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Écologie

Tout n’est pas foutu : enfin une bonne nouvelle pour le climat

Pour lutter contre le trou de la couche d’ozone, le protocole de Montréal a banni les gaz CFC utilisés dans la réfrigération et les aérosols. Une étude montre que cette interdiction a évité un réchauffement de la planète de 2,5°C d’ici 2100.

Sommes-nous impuissants face au réchauffement climatique ? Eh non ! La preuve, avec cette nouvelle étude publiée mercredi 18 août dans la revue Nature.

Une équipe de chercheurs a montré que le protocole de Montréal visant à lutter contre le trou de la couche d’ozone a aussi permis de limiter le réchauffement de la planète de 2,5°C d’ici 2100.

Cet accord international a été signé en 1987 par 24 pays et par la Communauté économique européenne et visait à supprimer progressivement les gaz CFC (chlorofluorocarbones), notamment utilisés dans la réfrigération et les aérosols. 

Pour rappel, la couche d’ozone est une couche gazeuse protectrice située dans la stratosphère terrestre, entre 20 et 50 km d’altitude. Elle agit comme un filtre face aux rayonnements ultraviolets (UV) émis par le soleil, capables de provoquer des cancers de la peau et des dégâts oculaires et immunitaires.

À la fin des années 1970, la communauté scientifique a constaté une diminution de l’ozone au-dessus de l’Antarctique, provoquant le fameux « trou ». Celui-ci s’ouvre chaque année durant le printemps et l’été austral-pour l’hémisphère Sud et sa taille varie entre 20 et 25 millions de kilomètre carrés, selon Sciences et Avenir.

En bannissant les gaz CFC, responsables de ce trou, le protocole de Montréal protège la vie sur Terre de multiples manières. 

Préserver les plantes des rayons UV

La modélisation réalisée par les chercheurs responsables de l’étude était basée sur une augmentation théorique de l’utilisation des CFC de 3% par an à partir de 1987. Leurs résultats montrent que la suppression progressive de ces gaz a permis de préserver un élément essentiel à la lutte contre le réchauffement climatique : la végétation.

Les rayons UV — dont la couche d’ozone nous protège — sont en effet nocifs pour les plantes car ils endommagent leurs tissus, altèrent leur croissance et sapent leur capacité à absorber du CO2

Selon l’étude, sans l’interdiction des gaz CFC, il y aurait eu 580 milliards de tonnes de carbone en moins stockées dans les forêts, la végétation et le sol d’ici 2100. Et plus de CO2 dans l’atmosphère, c’est plus de degrés sur le thermomètre. Les chercheurs estiment que ce dioxyde de carbone supplémentaire aurait contribué à un réchauffement de la planète de +0,8°C.

Le dernier rapport du Giec a confirmé que l’atmosphère s’était déjà réchauffée de 1,1°C par rapport aux niveaux préindustriels. Une augmentation de 0,8°C aurait donc réduit à néant les objectifs de l’Accord de Paris visant à limiter ce réchauffement à 1,5°C. 

De puissants gaz à effet de serre

En plus de détruire la couche d’ozone, les CFC sont aussi de puissants gaz à effet de serre. Dans sa modélisation, l’équipe de scientifiques menée par Paul Young a estimé que si leur utilisation s’était poursuivie sans contrôle, ces gaz auraient augmenté le réchauffement de la planète de 1,7°C à la fin du siècle.

En comptant les +0,8°C précédemment évoqués, on obtient un réchauffement global de +2,5°C.

 « Un monde où ces produits chimiques auraient augmenté et continué à éroder notre couche d’ozone protectrice aurait été catastrophique pour la santé humaine, mais aussi pour la végétation », a déclaré le Dr Paul Young. 

Et pour cause, chaque degré compte : « Chaque demi-degré de réchauffement entraîne des événements climatiques plus intenses, plus fréquents et touchant plus d’endroits », rappelait début août le climatologue Robert Vautard, directeur de l’Institut Pierre-Simon Laplace et l’un des auteurs du dernier rapport du Giec.

Les canicules, inondations et incendies meurtriers survenus cet été nous rappellent que les effets du réchauffement climatique sont déjà une réalité. 

La couche d’ozone reste menacée

L’étude publiée dans Nature estime que l’interdiction des CFC par le protocole de Montréal a épargné à la Terre un réchauffement de +3,5°C, en comptant les +1,1°C déjà atteints. « Bien que nous puissions espérer que nous n’aurions jamais atteint le monde catastrophique que nous avons simulé, cela nous rappelle l’importance de continuer à protéger la couche d’ozone », commente Dr Paul Young. 

Si cette étude redonne espoir dans l’impact des politiques climatiques, ses auteurs avertissent qu’il existe encore une utilisation non-réglementée des gaz CFC. La couche d’ozone reste par ailleurs menacée par les émissions de gaz à effet de serre. Leur concentration dans l’atmosphère a atteint, en 2019, son plus haut niveau « depuis au moins 2 millions d’années » pour le CO2, notait le Giec dans son dernier rapport.

Les activités humaines sont les principales responsables de ces émissions nocives. Visiblement, les efforts peuvent payer, alors autant les multiplier. 

À lire aussi : 10 millions d’euros, une amende historique pour l’État français inactif face à la pollution

Crédit photo : Noah Buscher / Unsplash


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