Parfois, un bain de foule ne se passe pas comme prévu. Emmanuel Macron en a fait les frais ce jeudi 9 juin lors de son déplacement dans le Tarn pour parler de sécurité dans les zones rurales. Alors qu’il sort de la gendarmerie de Gaillac, où il a notamment rencontré la représentante d’une association de lutte contre les violences faites aux femmes, le président va au devant de la foule venue le saluer.
C’est à ce moment-là qu’une jeune femme de 18 ans l’a interpellé sur son action contre les violences sexistes et sexuelles, ou plutôt son manque d’action, avant d’aborder frontalement la question de la présence au gouvernement de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et de Damien Abad, ministre des Solidarités, tous deux accusés de viols :
« Vous mettez à la tête de l’État des hommes qui sont accusés de viol et de violences pour les femmes, pourquoi ? »
Le contrechamp de la séquence est particulièrement intéressant à observer :
Macron brandit encore le joker de la présomption d’innocence
Comme l‘a très justement souligné la journaliste Pauline Bock, on peut voir l’expression d’Emmanuel Macron changer à l’évocation d’un seul mot : « viol ». Elle déclenche aussitôt un « Non », suivi d’une protestation, alors qu’il l’avait écoutée jusque là :
« Je suis pour la libération de la parole et je l’ai accompagnée, et je continuerai de l’accompagner, de la protéger, mais en même temps, pour fonctionner en société, vous devez avoir de la présomption d’innocence. »
La revoilà, la présomption d’innocence, brandie comme un joker, et derrière laquelle Emmanuel Macron se cache pour ne pas intervenir affirmant vouloir laisser la justice faire son travail. On se souvient aussi des discussions « d’homme à homme », que le président clame avoir eu au sujet de Nicolas Hulot, ou bien de Gérald Darmanin, pour justifier leur maintien au gouvernement.
Une présomption d’innocence « pour fonctionner en société » dit-il, comme si finalement, il ne fallait pas que les victimes en fassent trop, ou du moins que les accusations soient trop dérangeantes . MeToo, ok, mais pas trop fort et surtout sans remettre en cause les fondements sexistes de notre société ni s’en prendre trop à ceux qui détiennent le pouvoir.
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Les Commentaires
EDIT: le meilleur conseil à donner en tout cas, pour les prochaines élections: pensez à vérifier que vous êtes bien sur les listes électorales, là où vous le voulez: c'est facile à vérifier et ça évite les galères le jour J Et si jamais vous avez une mauvaise surprise le jour des élections, il est possible de faire un recours auprès du tribunal, les tribunaux et l'Insee tiennent des permanences, et il est possible de rattraper une erreur même le dimanche des élections!