, le prix des protections périodiques continue de s’envoler. En conséquence, 1,2 M de personnes déclarent qu’elles craignent de se retrouver en situation de précarité menstruelle au cours des 12 prochains mois.

Par ailleurs, l’étude révèle que près d’un quart des femmes menstruées de 18 à 50 ans ont dû renoncer à acheter des protections périodiques au moins une fois dans l’année, pour des raisons financières. Parmi les femmes qui ont pu avoir accès aux protections périodiques, 13% ont dû renoncer à d’autres biens essentiels.

Une urgence de santé publique et d’égalité

L’échantillon interrogé n’inclut pas les personnes trans et/ou non-binaires menstruées. Selon l’association, cela est dû à l’absence de « base de données représentatives du nombre de personnes trans et/ou non binaires menstruées en France ». Il est donc vraisemblable que la précarité menstruelle touche une plus grande part encore de la population.

Règle Élémentaires est catégorique. Il y a urgence :

La précarité menstruelle a des conséquences réelles dans la vie de millions de personnes : graves troubles physiques (démangeaisons, infections, syndrome du choc toxique pouvant occasionner la mort) mais également psychologique (perte de confiance en soi et répercussions sociales – incapacité à aller travailler ou étudier notamment). Aujourd’hui encore, avoir ses règles est synonyme d’inégalités. Toute personne qui a ses règles ne devrait jamais être limitée dans son quotidien et dans son champ des possibles.

Communiqué de presse du 8 mars

Pourtant, en France, le gouvernement peine à s’emparer du sujet. Et ce n’est pas faute de voir l’exemple de ses voisins européens : en 2021, le gouvernement écossais a instauré la gratuité des protections. Les résultats sont là : près de 8 personnes sur 10 se sentent plus à l’aise pour pratiquer leurs activités quotidiennes et sont moins inquiètes quand elles ont leurs règles. Alors que la Première ministre Élisabeth Borne a annoncé lundi 6 mars le remboursement des protections périodiques réutilisables pour les moins de 25 ans à partir de 2024, à quand de réelles mesures pour garantir un meilleur accès aux protections pour toutes les personnes qui en ont besoin ?


Les Commentaires

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Avatar de elea51
8 mars 2023 à 21h03
elea51
Comment ça ? L'Insee a des chiffres sur l'enseignement supérieur donc comment ils seraient exclus de leur chiffres ?

Je ne veux pas dire que les étudiants sont exclus de toutes les données de l'INSEE mais le champ d'application des données que tu as relayées est le suivant "Champ : France métropolitaine, individus vivant dans un ménage (en logement ordinaire) dont le revenu déclaré est positif ou nul et dont la personne de référence n'est pas étudiante."
Et le logement ordinaire est défini par l'INSEE comme un logement défini par opposition à un logement en résidence offrant des services spécifiques (résidences pour personnes âgées, pour étudiants, de tourisme, à vocation sociale, pour personnes handicapées…).
Après, sur les difficultés à budgétiser, elles peuvent bien sûr être réelles mais elles ne relèvent pas que d'un besoin d'établir des priorités. Cela peut aussi relever d'un problème d'illettrisme (qui vient aussi toucher la numératie, le rapport au temps...).
Au cas où, je précise que je ne nie pas l'existence de la précarité mensuelle.

Merci pour cette précision car je t'avoue que ton allusion aux Réglemente de compte m'avait mise mal à l'aise (et comme on parle d'un sujet qui ne concerne que les femmes, ça m'avait fait bizarre de voir le spectre de la femme panier percé surgir......mais on aurait peut-être eu la même discussion sur un sujet non genré).
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